dimanche 28 décembre 2014

You really got me quand les Kinks inventent le Hard Rock et quand Van Halen leur rend hommage



You really got me



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version Van Halen 

Van Halen, en 1977?

ou version Kinks ?



The Kinks, en 1964



ça parait moins hargneux, mais ça déclenchait l'hystérie croyez moi...

Du bruit, de la fureur... beaucoup de technique aussi. En fait, j'aime pas trop. Le morceau est une reprise d'un MONUMENT, (du groupe anglais The Kinks, l'un des marginaux du "British Invasion", doué d'un vraie sens de la poésie. Leurs textes.. (euh.. pas celui-ci) mêlent souvent la satire sociale à un style contemplatif bien loin du "love me do" des uns et du "cocksucker blues" des autres. Y a pas, il faut toujours que j'en revienne au 60's britaniques...

On dit de ce morceau que c’est le premier morceau de Hard Rock. On dit beaucoup de choses, pas toujours importantes. Sans forcément chercher à tout ranger dans des p’tites cases, l’idée est parfois de chercher à comprendre l’influence qu’un morceau, un groupe peut avoir sur « la suite », et à l’inverse, ce qui est à l’origine d’un courant, d’un style, ou il puise ses racines..


Ainsi, My Generation et la folie destructrice des Who aurait inspiré nombre groupes Punk, mais c’est une autre histoire…

Le morceau des Kinks, provocateur et brutal, composé alors que la maison de disque des Kinks, devant leur difficulté à trouver le succès, allait résilier leur contrat. Ouf: la discographie qui suivra, plus engagée mais moins rageuse musicalement, vaudra le détour (I'm not like everybody else, Lola, Sunny afternoon évidement, et Apeman (qui sera tristement reprise par Serge Lama...), bien d'autres encore... On reparlera des Kinks!!

Eddie Van Halen, qui donne son nom au groupe, est également connu comme l'inventeur d'une technique de jeu (taping) et pour jouer le solo de Beat it, de Mickael Jackson. Les premières fois où il joue en taping en public, il tourne le dos à la salle pour ne pas qu’on puisse filmer, imiter sa technique….

Ceux qui suivaient "Feed back" de Bernard Lenoir et Patrice Blanc-Francard, se souviennent d'un autre titre de EVH, "Eruption", qui en fut le générique.

On raconte plein de trucs sur Van Halen (le groupe), par exemple qu’ils étaient mégalos au point de demander, dans chaque ville, à chaque concert, des grands bols de M&M dans leur loges, et que tous les M&Ms marron soient retirés des bols. Comme cela attira la moquerie, ils eurent ensuite une vague explication, justifiant que cette pseudo doléance figurait en bas d’une liste de trucs important, et que si ce point était respecté, ils savaient que la lise avait été lu et tous les points importants respectés. Ouais.

Je reconnais qu’on est là dans un style de musique que j’apprécie moins, sans pouvoir exprimer précisément pourquoi. Ce n’est pas une raison pour bouder ce morceau, cette version qui, sans démoder l’originale, la relance et lui donne une dynamique et une fraicheur péchue. Autant l’originale sonne « garage rock », et fleure bon les 60s, autant cette cover est très « produite » et marquée 80s. à vous de choisir.

baissez le son où prévoyez les ear plugs...




samedi 20 décembre 2014

Woodstock 15 16 17 Aout 1969,

WOODSTOCK 1969


Three days of peace and Music...




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Gravé dans l’inconscient collectif, Woodstock reste « le » festival rock !

Comme si c’était le seul, comme s’il avait été le premier.

L’histoire est injuste, Mon Histoire du Rock, marquée elle aussi par cet évènement évidement majeur, va tout de même respectueusement remettre tout ça en perspective.

D’abord, je ne me « souviens » pas de ce que Woodstock eut en 1969 comme « résonance » « par chez nous »… du haut de mes 6 ans.

En revanche je me souviens absolument d’avoir vu le film, aux environs de 1974/75, dans un cinéma de banlieue. Je me souviens de Canned Heat, de Joe Fish, de la foule nue, de la foule haranguant la pluie pour qu’elle cesse, de Roger Daltrey christique dans le soleil levant, devenu Tommy pour de vrai, de Joan Baez seule et frêle guerrière de la paix, Country Joe et son « I Feel Like I'm Fixin' to Die », oui, je me souviens bien, et ça m’avait marqué: En fin de 4ème, une prof de français "baba cool", nous avait demandé de faire une dissert et une intervention à l'oral, commentant un morceau qu'on aimait. Je venais de voir le film sur Woodstock au ciné, j'avais apporté un disque de protest songs sur lequel figurait le morrceau "Fixiing to die rag" qui illustre l'article, et expliqué Woodstock, le vietnam, et bien sûr "Gimme an F..."...

Sur le film encore, que je recommande évidemment, on doit le montage à Martin Scorcese auquel le rock filmé doit décidément beaucoup !! Le succès du film compensa le gouffre financier que fut le festival lui-même, et reste « LE » documentaire et de film musical exemplaire.

Woodstock a offert à certains une visibilité extraordinaire, à commencer par Richie Heavens à la prestation extatique et envoutante : il reste 3 heures sur scène, les autres artistes n’étant pas arrivés du fait des embouteillages monstrueux !

L’organisation fut un joyeux bordel, l’entrée devenant gratuite pour éviter les débordements, routes coupées, le gouverneur de l’état voulant « donner la troupe » par crainte d’émeutes, les sets décalés de plusieurs heures… Thownshend, mais aussi Grace Slick, raconteront que les conditions d’accueil des artistes étaient déplorables, et que le café servi était « aromatisé » au lsd..

Beaucoup diront ensuite les mauvais souvenirs que leur a laissé Woodstock : snobisme ??? à moins que le plus connu des festivals n’ait été aussi le plus déjanté, le moins musical (comparé à Monterey, à l’ile de Wight…)). Il y aura pire, dans le genre bad trip, les Stones, mais aussi Jefferson Airplane, vivront ensuite le cauchemar d’Altamont…

Des chiffres ? 3 jours et 3 nuits, 32 groupes ou artistes, 450 000 spectateurs…

Des performances éclatantes ? Y en a-t-il eu de sombres ? Pas que je sache, même si les improbables « Sha Na Na » font figure de Zombies !!!!! Celle de Joe Cocker, marionnette habitée par le blues….



Les Who, explosifs à leur habitude, pendant plus d’une heure au petit matin.. les revoir grâce au film (Summertime Blues énorme !!) montre à quel point ils distançaient alors leurs amis Beatles et Stones sur scène…

C’est sans doute en voyant le film que j’ai pris le virus « Who »….

Canned Heat, dans un magnifique "A change has come" !!

Mais aussi, plus calme, Joan Baez, à 1 h du matin… Santana, alors presqu’inconnu, venu avec un jeune batteur offrant un solo mémorable (Soul Sacrifice).. Hendrix, évidement lunaire, Jefferson Airplane, à l’aura énorme à l’époque, et bien oubliés aujourd’hui (nous les avons vu au Bataclan il y a quelques mois, et ne les avons pas oublié !). J’ai déjà parlé dans un précédent billet de Mélanie, elle aussi injustement oubliée. Les puristes décrivent la prestation de la Diva du blues Janis Joplin comme relativement décevante… je leur laisse cet avis, ce n’est pas le mien.

On ne saura rien de la prestation de Gratefull Dead, qui refusa que les enregistrements soient publiés du fait de la mauvaise qualité de ceux-ci. La mauvaise qualité du son nous prive aussi de CCR, dont la prestation devait elle aussi être mémorable… Le regretté Johnny Winter n’a pas, lui non plus, les honneurs du film mais on peut voir sur Youtube quelques extraits bien attrayants, avec sa guitare Fender XII, donc 12 cordes, sur laquelle il ne montait que 6 cordes....



samedi 13 décembre 2014

Peter Nathanson blues en live



Jeudi 11 décembre à l'Entrepont

 

Que ceux qui n'aiment pas le blues passent leur chemin… 

OU PAS, car voilà une bonne façon changer d'avis !!


Soirée blues donc le 11 décembre, dans un endroit sympa, l'Entrepont à Issy les Moulineaux. On ne connaissait pas, on reviendra, c'est sûr. Petite salle, ambiance « cosy » assurée, proximité avec les musiciens, super.

Faute avouée est, dit-on, à moitié pardonne, je ne connaissait pas Peter Nathason, et le regrette : Voilà un vrai bluesman !!! Deux heures d'un voyage au pays du blues, on peine à revenir à Issy les Moulineaux en sortant du concert, tant le voyage à Chicago a été énorme !!

Peter Nathanson déroule les riffs blues et enchaîne les solo avec une rapidité, une fluidité épatante. Il a joué avec les plus grands, Robben Ford, Steve Lukather...

Jamais il ne dérive vers les affres des « performances » ennuyeuses de certains virtuses avides de montrer leur dextérité. Lui est venu partager sa musique et son plaisir de jouer le blues, et ça se sent. Pas de frime, pas de démonstration. Il est pourtant diablement véloce et fait ce qu'il veut de sa Stratocaster. Mais il ne surjoue jamais, met son talent au service de la musique qu'il joue, jamais le contraire. Sensibilité et, dextérité et générosité sont les maitres mots de cette soirée au pays du blues.

Que tous ceux qui aiment le blues courent écouter Peter Nathanson, qui semble aimer se produire dans de petites salles, « au contact ». Contact qu'il a facile, venant discuter à la fin du concert, très sympa, disponible.

Vous l'avez compris, Mon Histoire du Rock recommande les concerts de Peter Nathanson, et vous recommande l'écoute de sa discographie !

Merci à Patrick de nous avoir indiqué ce concert, et à son ami Jean-Philippe "Pili" (qui tenait ce soir la basse, dans une décontraction pleine de groove et de plaisir de jouer).

samedi 6 décembre 2014

The Shadows ou quand la Stratocaster débarque en Grande Bretagne

Hank Marvin, premier 'guitar hero'?

The Shadows, Fender Stratocaster






(Appréciez le jeu de scène, autre invention des Shadows pour "casser" le côté statique qui était de mise à l'époque!!!)



Rares sont ceux aujourd'hui qui se souviennent des Shadows.

Je suis sûr, cependant, qu'en écoutant le clip Youtube que j'insère à cet article, que beaucoup se diront "ah, mais oui….", tant ce groupe, au son caractéristique, a marqué les années 60/70.

Plus précisément, ce moment un peu étrange dans l'histoire du rock, à la fin des 50's. Alors que le rock'n roll US, celui de Little Richard, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry, s'essouffle, et que la "relève", venant de l'invasion britannique, n'est pas encore "en place".

Un chanteur anglais (Cliff Richard), à la voix suave de crooner pour mamies, s'entoure d'un groupe de musiciens qui se font appeler un temps The Drifters. A cette époque-là, pas d'internet, pas de chaînes de télé musicales, pas de Youtube: Ce qui se passe aux USA met un peu de temps avant d'arriver, avec un sérieux filtrage, en Europe.

Et donc, Cliff Richards et les Drifters ne se rendent compte qu'ils usurpent le nom d'un groupe de Soul américain, célèbre pour "Money Honey", pour avoir un temps abrité Ben E King… et pour avoir vu défiler un nombre incroyable de chanteurs.


Le manager de ces Drifters imposera au backing group de Cliff Richards, à ces petits anglais qui bientôt dévaleront dans le Rock'n Roll, un changement immédiat de nom…

Exit donc The Drifters, voici The Shadows. Sans aller jusqu'à ouvrir ici le livre des records, on peut tout de même étonner la galerie avec quelques faits notables à mettre à l'actif de ce groupe, qui prend naissance avec la mode du « Skiffle » britannique, dont nous reparlerons.

D'abord, si on se rappelle qu'on est en 1958, on portera un jugement moins sévère à l'égard des mélodies un brin guimauve et du son assez peu rebelle de tout ça. Oh, bien sûr, depuis, la distorsion, le "gros son", les basses extrêmes sont passées par là..

Eh bien Hank Marvin, le guitariste "lead" du groupe, très très très fan de Buddy Holly, est le premier en Europe à utiliser une guitare électrique Fender Stratocaster.. et son vibrato. C'est peut être un détail pour vous…

Stratocaster, ampli Vox, chambre à echo, le son des Shadows.

Toujours au chapitre des « premières fois », qu'on le veuille ou non, The Shadows est l'initiateur du genre Batterie/Basse/2 guitares, qui est depuis, la forme classique du groupe rock.

Après avoir été inspirés par le rock US, et sans doute forcément par le surf rock, ce groupe a, à son tour, inspiré de nombreux guitaristes européens et contribué à susciter de nombreuses vocations, dont celle de Mike Oldfield, qui reprendra sur QE2 « Wonderful Land », mais aussi…. Non, la liste est trop longue. (quelques exemples sur la page Facebook du blog)

J'aimais beaucoup les Shadows, ce qui faisait un contraste assez marrant avec AC DC, les Stones et le quasi hard rock de Quadrophenia (The Who).

J'avais « The sound of the Shadows » très jazzy, un album enregistré à l'Olympia de Paris 1975, que j'ai pas mal écouté, en essayant de faire Shadoogie , FBI, NIVRAM, sur une acoustique… Le manque d'echo et de vibrato n'étaient pas les seuls responsable du chaos résultant…

Ce son cristallin et habillé d'echo, le fameux « twang », si bien représenté par les guitares Fender, mais aussi (surtout) par les Rickenbacker), pour peu qu'on joue sur le micro aigu et près du chevalet, garde mes faveurs,au grand dam des amateurs de gros son. Mais l'un empêche t-il l'autre ?

Ecoutez le parfum délicieusement rétro qui se dégage des titres des Shadows ! Ne les confondez plus avec les Ventures, leur "double" Américain!!!

Oubliez un instant que vous êtes dans un supermarché (c'est comme ça qu'on appelait les ancêtres des Carrefour Market) : Hélàs, musique d'ambiance, c'est un peu le rôle auquel a été cantonné ce rock instrumental, plus lisse que celui de Link Wray ou de Dick Dale :

Le Rock des Shadows vaut beaucoup mieux. Il sera balayé par la vague de jeunes groupes (Beatles, Stones, Kinks, Who, Cream…) auxquels il aura montré le chemin.

Les reformations de ces 20 dernières années sont moins heureuses (reprises moyennes de succès planétaires). L'inspiration semble avoir disparu et les Shadows sont devenus une caricature du genre dans lequel ils ont été « rangés » (musique de supermarché). Mais Hank Marvin continuera à se produire avec ses « fils spirituels », de Mc Cartney à Mark Knopfler en passant par Brian May….


samedi 29 novembre 2014

Gaspard Royant



Gaspard Royant, 

en tournée près de chez vous!

Gaspard Royant est, en 2014, « old style » :



Ses premiers titres datent (déjà) de 2012 ! Rholàlà, c'est vieux !!


Attends, écoute, tu verras, c'est encore plus fort que ça.


Gaspard Royant est un explorateur des sons d'hier, et, ça tombe bien, j'adore.

Au début de l'année, il sort un « album », compil des titres sortis depuis 2012 en single. Si on en croit ce qu'on a pu lire partout, l'inspiration est 60's…..

Ce que j'ai écouté me semble plutôt inspiré par les 50's. Partout la critique, sans doute guidée par un attaché de presse pointilleux, cite la Stax, Otis Redding et Roy Orbison, au point que certains articles semblent un plagiat de celui du voisin, et que leurs auteurs semblent au choix, n'avoir pas écouté « 10 Hits Wonder », ou les références qu'ils invoquent (comme disent les Pokemon).

L'album est entraînant, pêchu, rythmé, vraiment très cool. Oui, on est dans le rock (rockabilly) des 50's, avec un brin de « modernité 60's », et plus parfois (« The Big Sleep », presque folk, est somme toute très actuel). Mais, si l'inspiration est évidente, la diversité des sources et la talentueuse appropriation dess genres permet à Gaspard Royant de ne jamais être dans la mimique, la « parodie », le plagiat. On sent qu'il aime et maitrise le style, et c'est plaisant.

Ecartez-vous un peu de « Marty Mc Fly », et écoutez « The One You Need », pour entendre un son et une voix 50's, et comprendre qu'on vous a menti en mentionnant la Stax et Otis Redding : on est définitivement plus près des Everly Brothers, de Johnny Cash, de Carl Perkins (et, évidement, Roy Orbison cité plus haut) et de Sun Records (donc pas très, très loin d'Elvis Presley, période avant le service militaire…).

Parfois bien sûr, le style vient taquiner les 60's, les Beatles, et aussi la Stax (Monkeytown), avec autant de talent, au point qu'on s'impatiente de la suite et guette le prochain concert...


samedi 22 novembre 2014

Pink Floyd – Endless River

PINK FLOYD, Endless River


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Fin d'une époque,

voici donc le proclamé dernier album de Pink Floyd.

 

Epoque des fins, la décennie à venir risque bien d'être jalonnée de ce style d'infos, émaillée de disparition de géants du rock, de ces groupes et monstres sacrés qui ont bercé notre jeunesse…

On va essayer de pas sombrer systématiquement dans pleurs et regrets, et sauter plutôt sur les bonnes que sur les tristes nouvelles.

Eh bien, pour moi qui ne suis pas, mais alors vraiment pas, « client » du style Pink Floyd (mon dieu que je me suis emmerdé en revoyant l'autre jour sur Arte « Live in Pompeï »!!!), cet Endless River est une vraiment bonne surprise.

Souvent, j'ai tendance à trouver les albums actuels de nos chères stars d'antan assez nuls (le(s) dernier(s) Stones, le(s) dernier(s) AC/DC…. Le dernier U2….) .

Rare sont ceux qui arrivent à échapper à la règle :le(s) derniers(s) Madness, le dernier Depeche Mode

Eh bien le dernier Pink Floyd est de ceux-là, de nature à me faire (enfin??) apprécier ce groupe, qui, en dehors de Dark Side Of The Moon m'a toujours ennuyé, y compris avec The Wall qui est aujourd'hui injustement adulé !

La main mise assez autocratique de Roger Waters sur le groupe et ses compositions, après Dark Sinde of The Moon, concorde étrangement avec mon désintéret pour son œuvre… Pour être juste, Waters m'avait cela dit bien séduit avec son album solo « pros and cons of hitch hicking »...

Mais revenons à cet Endless River, paraît-il composé de « chutes » de compos de Richard Wright et de David Gilmour.

C'est du planant, du pur et dur. Mais pour des « chutes », c'est tout de même vachement abouti, net, agréable.

Alors oui, ça manque parfois un peu de « structure » genre une intro,un milieu et une fin… Mais ça « sent » bien la mode psychédélique des 60s pour ça, non ? On se prend parfois dans certains arrangements (« allons-y » à retrouver du Alan Parson (comment ne pas l'évoquer quand on parle de Pink Floyd (on en reparlera le jour où j'évoquerai Dark Side!) et même ( (« Autumn ») à retrouver Mike Oldfield (« Ambient Guitars », Tubullar Bells, sur la fin). En plein psychédélisme et prog rock donc… Je cite ces évocations non pas pour minimiser le plaisir d'écoute de cet album, bien au contraire : c'est monter à quel point il me semble réussi, et plaisant, très, très, plaisant.

Ce jeune groupe, qui arrive donc, maintenant, à sortir, 41 ans après Dark Side, une seconde réussite, ne devrait peut-être pas s'arrêter en si bon chemin ?



samedi 15 novembre 2014

Booker T. and the MG’s, Booker T Jones, Green Onions

Booker T and The MG's ???

 

Qui est-ce, Booker T Jones?



C'est qui, les MG's?






Mais bien sûr que si vous connaissez Booker T an the M.G..'s….. d'une façon , ou d'une autre…

Soit parce que vous avez vu (revu et re revu) The Blues Brothers, film culte dans lequel Dan Aykroyd et James Belushi, on l'a vu il y a déjà quelques temps, ont rendu hommage à la scène Soul US avant que ses acteurs ne disparaisse et qu'il ne soit trop tard

. Eh bien, on peut voir deux membres de Brooker T & the MG's dans ce film, Steve Crooper, et Donald « Duck » Dunn, respectivement guitariste et bassiste.

Mais avant cela, et pour les plus « anciens », tous ceux qui ont écouté Otis Redding ont écouté ce groupe ;

Pour aller plus loin, il va falloir aller un peu plus près…

En réalité, cette courte introduction est réductrice. Brooker T and the MG's, c'est bien plus que ça. Dans les années 60, trois maisons de disque règnent sur la musique populaire américaine, le Rock, la Soul : On a déjà parlé de Chess Records, qui « sévit » à Chicago, au coeur du Blues. En gros dix ans plus tard nait Stax Records, à Memphis, un peu avant la Motown (Detroit).

La Stax, comme ses concurrentes, dispose de musiciens « maisons » attitrés, utilisés pour enregistrer les artistes qui n'ont pas de groupe. Ils sont là pour accompagner l'artiste, mais aussi pour faire les arrangements, éventuellement composer avec lui ou pour lui.

A Memphis, ville du sud, le son est plus marqué par le gospel qu'à Detroit ou à Chicago, mais aussi sans doute plus « country».

Mais étonnamment, alors que le sud est souvent jugé plus conservateur et moins enclin à l'intégration raciale, c'est à la Stax que la mixité semble la plus évidente : Ainsi, le « groupe maison » sera composé de Noirs et de Blancs, là où Chess et la Motown resteront très cloisonnés.

Booker T and the MG's donc, c'est avant tout Booker T Jones, espèce de prodige capable très tôt de jouer du piano, des vents (Hautbois, saxo, trombone ;…), donne donc son nom à ce groupe, et il lui donne sans doute un peu plus, tant ses talents de compositeurs sont grands.

Le groupe jouera donc surtout avec Otis Redding, et la mort de celui-ci en 1967, sans donner un coup d'arrêt à la carrière du groupe, réduisit quelque peu le rythme de sa carrière.

Lennon et McCartney affichaient une dévotion pour le groupe, et cette admiration était réciproque ; le groupe « commit » ainsi une espèce d'évocation, de « cover », d'Abbey Road, pour tout dire pas heureuse du tout, et bien loin de la magie des compositions pour Otis Redding, Sam And Dave, Wilson Picket, Albert King, Eddie Floyd… ou The Mar-Keys (Last Night) sans compter également l’énorme Green Onions !!

Les amateurs de Quadrophenia, le film, se souviennent que la bande son n'était pas seulement constitué du génial 'opera rock' des Who, et de la scène mythique où "The Ace", joué par Sting, concentre tous les regards, et l'envie de Jimmy, dans la boite de nuit alors que passe Green Onions. C'est là, dans cette scène, que j'ai découvert Booker T & the MG's.

On a oublié Booker T and the MG's (pour Memphis Group, peut être, mais plus surement pour faire honneur à la voiture du producteur...), et ce ne sont pas les tournées avec Neil Young qui feront oublier les reprises guimauve des titres des Beatles et de bien d'autres. Heureusement, les Blues Brothers et en particulier la volonté de Dan Aykrod et James Bellushi) rendront honneur à ce groupe emblématique !

samedi 8 novembre 2014

Cats on Trees

Cats on Trees

Concert au Trianon,

le 6 novembre 2014, Paris


Mon Histoire du Rock n'est pas, on l'a déjà constaté, le blog sectaire d'un rockeur borné, ne jurant que par un courant, un style, un groupe.

Pour plagier Robert Lamoureux qui disait de Coluche : « Il n'est pas vulgaire puisqu'il me fait rire », je dirai volontiers « c'est du Rock'n Roll puisque ça me plait ».

Il y a donc déjà eu ici des articles sur des sujets à la limite du Rock (Elton John, quoique celui-ci fût Rock dans les 70's, Coluche récement, Lilly Wood And The Prick, Ray Charles, Mike Oldfield…).

Cats on Trees, entre décidément dans ce schéma : Le style est de toute évidence plus pop que franchement rock'n roll, plu sprès de la ballade que du déchainement et du cri primal d'un Little Richards

A priori… mais regardons tout ça de plus près !,

On arrive au Trianon pour constater une disposition étonnante sur la scène :


Étonnante pour un groupe pop/song duquel on attend une relative douceur « calme », étonnante tout court dans l’académisme (il y en aurait un?) de l'agencement d'une scène Rock'n Roll.


En 1965, les Who révolutionnent la scène Rock en montrant leurs amplis, aujourd'hui, doit-on saluer Cats on Trees pour placer le batteur et son set AU PREMIER PLAN ??? héhé….

Et, alors qu'on aurait de prime abord tendance à décrire ce duo frenchie (saluons la maitrise de la langue de John Lennon par Nina Goern, on va y revenir) pour ses mélodies, cet ordonnancement tonne, jusqu'à ce que le groupe entre en scène.

On va avoir, pendant toute la durée du concert, les yeux rivés sur Yohan Hennequin, qu'on découvre habité par les rythmes qu'il envoie avec une apparente décontraction mêlée de puissance.

Les mélodies pop sont littéralement transformées par la richesse du jeu du batteur, puissant sans jamais écraser la voix ou le piano de sa camarade.

Il place (enfin) la batterie au rang d'instrument dans la formation rock, devient « lead batteur », existe.

Evidemment, certains me diront qu'avant lui de bien plus énormes batteurs, les Keith Moon (The Who), John Bonham ( Led Zeppelin), Charlie Watts (The Rolling Stones) ont marqué le Rock'n Roll, leur temps, l'histoire de la batterie…

Que les puristes restent quiets, ne courent pas à l'écurie chercher leurs grands chevaux pour monter dessus, il n'est pas question de comparer, rivaliser, introniser.


Juste de remarquer ce talent, vrai, et cet audace de mise au premier plan, réussie.


Cela dit ce garçon est bel et bien un grand batteur, et aucun de ceux que j'ai cité n'a eu, de la part des membres de leur groupe, droit à une telle mise en avant, de leur vivant…


… Qui plus est, il évolue sans pour autant reléguer le reste du groupe aux arrières plans.


Le dit reste du groupe étant donc constitué de la chanteuse/pianiste Nina Goern.


J'avoue l'avoir, au premier chef, cantonnée (un peu vite) à un registre là encore, folksong, pop, bluette (Tikiboy, Who you are, Too much à l'influence Sergent Peper…). Avec une voix plaisante, juste, mais qui me semblait ne pas aller au bout de ses possibilités – quoique la très belle reprise de Mad World tempère un peu ce jugement sévère !!!.


Puis le groupe se lance, et, déjà, sur le très entraînant 'ouh ouh' que la salle reprend vivement, on sent la voix de la chanteuse prête et capable d'aller vers un son plus chaud, plus profond, plus Soul…


l'honnêteté me pousse à avouer que je n'ai pas retenu le titre du dernier morceau avant les rappels, mais sur ce morceau la chanteuse plaçait sa voix dans cet esprit Soul, et vraiment c'était cool.

reprise de « Love you like a love song » me donne raison sur ce point, Cats on Trees est, ce qui est déjà pas mal, une bonne formation pop. On se prend donc à rêver que le duo aille vers les univers où les voix sont plus chaudes, plus graves et rugueuses, aux sources du Blues, pour retrouver Etta James, Aretha Franklin…

dimanche 2 novembre 2014

Coluche : C'est l'histoire d'un mec Rock'n Roll

Coluche, 


né le 28 Octobre 1944...


Au début de l'été 1986, Michel Colucci dit Coluche se tuait en moto.


Je me souviens bien quand j'ai appris ça. On dit de certains événements marquants qu'on n'oublie pas ce qu'on faisait précisément quand on a appris l’événement : c'est le cas. Tout un symbole, je quittais la vie d'étudiant et allais, après un an de "service militaire", entrer dans la vie active, la vie adulte. Je l'avais parodié, quelques jours plus tôt, lors du spectacle de la soirée étudiante de fin d'année. Salopette, tout çaaaaaaaaaaaaaa.

Je me souviens qu'on l'aimait bien, depuis ses débuts, dans ses outrances qui nous faisaient bien marrer, et dans ses touchantes faiblesses. Je me souviens son premier disque, ses premiers sketches « en solo », dont bien sûr « l’histoire d’un mec », mais aussi « Le Poète », ou le non-sensical « Homme averti ».

Je me souviens de ses passages sur différentes radios. Sur l’une d’elles, ne voulant pas (il disait « ne pouvant pas ») mettre un générique, il passait tous les jours un premier disque, au début de l’émission, toujours le même : Little Richard, Lucile. Rock’n Roll, donc, et parfois Louis Mariano, pour faire plaisir à sa maman.


Je crois me souvenir qu’il était resté assez fermé sur les années 50, de d’sur la musique. La musique faisait aussi partie de son univers, de ses spectacles. Il avait, un temps, filé un coup de main au "Grand Orchestre du Splendid", chanteur d'un temps

Je me souviens aussi qu’il a un temps soutenu RFM, faisant une émission « chez eux », lors qu’établis à Velizy 2 dans le centre commercial.. la radio était, malgré les promesses du candidat fraîchement élu président, brouillée. Je ne sais pas pourquoi, j’ai des petits souvenirs de trucs qu’il racontait à la radio – on a su plus tard que la quasi-totalité des blagues lui étaient fournies par ses rabatteurs de vannes, dont un est devenu acteur célèbre ensuite, mais pas particulièrement rigolo, c’est étonnant. Je me souviens qu’un jour il s’insurgea parce que le « super » venait de passer à 4,12 Francs, disant que ça ne pourrait pas durer, que les gens allaient descendre dans la rue. Avec le recul et le litre à 1,60 €…

Avec le recul, les « luttes » paraissent vaines, la récupération bat son plein et les bonnes intentions sont businessisées… Les années 80/90 ont été celles du charity business, des shows pour l’Ethiopie, contre le Sida, etc etc…. Mais à l’origine l’intention était dénuée d’arrière-pensée.

Ce mec prenait systématiquement pour cible le « gros con satisfait » et pathétique. Celui qui sournoisement somnole potentiellement en chacun de nous. « faire rire les gens et emmerder les cons », te montrer ce qui chez toi si tu fais pas gaffe, va te faire devenir un gros con. Je crois que j’ai bien retenu ça, cette leçon apprise sans y prendre garde à longueur d’écoute de ses sketches, et que j’ai toujours fait gaffe à pas devenir un gros con satisfait, grâce à lui.

Aujourd’hui c’est la saint Coluche, et chaque 19 juin voit revenir le cortège des éloges de ceux qui, alors, le courtisaient veulement ou méprisaient le clown. Difficile à croire de nos jours ou chaque hiver le montre comme une idole adulée de tous, autour de grandes messes de promotion des « artistes » venus en Jet privé culpabiliser les moins pauvres et leur vendre des disques… Bernie Bonvoisin, ex-Trust, a eu, il y a peu, le courage de quelques mots à ce sujet (voir l'article de Marianne.net http://www.marianne.net/Bernie-Bonvoisin-Il-n-y-a-plus-d-artistes-ce-sont-des-produits_a240722.html) , je crois qu'ils reflètent assez bien l'esprit qu'avait Coluche contre les « bien pensants ».

Coluche aurait eu 70 ans cette semaine.

samedi 25 octobre 2014

Daniel Darc

Daniel Darc 

Taxi Girl,

La New Wave en France...


Étonnante suite aux deux articles sur Madness, groupe qui représente le fun des années 80, passons aujourd’hui à Taxi Girl et plus précisément à Daniel Darc, qui en fut le chanteur.
Taxi Girl, c’est un peu tout le contraire : New Wave glacée, si on peut nommer ainsi cette ambiance post punk sous une apparente légèreté et une désinvolture de façade. Si les anglais de Depeche Mode sont estampillés Cold Wave, ce qui deviendra le duo Daniel Darc / Mirwais Stass après la mort des uns et l’éviction des autres, est effectivement carrément glacée.
Tout le monde connait « Cherchez le Garçon », qui semble, à l’écoute, à une ballade gentillette, est sans doute le morceau le plus emblématique de la new wave française, et occulte quelque peu la discographie de ce groupe, dont les premiers albums sont réalisés par Andy Scott, ingénieur du son qui par ailleurs a débuté sur les albums mythiques enregistrés à Hérouville ( Pink Floyd, Elton John de la bonne époque, Bowie..) ;
Je me souviens qu’alors, on est en 1980, il est difficile de ne pas voir en Taxi Girl un groupe à minettes, si on s’en tient à une écoute désinvolte de leur titre phare, et de quelques autres (Quelqu’un comme toi..) Pourtant, on comprend vite, par la rumeur des copains de copains allés les écouter au « Palace», la boite branchée de l’époque, en première partie des Talking Heads, que ces types-là sont dans une ambiguïté destructrice totale : la légèreté n’est qu’apparente…
Les influences sont pourtant exemptes de légèreté (OMD, Kraftwerk, Velvet Undergroud). On aura un peu le même tour avec Jacno, d’ailleurs, mais c’est une autre histoire.
Taxi Girl, ce qu’il en reste, se séparera, Daniel Darc jouera la carte de l’autodestruction, jusqu’à un come back plutôt réussi en 1994 avec un album (Nijinsky) enfin accueilli à sa valeur juste. Mais ce succès critique n’empêchera pas Daniel Darc de retomber dans les excès divers, et dans un oubli inquiétant, revenant ( ! ) dix ans plus tard, pour être (enfin) célébré par la critique (victoire de la musique et tout et tout !!) en 2008. L’homme se dit apaisé, mais l’album La Taille de mon Ame le montre usé, désabusé.

Ce sera son dernier album.

samedi 18 octobre 2014

In the Middle Of the night.. Madness, album One Step Beyond

Madness In the Middle of the night


 



But when darkness hits the town, And there's washing on your line, Get your knickers down, Before the dreaded sign.



En vinyl, avec les craquements qui vont bien!!!

Osera-t-il « rester sur » One Step Beyond, pour un second article coup sur coup, une semaine après avoir fêté les 35 ans de cet album mythique, fondateur et complètement oublié, tout comme le groupe qui l’a fait naitre ?



Eh bien oui, et je parle aujourd’hui, comme l’envie m’en a pris en écrivant le billet précédent, plus spécifiquement de l’un des morceau de cet album qui ‘fit’ littéralement mon année 1980 et sans doute bien plus encore. J’ai déjà dit les Who, AC/DC, dont on parle beaucoup (trop) ces jours-ci, après en avoir trop eu parlé.., Kraftwerk et autres Mike Oldfield qui peuplaient alors ma discothèque.

Madness les délogea de ma platine pour une paire d’année (ah, bah, c’est un peu exagéré, d’autres « choses » y passaient…), et il faut donc ici appuyer cet hommage.

Car il est injuste d’oublier Madness, et il est injuste de cantonner le groupe à une mode, à un style. Madness est à coup sûr Ska revival, rendant justice à ce rythme Jamaïcain des années 60, mais, au fil du temps devenu beaucoup plus (même si en soit, c’est déjà beaucoup), sans renier ce mouvement, mais en l’élargissant.

J’oserai, mais serai bien seul, une comparaison (que j’ai déjà faite) avec les Kinks, et une autre, plus hardie, avec les Beatles, ouiiiiiiiiiiiiiiiii les Beatles dont Madness reprend l’insouciance, l’aisance à composer, et aussi la manière de raconter une petite histoire dans un titre de 3 minutes…

AUJOURD’HUI DONC, évoquons In the Middle of the Night…. Et réhabilitons Madness..

Voilà l’illustration du talent de Madness à écrire une comédie musicale de 3 minutes !!!! L’histoire de Georges, le marchand de journaux du coin de la rue, mec sympa, doux et insoupçonnable, qui, « when the clock strikes eight » rentre dans ton jardin pour piquer les soutifs et petites culottes de Madame.

Evidemment, c’est Madness, alors, c’est de la dérision, de la rigolade. Mais aussi comme une référence aux anciens, à Syd Barrett, au Pink Floyd, à leur tube Arnold Lane de 1966..

Ça commence d’ailleurs « piano », à la voix avec une guitare grattée légèrement après qu’on ait entendu le fameux Georges à la criée…. Puis le piano martèle une gamme descendante qui va nous plonger dans le sordide… pour rigoler.

Plus ça va, et plus l’appui mélodique est soutenu, le piano insistant….

Le saxo, cher à Madness, prend de l’ampleur, la musique monte pour souligner l’intensité « dramatique » de cette tragi-comédie.

Puis tout s’allège à nouveau quand on comprend que Georges, informé… par les journaux qu’il est démasqué, s’est fait la malle.. Ce sont les badaux qui parlent « Isn’t it Georges on page one… ». L’histoire est vivante, on s’y croirait, à Camden Town, à East Finchley, devant ce pub où nous allions et aurions pu croiser Suggs, Mike Barson, Chas Smash et les autres puisque c’était « leur » pub…

Au-delà de l’histoire, du rythme bien ska tout comme il faut, cet accent cockney, si caractéristique, si appuyé et que je finis par « prendre » à force de Madness…

Ce titre est à ranger parmi les morceaux « calmes » de Madness, pas de ceux sur lesquels on pouvait, en cercle ou en ligne, enchainer pogos et gesticulations Ska dans lesquelles nous excellions quand tous privilégiaient un Rock que nous jugions ringard…

Je le recommande néanmoins, mais vous avez compris que j’aurai du mal à ne pas recommander TOUT cet album…

samedi 11 octobre 2014

Madness One step beyond

One step beyond  Madness 1979



Hey You, don't watch that, watch this,
this is the heavy heavy monster sound
the nuttiest on the world
So you come along the street
and you're beggining to feel the heat
Well listen Buster, you better start to move your feet
to the Rockanist
rock seady beat of Madness

ONE STEP BEYOND...


Dire que ce 33 tours a compté pour Mon Histoire du Rock est peu dire.

Novembre 1979. Grosse année, 1979 :

AC/DC sort son avant dernier album (Highway to Hell), le suivant, largement encore dû à Bon Scott, ne sera déjà plus pareil.

Pink Floyd sort un remake de Tommy en mode paranoïa-déprime,

Dire Strait sort Sultans of Swings

Mais surtout, Madness, « groupe » de ska-revival, sort One Step Beyond. Cet album, qui fête ses 35 ans (houaou) reste pour moi THE album des 80’s.

J’écris groupe entre parenthèses, parce que c’est pas le genre « guitare basse batterie »… il sont 7. Ça fait du monde…

Les années 80 étant marquées par la mode du synthé, et la presque disparition de la guitare à son profit, Madness contourne le sujet, et la guitare, sans disparaitre totalement ( Chris Foreman) s’éclipse au profit d’un duo piano/saxo, ma foi fort efficace…

Madness, avec d’autres groupes anglais du fameux label ‘two tones’, se démarque donc de la new wave naissante pour faire revivre un style jamaïcain né dans les années 60, le SKA.

Le Ska, c’est un genre de reggae, si on veut. La grosse différence c’est que le Reggae ça endort, le ska, ça réveille plutôt. De la vague Ska, Madness est dès l’origine le groupe le plus pop, le moins « root », tendance qui s’affirmera avec les albums suivants.

The Selecters, The Specials, The Beat, "font" plus "purs", plus "sérieux", plus rasta, aussi. One Step Beyond est cela dit avant tout un album SKA, allez-y sans crainte, et Madness est authentiquement Ska.

Le Ska a son "Bob Marley", c'est "Prince" Buster (le "Hey, listen Buster" de l'intro de One Step Beyond).

One Step Beyond est d'ailleurs une reprise d'un titre de Prince Buster. L'intro en question est aussi reprise d'un titre du même, mais, chose rigolote, d'un autre titre.

L'album fourmille de références à Prince Buster, et, lorsque Madness, en 2004, voudra, se reformer, c'est à ces mêmes sources jamaïcaine que le groupe ira se ressourcer, prenant, un temps, un autre nom (The Dangermen, je recommande l'album) avant d'être certain de replonger pour notre grand bonheur.

Madness donne donc très vite le ton en rendant dès le titre éponyme… Cet instrumental est l’un des deux morceaux de Madness que tout le monde connait (avec Our House, que je n’aime pas beaucoup, trop entendu, au point que les Cranberries…. Mais c’est une autre histoire).




Au point sans doute d’occulter de très nombreux autres titres, et c’est bien triste.

Et triste, c’est exactement ce que la discographie de Madness n’est pas. Nostalgique parfois, mélancolique ici ou là, à mesure que les années et les albums passent.

Mais tâchons de rester concentré sur ce premier album, acheté dès sa sortie et qui ne quittera ma platine que pour être transféré sur une K7, puis remplacé, lorsque le microsillon sera usé, par un cd… Il partage avec Machine Head de Deep Purple et Powerage de AC/DC le privilège d’avoir squatté ma platine disque au point de devenir presque inaudible.

Un de ces albums dans lequel tout est bon, rien n’est à jeter. On pourrait faire une chronique sur chaque titre du 33 tour… ce que je ferai peut-être, après tout !!!

On l’écoutait, j’étais en seconde, au club musique du « bahut », lequel club était « tenu » par deux potes, de terminale, un peu Mods sur les bords. L’un d’eux me fait l’honneur de lire parfois ces pages, et se reconnaitra dans ce vibrant hommage !

Ce disque a aussi beaucoup voyagé de soirée en soirée, et d’un emprunt à l’autre, j’ai bien failli le perdre plusieurs fois.

Comme leurs ainées les Kinks, Madness construira généralement ses morceaux comme des portraits de personnages atypiques, ou de lieux (souvent quartiers de Londres) caractéristiques de la culture populaire britannique. Les Kinks, en leur temps, époque oblige, présentent une vision critique de la société, espérant sans doute participer à son changement. Tout cela n’a plus cours dans les 80’s, on ne changera pas la société par des « protest songs » : on se moque, on déconne, on tourne en dérision.

Et ça donne sur ce magnifique premier album, de petits joyaux comme ‘Bed and Breakfast Man’, ‘In the Middle of The Night’, ‘My Girl’ (qui sera repris en ‘My Boy’s mad at me’ par Tracey Ullman), ‘Tarzan’s Nuts’ (j’en reparlerai) et bien d’autres, que je m’empresserai de connaitre par cœur, au grand bénéfice de mon accent anglais, teinté de sonorités et d’expressions ‘cockney’… L’histoire officielle du rock a tendance à ne retenir que « One Step Beyond » sur cet album : écoutez les autres titres, écoutez ceux cités plus haut : vous m’en direz des nouvelles

vendredi 3 octobre 2014

Chuck Berry , Rock'n Roll

Johnny be Goode


 Lire en Français      Read in English

One day your name will be in lights saying 

Johnny be Goode, tonite



« Si vous voulez donner un autre nom au Rock’n Roll, appelez-le Chuck Berry »  (John Lennon)



Pour sa 100ème page, Mon histoire du Rock se doit de rendre hommage à Chuck Berry.

Il a fallu attendre le centième article, alors que Chuck Berry aurait sans aucun doute dû avoir l’honneur du premier.

Mais on ne s’attaque pas au mythe sans crainte, et aujourd’hui encore, à l’heure d’écrire ces lignes la main tremble, tant tout à déjà été écrit, tant la crainte de sombrer dans la platitude et la redite est grande !

Il suffit de voir avec quel respect et quel regard de petit garçon Keith Richard se laisse sermonner, remettre à sa place (avec une mauvaise foi évidente) par M Berry (voir ou revoir "Hail, Hail, Rock’n Roll", il suffit de se pencher un instant sur la longue liste de ceux qui, comme Lennon cité plus haut, y sont allé de leur « compliment » à l’égard du Monsieur..

Même si, entre les lignes, émerge souvent une pique sur l’attitude « un brin » mégalo du père des guitaristes et des rockers…

Chuck Berry, le premier, posera les codes du Rock’n Roll : émergeant du Blues et du Rythm’n Blues (il est à l’école de Johnnie Johnson, puis, repéré par Muddy Waters, rejoint la pépinière de Leonard Chess (Chess Records) en 1955.


Son premier succès, « Maybellene », définit le rock’n roll : Paroles légères et tournées vers les préoccupations des ados (Nenettes, bagnoles, (Cadillac, souvent), merveilles de la société de consommation), solo de guitare, attitude scénique, tout y est.


La recette fonctionne et fera le succès de Chuck Berry.

Il la déclinera tout au long de sa carrière, sans toutefois sombrer dans l’auto plagiat, réussissant à garder le cap en enrichissant le « vocabulaire » du rock. Et ça marche toujours ! A 87 ans, M Rock’n Roll monte toujours sur scène, presque chaque semaine, et continue à faire le show !

Quand il ne rivalise pas sur scène avec son alter ego (Jerry Lee Lewis, qui met le feu à son piano à la fin de son set pour gâcher et rendre ridicule le show de Chuck Berry qui passe juste après lui), rivalise avec lui « à la ville », par des frasques similaires qui lui vaudront pas mal d’ennuis. Ces deux-là ont décidément beaucoup de points communs : Cabotins à l’excès, parfaite maîtrise de leur instrument, énorme don scénique, capacité à se réinventer et longévité exceptionnelle…. Jerry Lee Lewis et Chuck Berry restent, sont c’est certain, les piliers du Rock’n Roll, faisant mentir la mère de Jerry Lee qui lui dit un jour « Chuck Berry et toi pouvez faire ce que vous voulez, vous ne serez jamais Elvis Presley ».


Non Madame, ils sont beaucoup plus, et c’est tant mieux.

Faut-il évoquer Maybellene, son premier titre ? Avec lequel, on l'a déjà vu, Alan Freed, qui fit tant pour le Rock’n Roll, perdit son âme dans le scandale dit « payola »..

Johnny Be Goode, qui sonne comme l’histoire de son auteur et dont le riff d’introduction à la guitare est, dès 1955, le marqueur définitif du Rock’n Roll ? (Il a pourtant été « inventé » par le pianiste et mentor de C Berry, Johnny Johnson)


Come on, emprunté par les Rolling Stones pour leur premier disque,


Rock’n Roll Music, tremplin des Beatles vers le succès ? (Rolling Stones et Beatles fonderont leur apprentissage sur la reprise de nombreux standards de Chuck Berry)

Promised Land, repris par Elvis Presley, au point qu’on pourrait le croire interprète principal du morceau….

Sweet Little Sixteen, dont les Beach Boys recopieront à la "virgule près" la musique pour « Surfin’ USA » ?

Comment comprendre que son seul titre classé N°1 des ventes soit le piètre « My Ding a Ling » ?

Que serait Pulp Fiction sans "You Never Can Tell "?

Comment ne pas voir dans les riffs d’Angus Young et dans son jeu de scène un hommage constant à Chuck Berry ?

Oui, Chuck Berry est bien le Rock’n Roll, sa discographie, de la quelle il est bien difficile d’extraire un titre pour le mettre au-dessus des autres pour esquisser un vain classement, le prouve.



samedi 27 septembre 2014

99 LuftBallons ou le rock'n roll de la guerre froide


99 Luftballons :




 99 ème billet du blog !!

C’est vrai, pourquoi marquer le 100 eme billet par un sujet qui colle au numéro ? Le Rock’n Roll est anticonformisme, fêtons donc le 99ème !



Et puis, aucun titre faisant référence au nombre 100 ne m’a sauté aux oreilles, autant être franc…

Alors, évoquons ici Nena, groupe de la New Wave Allemande (Neue Deutsche Welle dans le texte ).

La scène allemande des 80’s est particulièrement riche et dynamique, nous, on s’en rend pas bien compte, si ce n’est parce qu’étudiants en la perfide Albion dans un melting pot britani-germano-français, on côtoie des germains qui, forcément, sont venus avec leur musique..

La Neue Deutsche Welle est issue du brit punk, et étrangement aussi avec une espèce de disco, dance music, non dénué parfois d’une certaine lourdeur (souvenez vous Da Da Da (Trio) : exemplaire, non ?).

Cela étant, les groupes germains foisonnent durant au cours des 80’s. Après Tangerine Dream et Kraftwerk, avant Tokyo Hotel (mais sommes-nous avec ce dernier dans le Rock ?) CERTAINEMENT PAS), nos oreilles résonneront d’un nombre important de tubes venus d’Allemagne (qu’on appelait alors « de l’Ouest » souvenez-vous !!) :

Klaus Nomi, Alphaville, Propaganda, Trio donc, Falco, Lou Bega (pas très rock mais Allemand quand même), Cetu Javu, Nina Hagen évidemment!!!!!! Je fais bien sûr exprès de ne citer Scorpions qu’en dernier lieu… juste avant Modern Talking juste pour rigoler (ne faites pas semblant, ceux qui ont l’age, de ne jamais avoir entendu ça, hein…)


Revenons au Rock dont on vient de s’éloigner avec deux des derniers cités..


Dans les années 80, on avait déjà peur de quelque chose : il ne s’agissait pas alors de terrorisme comme aujourd’hui, mais vous le savez bien, du « bloc de l’Est », du communisme, et, « accessoirement », de la menace suprême qui planait au-dessus des têtes européennes :

Que les deux « grandes puissances », se mettent sur la tronche par missiles interposés. Pour rire, les dits missiles (Pershing à l’ouest, SS20 à l’est) seraient positionnés en Europe et nous exploseraient en pleine poire. Cela dit, l'endroit où ces joujoux seraient installés, ne devait pas faire de différence puisque ces engins étaient réputés pourvoir détruire notre petite planète 30 ou 50 fois minimum…


Tout ça pour dire que le rock permit à certains groupes d’exprimer la peur engendrée par cette situation et le désir de « give peace a chance » (Lennon).

Fisher Z en Grande Bretagne en fit le thème principal de son album « Red Sky over Paradise » en 1981, par exemple : on en reparlera.

Tout cela ne nous éloigne pas, bien au contraire, de Nena !!

En effet, ce titre, qui parait gentillet et poétique, n’est pas (seulement) une ballade guillerette destinée à faire danser dans les soirées branchées… on ne comprend pas les paroles parce qu’on n’a jamais vraiment bossé sérieusement l’Allemand… Et que la version intégrant des paroles en français date de beaucoup plus tard…

Mais il s’agit bien d’une de ces « protest songs » dont les années 60 avaient le secret. L’idée, c’est que se passerait il si des ballons, symbole de paix et de douceur de vivre lâchés en masse (à la fin d’un concert des Rolling Stones, à Berlin en 1982 ce qui donna l’idée de la chanson au guitariste du groupe), étaient vus par un radar pour des missiles, déclenchant alors « la 3ème » et le feu nucléaire..

Le titre est sorti en 1983. Cette année-là, la Reine Elisabeth II avait, au mois de mars, écrit et enregistré un message annonçant le pire : "À présent, cette folie qu'est la guerre se répand une fois encore à travers le monde et notre courageux pays doit se préparer à survivre coûte que coûte".

On rigolait bien, en ce temps là…


samedi 20 septembre 2014

Le club des 27

Quelle est donc cet étrange club des 27 ?


D’où vient ce mythe, né bien avant le net et la « théorie du complot » ?

Le truc a été récemment remis « à la mode », lors du suicide de Kurt Cobain (Nirvana), dont la maman dira en gros « il a rejoint ce club stupide. Je lui avais dit de ne pas le rejoindre ».

Ainsi va et se nourrit la légende !! Amy Winehouse viendra en 2011 elle aussi « grossir les rangs ».

Le très sérieux journal Le Monde lui-même a consacré une « étude » au sujet :voyez vous-même ici

A l’origine de tout ça, une « série noire » dans le rock US qui inaugure le « club » :

Les 4 « J », le Rolling Stone Brian Jones, d’abord, en 1969 puis Jimy Hendrix en 1970 , suivi de Janis Joplin la même année puis Jim Morrison des Doors à Paris en 1971.

Mythe dans le Mythe, les friands de symbolique trouveront que tous ont un J en initiale (même si c’est pas très rigoureux, parfois au nom et parfois au prénom…).

Dans cette période, il faut ajouter Alan Wilson le co-fondateur (mais non pas des Beach Boys) de Canned Heat… Mais si, « On the Road Again », « Goin’ Up The Country »… Enfin quoi, revoyez Woodstock !!!

Mais le fondateur du club, c’est le Bluesman Robert Johnson (« Sweet Home Chicago », « Love in Vain »….), mort en 1938, sans doute empoisonné.

Il est rarement nommé dans ce club, un peu parce que sa mort est de beaucoup antérieure à celles des membres cités plus haut, un peu parce qu’un autre mythe entoure ce fondateur des principes du Blues : l’histoire raconte qu’il était un piètre musicien, trainant dans les rues, quand il disparut un jour pendant un certain temps avant de réapparaitre, doué cette fois du talent qui le rendra célèbre, et affirmant qu’il avait pactisé avec le diable…

Pour revenir au club des 27, le mythe, s’il connait « grâce » aux deux derniers membres un regain sans doute activé par la profusion de moyens d’information et de communication actuelle, était source de beaucoup de « buzz » au milieu des années 70. Je me souviens qu’alors, ce qu’on n’appelait pas encore je crois la « théorie du complot » attribuait le décès de Janis Joplin et de Jim Morrison à leur maison de disques respective, parce qu’ils avaient osé les braver et quitté leur groupe ou menacé de le faire. On lira ensuite beaucoup de choses diverses et variées sur les circonstances de la mort de Jim Morrison, les hommes en noir dans les toilettes du WAG (Whisky à Gogon derrière l'Alcazar) à Paris, le transport de Morrison inanimé dans son appartement au 17 de la rue Beautreillis, de Brian Jones dans sa piscine, pour une brasse fatale un soir de 1969…


Eric Burdon, ex Animals, illustre le propos avec ce titre de 2013, qui certes n’est pas son meilleur…

lundi 15 septembre 2014

U2, nouvel album, donc un évenement!

Songs of Innocence U2

U2 sort un nouvel album.

Soit.

U2, après War, j’ai pas suivi. Sorry for that.

Je me mets donc en devoir ( ! ) d’écouter ce dernier album. Et de faire un billet sur le sujet.

J’avoue que cela reste un évènement, et je suis de plus en plus porté à l’éclectisme (les ans en sont la cause, disait La Fontaine)

Songs of Innocence, donc. Référence à William Blake, of course, au point que « Bono », porte parole charismatique du groupe, annonce un très prochain ‘Songs of Experience’ « very soon »…

On devrait donc retrouver une inspiration romantique dans cet album : déchaînement des passions, des forces de la nature et opposition à ce qui est établi, au réalisme, mise en exergue de la notion d’héroïsme…

Donc, les grandiloquences et l’aura quasi fanatique autour de ce groupe m’avait écarté de ces Messieurs, par snobisme diront certains…

C’est dire si je n’ai pas d’abord bondi sur cet album. C’est dire aussi que je l’ai abordé du bout des oreilles.

Je m’attendais à un truc pesant, trop marqué par des 'envolées" (certes brillantes, mais barbantes à force de virtuosité), c’est souvent ce que j’ai ressenti à l’écoute de U2..

Rien de cela, ici, même si on reconnait (Song For Someone, Iris (..) ) U2 sans trop d’effort. Je reconnais que je suis plutôt séduit par l’ensemble.

Je m’attendais (Volcano) à un truc… explosif, une basse/batterie lourde et omniprésente, et ça m’aurait rasé.

Rien de tout cela, sauf sur Cedarwood Road (où on est bien dans du U2) et du coup une agréable surprise, de ce côté-là. J’avais l’idée que U2 d’habitude livrait à chaque album un ‘gros truc’, un morceau de bravoure, un seul, dans un album par ailleurs assez « plat ».

Ici, l’ensemble est agréable…. Presque facile. De là à le qualifier d’easy listening, il n’y a qu’un pas, que je franchis après avoir bien sagement tout bien écouté.

Une autre caractéristique saute aux oreilles : On est dans l’évocation, à chaque morceau : Sleep Like a Baby Tonight est d’évidence entre Depeche Mode et Muse, et OMD me semble tout près, également. California ne cache pas l’appel aux Beach Boys, This is Where You can reach me now est typé 80’s (Depeche Mode again ??)


Ces évocations sont visiblement délibérées et assumées, en particulier l’appel aux Beach Boys et, évidemment aux Ramones.. L’album serait donc une sorte d’hommage de U2 aux forces rock’n roll qui ont inspiré le groupe. Soit.

De ce côté, mission accomplie.

Pour ce qui concerne l’appel à Blake et au romantisme, bof, rien de déchainé, rien de passionné, rien d’héroïque…

Bien au contraire, un album « propre et agréable », peut-être « trop », auquel je reprocherai le côté « musique d’ambiance « : rien de rebutant, mais pas de coup de foudre !

dimanche 7 septembre 2014

XTC Making plans for Nigel, 1979

XTC Making plans for Nigel




Un riff de batterie rageur comme un rotor d’hélicoptère, secondé par une basse entêtante, et une guitare qui martèle les 3 mêmes notes « à la folie ». 

Voilà, il n’y a rien d’autre à dire. 

Et pourtant la magie (pas Thatcher..) s’installe, et cette enfant du Punk, auquel il emprunte son rythme, sa simplicité et ses guitares saturées, mais dont il s’affranchit par des thèmes bourrés de dérision et une folie « littérale », fonctionne, un peu dans la trajectoire de DEVO, en moins déjanté. XTC reviendra ensuite à un propos plus radical, plus critique envers la société, mais c’est une autre histoire.

Ce morceau est ce ceux – nombreux, il est vrai – qui nourriront mon désir de Londres. Est-ce que je l’avais écouté, ce matin d’automne 1981, avant que notre prof d’anglais, parfait mélange de flegme britannique et de bon ton versaillais, ne nous demande à tour de rôle ce que nous voulions choisir comme orientation après le Fucking BAC ?

Toujours est-il que je lui répondais, sans y avoir réfléchi avant en ces termes : « je voudrais aller étudier à Londres ».

Etudier… j’ai peut-être dit étudier. Mais le truc c’était d’aller y vivre. J’étais trop sage à l’époque et pas assez piqué de musique pour faire comme un camarade de classe, qui, plus radical, est parti, je le saurai plus tard, la Rickenbacker 360 MG (car il en avait une, magnifique) sous le bras, faire le musicien de studio. Ce prof d'anglais permit d’une phrase au rêve d'exister : « faites comme cet élève que j’avais l’an dernier et qui a passé ce concours…. ». Merci, Madame, où que vous soyez. Car Vous m'avez dicté la voie, en m'indiquant cette formation Européenne, de l'époque ou l'Europe était une idée, formation qu'un élève "ainé" avait trouvé, et suivie, un an avant... Et Merci Mon Franck, camarade de club théâtre d’alors, aujourd'hui lecteur assidu de ces pages, et prédécesseur dans cette école européenne qui nous a tant appris, surtout après les cours! (Car cet élève ainé, dont parlait cette prof, c'est évidement toi!!).

« We’re only making plans for Nigel, we only want what’s best for him. » C’est ça. The best for him.

mercredi 27 août 2014

Haight Ashbury, San Francisco, Summer of love 1967

Haight Ashbury


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Visite de San Francisco 



sous le signe du Flower Power 


et du Rock Psychédélique!

Le Grateful Dead en illustration...

Oh bien sûr, des effluves de plantes exotiques flottent dans certaines boutiques de fringues "second hand". Effectivement, un peu plus qu ailleurs à SFO (le diminutif "Frisco" n est pas utilisé ici, sauf par les français...), les sans abris qui peuplent les trottoirs semblent sortir droit de la plume de Ken Kesley, côtoyé ses Merry Pranksters et assisté aux performances épiques du Grateful Dead de Jerry Garcia en cet été 1967...

Jerry Garcia auquel, hasard parmi les hasard, Rolling Stones Mag consacre un numéro spécial extra (j'ai découvert le N° spécial 5 j plus tard à l’aéroport)

Mais il faut reconnaître qu il est aujourd'hui difficile de figurer ce qu était alors ce quartier devenu un haut lieu de la mémoire de la culture rock, tant les maisons qui ont abrité ces communautés, ces groupes, ces fêtes, ces excès et certaines de leurs conséquences sont aujourd'hui redevenues de bonnes grosses maisons-appartements cosi et, il faut le dire, magnifiques.

Une froide quiétude a recouvert le quartier et on se prend à hésiter à interroger ces deux femmes sortant par l arrière du cultissime 2400 Fulton, d'où aucun son sorti des Rickenbacker de Paul Kantner: "savez-vous quelque chose de ce qui s est passé en ces murs ?". Mais les dames s'éloignent, comme le sulfureux passé de ces lieux. Elles ne savent probablement rien et plus probablement encore s'en foutent. Étrangement, alors qu'ici les gens lient facilement conversation, nos regards enamourés pour le lieu ne les atteindront pas.

Aucun signe, aucune plaque, graffiti (si ce n est devant le 2400 Fulton un "Jefferson Airplane we still love you" presque effacé). En fait personne ne semble prêter attention au passé de ces lieux, qu'ils aient abrité Hendrix, Janis Joplin, Grace Slick, le sinistre Charles Manson, Patty Hearst et près de 100 000 jeunes venus ici, dans ce quartier alors quasi abandonné, tenter de fonder les bases d'une société différents, inspirée par Kerouac, Aldous Huxley.. Et Timoty Leary.

Seules les boutiques de Haight portent donc la mémoire du temps: frippes, mais aussi le grandiose Amoeba, antre du vinyl d'occase, et aussi le splendide Music Center.

Qu'importe ! Notre imagination, et peut-être les Good Vibrations laissées par nos aînés recréent en cette journée hors du temps le décors de ces années mythiques !