dimanche 18 août 2013

Tommy, The Who

TOMMY , 


Seconde partie, le film de Ken Rusell

Le film Tommy, de Ken Russel d'après l'opéra-rock des Who passe dans la ville voisine. C’était en, voyons ??? 1981 ? 1982 ?? au plus tard…

On y va, avec ma chère soeur et un très bon pote d'alors.

REVELATION !! Je me souviens qu’en sortant du ciné, on sortait de la 4l de ma sœur, ce copain et moi, à chaque feu rouge, pour danser des Po-Gos endiablés (et courts) sur les passages cloutés en chantant I’m Free tan lan lan lan lan lanlan I’m free..

Le copain de l’époque est devenu haut fonctionnaire dans la Culture, et il a certainement oublié tout ça…. 


As-tu oublié?

Comment c’est possible, d’oublier Tommy… ???

Les Who, eux, n’ont pas oublié leurs fans quand ils écrivent successivement Tommy, et plus tard Quadrophenia, puisque les 2 « opéras rock » sont autant d’hommages à ceux qui les suivent depuis 1964.

Quelques années plus tôt, en 1978, on avait appris qu’on pouvait mourir en allant assister à un concert de rock. Une bousculade à l’entrée d’un concert des Who avait fait plusieurs morts. Je me souviens d’avoir frémi en entendant ça à la radio, et qu’à l’époque les Who me paraissaient inaudibles… Je les adorerai 2 ans plus tard !!! Oh, bien sûr, c’était arrivé lors d’un concert des Stones (Altamond, où un membre du service d’ordre flingua un type qui brandissait un couteau, mais l’histoire, pour sordide qu’elle soit, n’a rien à voir). Les Who entraient de ce fait dans le sinistre club des voyous qui jouaient malgré la mort de leurs fans. A leur décharge, ce jour-là, ils n’eurent connaissance de l’accident qu’après le concert, les managers ayant préféré que le concert ait lieu pour éviter d’autres mouvements de foule.

Ce « problème » de fan préoccupe tout de même le groupe au point qu’ils intègrent à Tommy un titre hommage à une fan défigurée lors d’une bousculade : le titre tombe comme un cheveu sur la soupe dans l’histoire, mais l’intention est là.


PeteTownshend a toujours été très attentif envers ses fans, et aussi envers les membres du groupe : compositeur de pratiquement tous les morceaux des Who, il a, dès l’origine (et le solo de basse (1er du genre) de MyGeneration) fait en sorte de mettre en évidence chaque membre du groupe.


Les Who, connus pour avoir inventé le gros son sur scène (Le guitariste Pete Townshend en a gardé des acoufen et le chanteur Roger Daltrey est presque sourd), mais aussi quasiment inventé le riff hard rock (ce qu’on appelle les power chords, c’est-à-dire des accords joués sur deux cordes, ne conservant que la dominante et la 5ème de dominante). C’est aussi donc le première groupe à avoir créé un « véritable » opéra-rock Tommy, donc, pour y revenir.

Les Who ont joué Tommy sur scène, (et à Woodstock !!! voir article précédent) ce qui est également une prouesse technique dans l’enchainement des morceaux sans coupure entre eux, et l’ajout d’instruments et d’arrangements inhabituels. Les difficultés n’arrêteront pas les Who, qui récidiveront de prouesse et d’innovation avec Quadrophenia, mais l’aventure sur scène finira en quenouille…

Pour en revenir au film, à la version filmée du rock opéra, emmené par Ken Russel est un sommet de psychédélisme kitch, et je trouve qu’il a terriblement vieilli. Pratiquement tous les morceaux ont été réorchestrés, et assez rarement à leur avantage (si ce n’est pour Pinball Wizard joué par Elton John et Eyesight to the Blind par Eric Clapton), et on, (en tout cas, moi), regrette que la version d’origine n’ait pas été retenue : La nécessité de faire chanter les acteurs en lieu et place de Roger Daltrey (qui sur l’album studio chante tous les rôles), n’imposait pas pour autant de ré « arranger » les orchestrations : Hélas, elles y perdent en dynamisme, en spontanéité, le rythme et le groove n’est plus là, c’est dommage !

Cela étant, voyez tout de même ce film s’il passe près de chez vous… Quadrophenia a bien été redistribué dans les (quelques) salles en version remasterisée, on peut rêver ?? A moins qu’Arte, un de ces soir ??? Et, quoi qu’il en soit, (ré) écoutez l’album…

dimanche 11 août 2013

Tommy, The Who, première partie, l'album


Pourquoi TOMMY 

est-il considéré comme un «opéra rock » ? 

Rock, Opéra, c'est compatible?


Eh bien Pete Townshend le compose avec une structure proche de celle d’un opéra classique : une ouverture, dans laquelle les thèmes qui seront développés sont introduits. L’ensemble est écrit autour d’un livret, d’une histoire.

Le prétexte est par ailleurs à rendre hommage aux fans des who, à rigoler un peu, à balayer la période des 60's dans une espèce de fresque de la vie d’un jeune britannique.

Pink Floyd fera plus tard (The Wall) un copié coller en négatif, paranoïaque et dépressif; mettant en exergue le traumatisme, réel, non seulement laissé par la guerre, mais aussi par un système éducatif particulièrement dur.

Là, avec les Who, c’est plus festif et joyeux, et si les traumatismes sont bien là, l’idée est que la musique, (celle des Who…) est salvatrice et source de plaisir. Tant mieux.

Je me souviens que le double 33T avait une pochette « pop art » assez psychédélique, en trois volets. Les faces des 2 33 tours étaient numérotés 1 et 3 pour le disque 1 et 2 et 4 pour le second… bizarre, mais cela permettait à ceux qui disposaient de 2 platines une écoute continue !!... Tout cela n'a plus beaucoup de sens, à l'heure du MP3...


Tommy est donc un enfant dont le père est mort à la guerre. Maman se console avec un autre homme, Tommy assiste à l’assassinat de son père (qui revient inopinément un soir et surprend sa mère au lit avec l’amant : sur ce point le film différera du double album original, ou c’est le contraire !!). Le beau-père et la mère lui hurlent ‘tu n’as rien vu, rien entendu, rien de ce que tu viens de voir n’est jamais arrivé’ et poum le gamin devient « deaf dumb and blind ». Commence alors une série de consultations chez les toubibs, sorciers, dealers, pour le sortir de ‘l’eternal grave’. Mémorable « Tommy can you hear me », dont l’action dans le film se déroule un jour de Noel… Mais le gamin est un sorcier du flipper (mais où vont-ils chercher tout ça), Pinball Wizard qui sera chanté dans le film par Elton John (Steve Wonder voulait le rôle, et fut vexé du refus de Townshend, voire son bouquin (Who I Am »).

..Car le film sera l’occasion de faire intervenir plein de guest stars, qui se prêteront au jeu ( Nicholson, Ann-Margret, Clapton, Tina Turner.. ). Enfin, Tommy voit un psy qui lui conjure de casser le miroir, ce qu’il fait et hop, libéré, il enjoint à tous ses fans de vivre libre, pour eux même, et de ne pas suivre les gourous de toute sorte ni de tomber dans toutes les drogues qui passent par là (I’m Free, puis We’re not Gonna Take It »). Les Who sont donc passés par tous les démons du Rock des 60’s et finissent baba cool, en ayant chassé les démons de la drogue et les gourous indiens…. Keith Moon, le batteur, aura plus de mal à en sortir, et décèdera d’une overdose du médicament sensé le sevrer de son addiction.

La version Live à Woodstock de 'See Me, Feel Me' restera "dans l'histoire": Le groupe jouait en fin de nuit, et le morceau en question fut accompagné par le soleil levant, augmentant le côté magique du morceau...

Tommy est certainement le plus abouti des « opéras rocks », genre qu’aborderont beaucoup de groupes de l’époque (Sgt Peper des Beatles, Pet Sound des Beach Boys, Their Satanic Majesties Request des Stones et Arthur(…) des Kinks) Si les Kinks feront un truc à l’histoire homogène, leur musique ne sera pas « à la hauteur » (cette fois), et le succès sera limité. Quant aux autres, même si le Sgt Peper est un album énorme, il n’a pas l’unité et l’homogénéité d’intentions de Tommy, je n’ai jamais compris pourquoi Pet Sound était tant porté aux nues, et les Stones ne m’ont jamais paru capables d’un truc construit de plus de 3 minutes. Les Who montreront d’ailleurs leur capacité à œuvrer dans l’exercice, en réitérant avec Quadrophenia, dont on a déjà parlé….

dimanche 4 août 2013

China Girl David Bowie, Iggy Pop...


CHINA GIRL

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Qui n'a pas fredonné ce tube des années 80: 

China Girl...
Tube des années 80, l’un des deux qui marquent le retour de Bowie surfant opportunément sur la New Wave.

Après tout, il avait anticipé le style et peut donc passer pour un précurseur des Néo-Romantics, new wave, cold wave, et de la mode androgyne des 80’s...

L’autre titre est bien entendu Let’s Dance, mais là n’est pas le sujet.

Bowie, « star incomprise » des années 70, adulé par quelques « happy few ». Pour ma part j’ai toujours trouvé un peu snob ceux qui le montaient en épingle…

Au début des années 80, il revient donc, d’abord avec le fameux « Ashes to Ashes »... C'est LE slow de 1980, espèce de comptine faisant référence aux personnages de ses « concepts albums », ce titre apparait comme une volonté de tourner la page des années 70 : Bowie le décrit comme une épitaphe aux années hippies… Bien plus qu'Angie ou Hotel California, c'est l'usine à drague de l'époque!!

Arrive donc le Bowie-New Wave, visiblement très à l’aise au milieu des plus jeunes mais aussi grimés que lui.

China Girl semble lui « aller parfaitement », et pourtant…

...Ce titre est une reprise… d’un morceau d’Iggy Pop!!!!

Bowie a produit "L'iguane' dans les années 70 (en 77, précisément, à l’ époque où ce dernier était près de sombrer dans les démons « traditionnels » (sex& drugs &…). Vivant comme un clochard, addict à l’héroine, le « Parrain du Punk » est au plus mal. Bowie le tire d’une déchéance certaine, l’entraine en tournée à Berlin, et produit ses albums, dont "Low", où figure « China Girl ». Curieuse "alliance" que celle du dandy du rock, clean parmi les clean, et du plus destroy des destroys...

Pour être franc, la version d’Iggy Pop n’est pas terrible… en tout cas, très très grunge, très garage, très brute.

La version de Bowie, à minima, rappellera ses 18 ans à ma gégégénération.. « Détail » pour fans de guitaristes d’exception, c’est Stevie Ray Vaughan qui tient ‘le manche’ !!

Mais qui est cette China girl « oh baby just you shut your mouth…. ». Eh bien voilà, vous allez voir, le monde est tout petit:

La version d’Iggy Pop est enregistrée… en France, dans les mythiques studios du mythique Château d’Hérouville (95), où Bowie avait ses habitudes. Parmi les « locataires/squatters », la « famille Higelin », c’est-à-dire M Jacques « eh, c’est le Concorde hahaha » Higelin, Madame Sa Dame (Kuelan Nguyen de son vrai nom), et sans doute leur fils mais bon.


C’est là qu’Iggy tombe raide dingue de cette jeune femme, lui fait une cour assidue et suffisamment lourdinque pour qu’elle l’envoie gentiment balader « she says shhhhhhhhhh ».

…Non mais.

Il en reste une chanson plutôt sympa, quelque chose me dit qu’un groupe de vielles pierres pourrait être tenté par une reprise…