mercredi 29 janvier 2014

Proud Mary

Proud  Mary

Credence Clearwater Revival



Je suis certain de surprendre plus d'un en racontant d'où vient ce titre ENORME
De retour d’une répèt en guest-guitariste dans un groupe ami, Proud Mary ne sort pas de ma tête. Il pleut, c’est la nuit sur l’A86 et demain est un lundi qui ne sera pas au soleil.




Parmi les morceaux sur lesquels j’ai été invité, ce fameux Proud Mary qui accompagne mon retour at home.

Il faut avoir vu Tina Turner sur scène ! A Bercy, en 1996, on saluait la furie des prestations de cette Dame de 60 ans, plus énergique que les choristes qui auraient pu être ses filles…. Sans savoir que presque 20 ans plus tard, la même rage, la même énergie, animerait la chanteuse.

Proud Mary donc, hymne de Tina Turner dans l’esprit de nous tous, hymne à son parcours, à son courage et à sa victoire dans le combat d’émancipation qu’elle a mené contre Ike, son mentor, son mari et… son bourreau. L’identification de Tina Turner à Proud Mary est de l’ordre du lieu commun, tant l’histoire de cette serveuse exploitée du Mississipi qui s’enfuit sur une barque avec l’aide des gens qu’elle rencontre, semble être une allégorie de la vie de la chanteuse.

Découverte par Ike Turner, il en fait l’une de ses choristes, puis forme un duo avec elle. Mais le gars est un tantinet possessif, et considère que Tina est sa chose, et qu’en conséquence, il peut « à loisir » lui taper sur la figure… Elle subira cela (trop) longtemps, avant de partir, un soir, au risque de tout perdre. Proud Mary.

Mais ce titre, que la chanteuse a littéralement incarné, sa version dépassant même celle concoctée par son démon de mari, est en fait une reprise d’un titre composé par Credence Clearwater Revival en 1969… Le titre semble tellement ancré dans les profondeurs de la culture populaire américaine, dans ses racines, qu’il parait incroyable que ce titre ait été composé par un groupe de jeunes blancs becs !!! On croit être en présence d’un titre comme « The House of The Rising Sun », reprise d’un air folk « traditionnel »… Hé bien non. Le titre a été créé en 1968 et enregistré en 69.


Dans une forme plus standard, au rythme et à l’intensité assez linéaire, finalement très typée fin des 60’s, folk song.

C’est Solomon Burke, le premier, qui reprend ce titre, et ajoute cette introduction parlée qui sera ensuite transcendée par Ike et Tina.

Ike Turner, qui n’oubliait pas d’avoir du talent, l’adapte à son tour et lui donne cette forme inspirée, lente et calme d’abord, avec ce duo où le chanteur ponctue et souligne l’intro parlée de Tina « on va commencer gentiment et doucement » « je vais faire ça pour vous parce que nous on ne fait jamais les choses gentiment et doucement ». Tu parles… Puis vient la partie chantée, effectivement, lente et calme d’abord donc, avant de finir par une explosion Soul mémorable qui restera l’emblème de Tina Turner, et le symbole de son combat et de celui de toutes les femmes tabassées par « leur » mec: On est en 1971, et la machine est lancée : Tina Turner reçoit les coups, mais va bientôt les rendre, et « Proud Tina » va la jouer « nice and rough » plaquant tout en 1976 pour tout reconstruire, seule.

Les reprises de ce titre emblématique sont légion. Récemment, sortie du lot, je recommande la version vécue, incarnée, par Izia Higelin : son Papa peut être fière de sa fille, elle a repris le flambeau avec brio et maestria (des amis de la famille)!!!

samedi 25 janvier 2014

Mike Oldfield Tubular Bells

Etonnant parcours que celui de Mike Oldfield, 


musicien génial qui peina après ses premiers succès à se renouveler

Étonnante histoire que celle de cet album. Je n'avais pas prévu d'en parler "si vite", et le billet de la semaine devait être consacré à un groupe plus actuel, mais sous l'insistance, hier soir, d'un lecteur fidèle qui se reconnaîtra...




Monument décallé des 70s, œuvre d'un (très) jeune gars tourmenté, premier opus prometteur...qui n'aura pas hélas une grande descendance...

Tubular Bells, qui a extrêmement bien résisté à l'épreuve du temps, est une œuvre étonnante à plus d'un titre.

Cette composition, la construction, la structure, donnent le sentiment d'une grande maîtrise et tout laisse à penser qu'il s'agit de l'oeuvre de maturité du compositeur. Pourtant, lorsqu'il commence à composer Tubular Bells, Mike Oldfield a tout juste 17 ans..
Plus étonnant encore, il s'agit de sa première composition, et elle est déjà magistrale. Difficile à croire!!! Mike Oldfield n'a pas su, ensuite, aller au delà et, mis à part les 2 ou 3 albums suivants, sa création ne retrouvera plus le chemin d'un tel sommet.

L'inspiration est évidente, et Mike Oldfiled s'en réclamera, celtique et folk,mais aussi prog rock.
En fait, il semble même que contre toute attente, la force créatrice et le talent du musicien ira decrescendo après ce premier sommet... Il finira même par se parodier lui même en reprenant son chef d'oeuvre au gré de pathétiques TB II, TB III, Amarok...

L'homme est pourtant presque génial, quoi-qu’humainement suffisamment aigri, par exemple pour envoyer bouler son public en concert (20 ans de Tubular Bells à Wembey Arena en 1983 "fermez la et laissez moi faire mon travail" quand le public reprenait le refrain de la chansonnette disco 'Moonlight Shadow', tube du moment que tout le public reprenait en coeur)... Passons.


A propos de ce très populaire Moonlight Shadow, Oldfield parle d'une référence à Houdini et à l'occulte (I see you inheaven someday), mais aussi d'une probable volonté d'hommage à John Lennon.

Non seulement il compose, mais il joue également seul toutes les partitions, tous les instruments sur Tubular Bells. Comme si cela ne suffisait pas,c'est également seul, sur un magnéto bricolé, qu'il enregistre, une à une, toutes les pistes qu' il joue... imaginez le casse-tête de synchro, quand on voit comme c'est difficile de synchroniser 2 guitares avec un moderne Jamman...

Il compose et enregistre Tubular Bells entre 1971 et 73, et en tout cas fait écouter les premières maquettes dès 71... Ce qui éteint la rumeur malveillante lancée ensuite par Christian (Magma) Wander qui prétendra qu'Oldfield a plagié une de ses compo de 1973..

Mais en 73, le style électro acoustique, les longs morceaux (plus de 20 minutes) sans chant, l'absence de batterie et d'instruments électronique fait peur aux maisons de disques.. Celles ci s’apprêtent à refaire le coup de Wiliam "l'homme qui refusa les Beatles"Rowe ...

Ses bandes sous le bras, Oldfield croise, par un de ces coups de pouce dont le destin a le secret, un homme qui va croire en ses chances de succès.. A cette époque, le patron d'une relativement modeste chaîne de magasins de disque (la boutique de Tottenham Court Road, qui en 1982 était le repère où nous allions fouiner en quête de nouveautés) n'avait rien d'un Megastore), cherche à se diversifier et veut créer un label. Richard Branson, patron de Virgin, 'signe' donc Mike Oldfield et son Tubular Bells.. C'est un succès énorme et immédiat, qui contribuera à asseoir la notoriété et la fortune de Richard "Virgin" Branson...

Le Grand John Peel, animateur de radio vedette (culte!) et découvreur de talents pop rock, passera outre les très strictes consignes de sa radio en passant un soir le disque sans coupure, fameux coup de pub et' scandale'retentissant à l'heure des morceaux formatés à 3 minutes et des...

Avant d'être 'la musique de" l'exorciste" (on entend 30sec à la fin du film),Tubular Bells est donc devenu un grand succès, puis un album mythique de la fin des années 70, une référence, un truc à la fois populaire, apprécié du grand public, et reconnu par les spécialistes:

Une de mes amies de ma période Norwich, (Norwich Union, si tu nous regardes...) étudiante en musicologie à l'University or East Anglia, se plaisait des heures durant, à décortiquer l'oeuvre, récitant ainsi ses cours pendant qu'on l'écoutant en buvant de la bière " Listen here...did you get that?? Let's drink another beer". Il faut dire que Norwich comptait à l'époque, outre une université et mon employeur, 1 Pub par jour de l'année et une église par dimanche, disaient les guides, qui ne décomptaient pas les étudiantes en musicologie et les filles au pair, mais ce n'est pas le sujet...

Il est difficile, de dire simplement quelle partie de Tubular Bells on préfère, tant il se dégage non seulement une sentiment de plaisir de la première à la dernière note... Cet album reste pour moi lié, autant que la New Wave, Madness et le brit rock, à mes 2 années britanniques, et particulièrement, me revient le souvenir de ces nombreux trajets en car Norwich-Londres, quand je' descendait'pour des week end dignes de Woodstock dans un Londres merveilleux pour l'amoureux du rock.. Tubular Bells sur une K7 dans le gros radio-k7 Sony porté dans le sac à dos, la route était moins longue...

La longueur des pistes de Tubular Bells nous contraint à n'écouter que la virgule sonore de fin du disque, le clin d'oeil malicieux d'Oldfield posé à la fin du disque, qui semble dire, comme nos profs le disaient eux même avant un oral "I'n no good before a pint of Lager"....

Regardez bien, sur ce morceau pétillant et plein de bonne humeur, combien notre "ami" semble communier avec son public et partager son bonheur d'être là.....

samedi 18 janvier 2014

The Jam All Mod Cons

THE JAM


Un groupe qui aime la Rickenbacker et le Mersey Beat ne peut pas être complètement mauvais….

Magnifique groupe britannique, aujourd’hui tombé dans l’oubli, et auteur de l'album "All Mod Cons", magnifique souvenir de mes années 80...


A vrai dire, le groupe a surtout été apprécié – adulé – outre-manche, et assez peu ici, si ce n’est par quelques (enfin, un nombre certain quand même…) de fans de cette musique assez typique de la perfide Albion, ce qu’on qualifie souvent de « Mod Revival », un style très inspiré des ainés comme les Kinks, les Who, les Animals

Cela dit, on n’a pas à faire à un groupe de nostalgique surfant sur une vague retro, mais à un feeling « bien dans l’air du temps », avec une rythmique très typée 80’s. On sent bien que le Punk est passé par là, et l’alchimie se fait bien. Un groupe qui aime la Rickenbacker et le Mersey Beat ne peut pas être complètement mauvais….

Le groupe a vécu 10 ans, s’est séparé en 1982, mais reste encore aujourd’hui très aimé du public UK.

J’ai découvert The Jam avec le 33 tours « All Mod Cons », un peu après sa sortie, donc.

L’album est un signe en direction des fans purs et durs du groupe, les « Mods », enfin, les jeunes anglais qui font revivre ce courant 60’s au début des années 80.

Dès la pochette, le ton est donné, non seulement par le titre-jeu de mot ( All Mod Cons est le petit panneau qui figurait « jadis » sur les maisons « meublées » signifiant « All Modern Conveniances » qu’il y avait tout le confort moderne, un peu le « Eau et Gaz à tous les étages » ; mais il y a le « mot » Mod, et on « peut » lire « Tous les Mod ensemble », hahaha).

Petit "rappel', un Mod est un jeune « middle class, (c’est-à-dire « prolétaire) » dans les années 60, il adopte, au contraire des Rockers, une tenue élégante (costume 2 ou 3 pièces, cravate, godasses de ville…) car il cherche à « monter dans la société » et non vivre en marge ou à la détruire, et doit bosser pour vivre et faire vivre sa famille. Souvent considéré par les Rockers comme puérils, efféminés (par le soin qu’ils portent à leur tenue), souvent critiqués pour une vision politique nationaliste (la parka et les insignes qu’ils portent par-dessus leurs costar y est pour quelque-chose, mais leur fierté britannique également…). Ce ne sont pas pour autant des enfants de chœur, et leur parti pris est avant tout de faire la fête, profiter de leur jeunesse sans soucis du lendemain « Hope I die before I get old », comme chantera Roger Daltrey (The Who). On doit à une volonté « marketing » de Brian Epstein et George Martin le fait que les Beatles aient adopté le look Mod (coupe de cheveux, costume-cravate et Beatle Boots, ces descendantes des Chelsea boots revues et corrigées (par l’ajout de talons en particuleir) par Lennon et McCartney), et abandonné le look rocker-blouson-de –cuir-T-shirt-blanc, et Pete Best par la même occasion : Ils n’en deviendront pas pour autant le groupe référence du « mouvement Mod », ce que resteront The Who et The Small Faces..

Bref The Jam est l’étendard de ce Mod revival, qui coïncide au début des années 80 avec la sortie du film culte Quadrophenia (The Who).

Je n’avais pas ré-écouté ce disque depuis longtemps, mais aujourd’hui encore la magie opère.

La reprise de David Watts (The Kinks) est vigoureuse, avec l'ajout d'un petit 'Oï' bien dans l'air du temps, le texte de « To Be Someone » sonne comme un manifeste Mod, tout comme « In The Crowd » et surtout « Mr Clean » faussement doux et calme, mais au propos destructeur…., puis « ‘A’ bomb in Wardour Street » et « Down in the tube Station At Midnight » terminent l’album dans une explosion de riffs qui permettent d’oublier les un peu trop sirupeux « The Place I love » et « It’s Too Bad ». Sur chaque titre, la Rickenbacker sonne bien comme il faut, donnant à l’album la tonalité « 60’s » qui s’impose, tandis que la rythmique très 80’s apporte une « Modernité » (hahaha) et un groove qui n’est pas sans rappeler Joe Jackson et la new wave naissante.

J’aurai bien conclu par un « The Jam, un groupe à redécouvrir et à ne pas oublier », mais j’avoue que si « All Mod Cons » est de ces albums qui ont marqué « mes » années 80, j’ai été moins sensible au reste de leur discographie…

samedi 11 janvier 2014

Jerry Lee Lewis, le piano endiablé du Rock'n Roll

Jerry Lee Lewis

"il ne joue pas du rock'n roll: il est le rock'n roll" (Bruce Springsteen)



 
Son nom, déjà, sonne comme un rythme rock. Si Elvis Presley le grand rival - quoique ce dernier semble avoir voué au « killer » (surnom de Jerry Lee) une certaine forme d’admiration - fut l'icône de la décadence sexuelle contenue dans le Rock'n Roll, Jerry Lee Lewis y ajouta la folie, la débauche (joignant en quelque sorte le geste à la parole !), la démesure et l'hédonisme: un Carpe Diem un rien nihiliste que ne désavoueront pas, plus tard, Iggy Pop, puis les 'punks'.

Ce type semble en effet possédé, un rien lunaire et totalement exubérant! A l'heure où la jeunesse s'empare de la musique et pour cela se jette sur la guitare, instrument simple, transportable et économique, lui se jette sur le piano qui lui servait à l'église pour un cri de rage et un ultime blasphème:

il va faire de cet instrument sacré le complice de sa folie créatrice et démoniaque pour notre plus grand plaisir.

Ok, M Lewis, c’est grâce à vous un fait, le Rock’n Roll n’est pas réservé à la 6 cordes. La folie, la sensualité et la fureur peuvent aussi sortir d’un rigide piano, par la grâce et l’énergie de vos doigts habités !!!!

Le rock'n roll qu'il invente et qu'il joue est plus qu'une vocation. Bruce Springsteen aura la formule qui convient "il ne joue pas du rock'n roll:il est le rock'n roll".

Alors qu'Elvis part au service militaire et qu'on le croit 'fini', Jerry Lee, qui semble pouvoir 'prendre sa place', voit sa carrière stoppée par les médias, choqués par son mariage avec sa cousine de 13 ans... Quand j’écrivais au début du post que Jerry Lee, plus qu’Elvis, incarnait le Mal absolu véhiculé par le Rock’n Roll…il faudra attendre les annés 70 pour le retour en grâce du 'killer', et celui-ci restera convaincu que la musique qu’il produit « malgré lui » le va conduire, avec son auditoire, en enfer…

Mais Jerry Lee Lewis s'en fout, ce n'est pas son problème : Il sait qu'il est le meilleur, doué pour la musique, pour l'art de la scène, bref, l’incarnation du Rock’n Roll. Assez fier et un brin mégalo, il donne des interviews à la fin desquelles il refuse de chanter si le journaliste ne lui parait pas sympa. Pas toujours délicat : Pour évincer un concurrent, il met le feu à son piano à la fin de son set pour « pourrir » la prestation de celui qui (Chuck Berry) passera après lui parce qu’il est furieux d’avoir dû « chauffer la salle » alors qu’il voulait finir le set…

On peut trouver bien des similitudes, tant dans le parcours, la vie, la façon de vivre le Rock, avec ce dernier: la longévité, les incidents de parcours, les tentations diabo-sexualo-alcooliques, les passages à vide, cette façon un peu mégalo d’ « être » le rock, de vivre la musique qu’ils produisent.. Cette apparente décontraction donnant l’illusion que c’est facile, et dans le même temps que celui qui joue est « possédé »…

Pourtant, c’est souvent le nom de Chuck Berry qui vient quand on pense « pionnier du Rock’n Roll », rarement « Jerry Lee Lewis »…

La ‘faute’ au piano ? Peut-être… Mais écoutez combien l’instrument se plie à la difficile alchimie d’un rythme sec et rapide, martelé de la main gauche, pendant que se mêle une envolée extraordinaire de légèreté d’une main droite guidée par le démon dans des digressions et des arpèges aériennes et sauvages…. On pense bien sûr à la folie qui se dégage de "Great Balls of Fire", et du dialogue qui s’instaure entre les deux mains pendant le ‘solo’ au milieu du morceau….

Limiter Jerry Lee Lewis aux trois ou 4 rocks endiablés bien connus serait dommage, et il faut redécouvrir, d’urgence, sa discographie, riche de boogies nostalgiques, parfois aux sources du foxtrot ( !!), rythmant des ballades country d’un tempo Rock’n Roll où on sent l’habitude qu’il avait, jeune musicien d’église, de faire de même avec des chants religieux.

A plus presque 80 ans, Jerry Lee continue à se produire sur scène et si l’énergie n’est plus tout à fait celle du mythique concert de Hambourg en 1964 (Venu montrer aux British que le rock US n’était pas ‘fini’, l’album live qui en découle reste encore aujourd’hui considéré comme le meilleur live de tous les temps…), l’aura est intacte, tout comme l’arrogance et la magie… Sur l’album Live in Hamburg, écouter le magnifique hommage de JL Lewis à un autre magicien du clavier, Ray Charles, dans « What I’d Say »

Tournée européenne en 2014 ? On en rêve !!!

samedi 4 janvier 2014

The Everly Brothers - Phil Everly

The Everly Brothers


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Triste nouvelle qui nous fait évoquer aujourd’hui ce duo, puisque l’un des frères, Phil, vient de « nous quitter ».



Pour être franc, je n’ai jamais été trop « client » de ce duo. A l’extrême, je dirais qu’il ne fait pas réellement partie de « mon histoire du rock »…. Quoique. Par « rebond », en quelque sorte. Les membres de certains de mes groupes « repère », Les Rolling Stones, les Beatles, les mentionnent très, très fréquemment comme les ayant influencé :

McCartney pour les harmonies vocales, et Keith Richards pour la technique de jeu à la guitare.

En fait j’ai réellement découvert ce duo, et son influence sur le rock’n roll, à la lecture de Life, la bio de Keith Richards. Celui-ci mentionne les Everly Brothers une bonne quinzaine de fois, et montre bien à quel point les Stones les considéraient comme des références. En particulier, il dit tenir de Don Everly (qui lui-même les avait apprises de Bo Diddley) les techniques de jeu en accordage ouvert, pour une sonorité plus blues que Richard adoptera la fin des années 60 pour ne plus les quitter (Honky Tonk Women…).

Nos oreilles étonnées à l’écoute d’un titre de ce duo ont du mal à comprendre à quel point ce duo a été considéré comme des modèles pour les groupes des années 60, tant les premiers semblent distiller une musique calme aux mélodies sirupeuses et des paroles « rangées », alors que la musique des seconds ne sera que bruit, fureur et révolte…

Reconnaissons tout de même l’exploit réalisé par ces deux types, réussissant, avec deux voix et deux guitares acoustiques, à remplir l’espace sonore et même à donner un rythme presque rock à leurs « ballades »…