dimanche 16 juin 2013

Keith Richards, LIFE,

Keith Richards, LIFE

Life, de Keith Richards 
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Keith Richards nous parle de sa vie, du Rock'n Roll, du Blues!!!

 Je viens de terminer ce bouquin de souvenirs de Keith Richards, le magicien du riff, l’ex enfant terrible du rock. Pas seulement pour faire bien et frimer dans les soirées, je l’ai lu dans le texte, an anglais. Les années d’études passées à Londres ne m’ont pas servi professionnellement, il faut bien que ça me serve « in real life »… 

L’avantage est qu’on savoure pleinement la langue (mauvais jeu de mot avec le logo du groupe depuis 1971 et Sticky Fingers) de Keith Richards, imagée et pas toujours vulgaire…


Le récit de son enfance n'est pas des plus passionnants. C'est pourtant sans doute important dans la construction de son personnage, mais la façon dont les faits sont relatés n'est pas remarquable; la bio de Pete Townshend (Who I Am) est sur cette période, mieux écrite. 

En revanche, beaucoup d’anecdotes passionnantes sur la vie des Rolling Stones, l'évolution du groupe, les rencontres que Monsieur Riff a fait tout au long de sa vie. Evidemment, il a toujours le beau rôle, et on ne doit pas prendre le point de vue qu’il développe pour vérité historique. 

Mais je m’attendais à plus de mauvaise foi de la part d’une telle star, d’un personnage dont l’ego surdimensionné est légendaire. De nombreux passages montre un type finalement très honnête sur ce qu’il doit musicalement aux grands personnages qu’il a rencontré et qui lui ont beaucoup appris (pour les spécialistes, en particulier sur l’utilisation des accords « open de sol » et de guitares a cinq cordes). 

On lit,et ça m’a passionné, le récit des débuts, dans cet appartement sordide et pas chauffé de Londres, les séances interminables où Brian Jones et Keith Richards écoutent en boucle les 45t de Muddy Waters et autres recrues de Chess Records, pour en capter la technique, le riff, le son… 

On voit également le mode de fonctionnement très autocratique des « Glimmer Twins », Mick Jagger et Keith Richards : véritable binôme presque « groupe dans le groupe », les autres membres étant écartés de tout processus créatif – Richards semble trouver tout à fait normal de rejouer les parties de guitare de Mick Taylor (pour celles de Brian Jones, sur la fin, il avait des excuses, ce dernier étant devenu incapable de jouer), de s’approprier ses riffs et de ne jamais créditer les autres membres des créations du groupe. 

De façon assez rigolote, Keith Richards affiche une admiration pour les bluesmen black qui l’ont inspiré, et un regard gentil et un brin condescendant sur ceux dont il a aspiré les techniques, piqué les riffs, s’étonnant du départ de Taylor, qui ne pouvait que vivre dans son ombre. Il parle longuement de Graham Parson,de Bobby Keys, insistant plus sur les amitiés (sincères) que sur l’apport musical de ces dernier aux Stones… (on leur doit quelques morceaux de légende des Stones à une époque ou Richards était dans les bras de sister morphine, et probablement un appuis considérable en live). L’évolution des rapports avec Mick Jagger fait l’objet de nombreux passages, parfois assez marrants. A lire, donc, les vinyls des Stones sur l’electrophone… 

A relire, aussi, ensuite, par passages. Mon histoire du rock y a appris beaucoup, et je reviendrai sans doute sur certains épisodes.