dimanche 15 mars 2015

The Kinks, Sunny Afternoon, 1966

The Kinks, 



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groupe phare oublié de la British Invasion?

A l’été 1982, j’avais été animateur de colonie de vacances. Je ne le savais pas encore, mais je partirai pour deux années à Londres à la rentrée suivante.


Si j’en parle, c’est parce que, chargé entre autre de l’animation musicale, des « jingles », soirées, etc., j’avais accès à l’accumulation que faisait cet organisme des 45 tours « de l’année » depuis des décennies…


J’avais donc exhumé deux ou trois pépites mémorables, parmi lesquelles un 45 tours des Kinks qui résonnaient comme un appel du large, à la veille du départ pour Londres tant espéré.


Pensez-donc : Sunny Afternoon sur un 45 tours d’époque !!!!…


Il était alors temps que je découvre ça : A l’époque, les Kinks étaient surtout pour moi « You Really Got Me » dont j’ai déjà parlé ici.


Car Sunny Afternoon est l’autre face des Kinks, diamétralement opposée à la face « dure » (« You really got me », « I’m not like everybody else ») : La face « littéraire », pourrait-on dire. Sans doute la face la plus intéressante, la plus personnelle, de toute façon la plus british. Mais pas la moins rebelle.


Les titres des Kinks sont, pour la plupart, de véritables peintures « instantanées » de l’Angleterre des 60’s. Une peinture parfois féroce, rarement tendre. Souvent extrêmement cynique.


Les Kinks, ce sont d’abord les deux frères Davis, qui se tapent souvent sur la figure, parfois même sur scène (Oasis saura leur rendre cet hommage).


The Kinks, comme une première provocation dans le nom même du groupe, pour choquer les adultes, comme l’ont fait les Who dans « My Generation »….


Kinks… avec un nom pareil, les Stones devenaient des enfants de cœur !!!


Ce groupe galèrera énormément, et sort, juste avant d’être virés par leur maison de disque, le salvateur « You Really… ». Cette maison de disque ne croira jamais assez en eux pour leur donner les moyens qu’ils méritent : Tous les groupes anglais de l’époque n’auront hélas pas la chance de tomber sur Brian Epstein, Georges Martin et Andrew Oldham..


Avec acharnement, parfois même avec hargne, les Kinks marqueront tout de même l’histoire du rock. La mienne, mais aussi celle de pas mal de groupes (au premier rang desquels les Jam, Oasis, Blur…). Mais ils paieront au prix fort leurs coups de gueule et leurs colères, perdant toute chance d’une carrière américaine dans une fronde contre un show télévisé US.


Ils portent une mise raffinée sur scène et leur musique, capable de puissance et de hargne, sait aussi aller chercher dans une certaine finesse, comme en témoigne ce Sunny Afternoon.


Avec les Kinks, ce ne sont pas les compositions les plus sauvages qui sont les plus dures…


Le propos est donc rude et la peinture acerbe, mais la mélodie est, comme les textes, ciselée et des plus recherchée : ces démons de frères Davis sont donc capable de raffinement ? Ils le montreront, tout au long de leur pourtant courte carrière (Death of a Clown, Apeman, Waterloo Sunset..) devenant probablement d’ailleurs le premier groupe à véhiculer un propos écolo.


Je me souviens avoir appris que j’étais sélectionné pour faire partie des heureux élus qui iraient étudier à Londres au retour de cette colo. Les Kinks m’avaient-ils porté bonheur ??


Je courrais dès l’arrivée chez Virgin à Oxford Street, acheter ‘the very best of The Kinks & Ray Davis »…