vendredi 21 août 2015

Summertime Blues, Eddie Cochran, The Who...

Summertime Blues, Eddie Cochran, The Who...


 Lire en Français      Read in English


Qu'est-ce qui dans ma mémoire fait de ce titre un jalon de Mon Histoire du Rock

Oh, bien sûr, il y a la version presque pré-punk des Who, de Leeds à Woodstock.

Ah oui, Woodstock..... je vous laisse juge..


 
Énorme, non?

Je dis souvent qu'à la question "Beatles ou Stones" je répondais "Animals". Je crois qu'en ces années 1977/1978, les Who étaient la réponse que je faisais. Les Animals, tout comme les Kinks, étaient alors tombés dans l'oubli.

At Leeds, la vache! Ce son! Au casque, chez le disquaire de l'avenue de Saint Cloud, en contre bas, dans la contre allée! Bien que le groupe ait joué ce titre depuis ses début, sur scène, At Leeds en est le premier enregistrement. C'est un monument des live du groupe, de Monterey à Woodstock..

On racontera cet album mythique un jour.

Summertime blue, c'est la découverte d'une soirée anniversaire d'un copain qui me prêtera longtemps le LP, ainsi qu'un 33 tours d'Eugene (Vincent). Je crois d'ailleurs qu'il s'appelait Vincent aussi? Il me prêtera également un Status Quo (If You can't Stand the Heat).. et Babylon by bus de Marley. Eclectique?

Powerchords et palm mute, Pete Townshend "invente" une guitare gros son que grappilleront ensuite le hard et le punk.

Keith Moon, au destin bien triste, lui qui était si marrant, prête sa voix magnifiquement. Batteur divin, sa disparition en septembre 1978 précipitera les Who dans un chaos sans retour.

Summertime Blues quelle version préférer, donc?

Rock’ n Roll, façon Eddie Cochran, l’originale, la version des puristes ? Elle a ce parfum du rock issu de la country, plus polissé, il semble moins sortir des tripes que le rock issu du blues. A cette époque, la basse « guitare » n’a pas encore pris la place de la contrebasse.

Ou, à l’extrême, la version des Who ?

Sur scène.

Rien à voir.

Dès le premier riff, on est dans le sauvage.

La basse sauvage de John Entwistle (les Who ne joueront plus Summertime Blues après 2002, quand il ne sera plus là) écrase tout.

Avez-vous déjà écouté, vu un solo de basse de « The Ox » ? Vous devriez. Allez-y, vous n’en reviendrez pas.

Avec un bassiste pareil, un batteur comme Keith Moon, un guitarise comme Pete Townshend (qui sur ce morceau démontre sa maitrise des powerchords...) et un chanteur comme Daltrey (secondé ici par Keith Moon)…

Les Who combinent maitrise de leur instrument avec un talent scénique, une présence phénoménale!!

Ne manquait au Who qu’un manager… et un peu moins d’agressivité intestine!

Monterey, Woodstock, Wight, Leeds…. Quelle version est la plus folle ?

Car c’est évidement celle des Who qu’on préfère ici, à Mon Histoire du Rock !



samedi 15 août 2015

Powerage 1978 Cinquième ( et meilleur ? ) album d'AC/DC

POWERAGE

AC DC  



 Lire en Français      Read in English

Je n'ai pas encore chroniqué l'album d'AC/DC par lequel j'ai fait connaissance avec le groupe...

....En 1980. 

J'ai dû en parler, déjà, rapidement, trop rapidement? 

Il faut détailler tout ça.

A ceux qui ont catalogué ce groupe dans la case "hardrock" je préconise une écoute attentive, sereine, au calme, de cet album explosif.


Powerage.

Ecoutez-le…. Vous voyez bien (j'adore ce "écoutez, vous verrez"; Oximore, quand tu nous tiens!) que c'est du blues pur fruit! Je viens de me remettre Sin City en écrivant ce billet.

A 2 minutes 40, l'orage s'apaise, comme dans une saison de Vivaldi. Reste la basse, un soupçon de batterie et ce cher Bon Scott. Puis ça reprend de plus belle.

Comment ne pas bouger la tête dans une sorte de jerk frénétique!!!

Puis vient Rock'n Roll Damnation, que le groupe prêtera à Trust, de l'énergie à l'état pur. Du cri primal, mais maîtrisé, avec, encore une fois, un "break" vers 2 minutes 05.

La voix de Bon Scott est l'un des instruments du groupe, elle se mêle à la perfection aux guitares des frères Young; La preuve? What's Next to the Moon…. On n'arrêtera pas de regretter Bon Scott. Dis, remets What's Next to the Moon…

Ce disque est un marathon couru comme un sprint.

Down Payment Blues…. En vlà, de la basse, en vlà, et pas des moindres. C’est celle de Cliff Williams, qui vient d'arriver à ce poste. On n'est pas dans la fioriture, mais damned, c'est bon. Je monte (encore) le son.

J'avais oublié Down Payment Blues!!. 2'17, petit break. Ça repart très vite. Très fort. Angus y va de son solo, on ferme les yeux et on le voit en duck walk, preuve que l'inspiration elle vient de là, elle vient du Blues.

Ça dure, ça tient, plus de 6 minutes, comme du... Supertramp. Un peu plus fort, un peu plus chaud. Ecoute, à 5'45… Blues.

On ne s'arrête pas. Gimme a Bullet. Boom-Paf? Ouais, mais pas du léger, pas de la demi portion. C'est millimétré, construit, efficace. Presque lent, le tempo. Un slow! Je blague. Ici, pas de break, on n'a pas le temps. Enfin, vers 2'25…

La vache, j'adore cet album. Je me remercie de l'avoir acheté quand j'avais 17 ans. Quel gout parfait! Bravo mon ptit gars.

Up To My Neck in You. On s'énerve! C'est bon. Crie, crie ta rage, qu'elle sorte. Tout le monde à fond, pas de sourdine, on met la gomme. Va-t-il falloir décider qu'un morceau est ici meilleur qu'un autre? 4'13 de bonheur pur, à fond les manettes…

Riff Raff, une joie en concert, passe peut-être un peu moins bien, en conserve… quoique. La plupart de stitres ont été enregistrés en une prise, comme en live ! Le groupe était encore relativement "jeune", et pourtant déjà tout est là, tout est en place! Une intro survoltée de presque 2 minutes, les guitares se mêlent. On a beaucoup vanté Angus, beaucoup moins, à tort, son frère Malcolm qui fait beaucoup plus que de l'accompagner à la rythmique.

Vous doutez encore? Il faut encore vous convaincre que Bon Scott était un Bluesman, un chanteur de Blues? Kicked in the Teeth. Il fait renaître (une fois de plus) le Blues, le réinvente, le survolte. Angus Young le rejoint à mi morceau avant de se presque effondrer à 2'30 pour mieux repartir dans une montée chromatique dont il ne cessera de peaufiner ensuite la force et la grâce. Oui, la grâce.

L'album, certes, moins produit que ne le sera, plus tard, Highway to Hell, est d'une netteté incroyable, mais conserve un aspect "root", brut, brutal, qui ajoute au charme. Il se termine sur Gone Shootin', et après ça vous ne direz pas que c'est pas du blues.

La version européenne (il y avait une version par continent, selon les choix "éditoraux" des antennes locales des maisons de disques), contient un véritable bijou, Cold Hearted Man. J'en illustre le billet. A écouter à fond, bien au calme, les yeux fermés. Les paroles de Bon Scott ponctuent et soulignent le rythme du couple Cliff William/Phil Rudd/Malcolm Young (ménage à 3), rythmique d'une précision démoniaque.


AC/DC a perdu beaucoup plus qu'un chanteur en 1980. Bon Scott était aussi un parolier hors pair.

Haletant, Exaltant, Powerage est un must, pourtant méconnu et délaissé. Such A shame!


Mon Histoire du Rock se devait de célébrer cet album, que je considère comme le meilleur du groupe. D'ailleurs, voyez la liste des titres que l'on vient de parcourir: rien à jeter, tous les titres sont "bons". Très bons. Énormes.


Non?



Si.



mardi 4 août 2015

The Police , clap de fin: Every Breath you Take

Every Breath you Take

The Police


 Lire en Français      Read in English



C'est pas la première fois que Sting le beau gosse nous fait le coup de l'amoureux transi, du lover déçu.

Après Roxane, ou l'amour improbable d'une prostituée qui, comble du romanesque, emprunte son nom au personnage d'Edmond Rostand, il y a eu Can't stand loosing you.

Je me souviens que les radios britanniques avaient boycotté Can't Stand.. car il faisait, selon Messieurs les Censeurs, l'apologie du suicide.


Boum, quelques temps plus tard Sting récidive. Consciemment ou pas, il prend le thème de "Stand ByMe" (Ben E King), l'affuble d'une rythmique dont Police a le secret (reggae rapide, alternance de couplets lents et calmes et de refrains, ponts, rapides et vifs).



Les accords sont savamment arpégés, la voix est criarde et haut perchée. Le hit est garanti, le morceau est du pur Police. Moins énergique que les morceaux des premiers 33 tours, ça sent un peu la fin, mais ça reste fidèle et efficace.

Synchronicity, l'album, sera un succès. Mais il ne fait pas revenir le groupe vers le style "reggae Blanc" inventé par Police, et véritable « innovation » rythmique au lendemain du Punk volontairement simplificateur. Un abandon coupable de l'energie post Punk, constaté après le second album après lequel… Mon Histoire du Rock oubliera The Police.

Tout le monde prend le titre pour un hymne amoureux, une espèce de "ne me quitte pas" des 80's. Une lecture des paroles fait apparaître qu'il s'agit d'une tirade qui frôle à le toucher le harcèlement. Cela dit, Ne Me Quitte Pas est, dans son genre, un truc assez space, aussi "laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre, l'ombre de ton chien…"…

Il se dit que la méprise amusera Sting.

Abstraction faire du thème de ce titre, celui-ci reste un morceau magique et parmi les plus réussis de la fin de règne de Police:

il marque malgré tout la fin du groupe et l'incapacité de Steward Copeland et Sting à "recoller les morceaux": il ne se parlent plus et enregistrent leur piste chacun de leur côté, s'arrangeant pour limiter au maximum les contacts (leur nombre, pas leur violence). On pardonnera donc aisément l'emprunt au thème de Stand By Me et on pourrait y voir une forme d'hommage involontaire à ce titre (souvent objet de mépris et de rigolades).

Allez-vous balader sur Youtube pour découvrir des mix étonnants où Sting chante Every Breath sur Stand by Me, et Ben E King Stand By Me sur Every breath… bien foutu, à voir.

Après tout, la liste des chansons composées sur une anatole qui a d'ailleurs fini par prendre pour nom chez nos amis anglo-saxons: "50s progression"(progression d'accords de degrés I-vi-IV-V pour les fans de technique).

Si l'on mesure la réussite d'un titre au nombre de reprises, Every Breath you take est une réussite. Reggae, metal, Hip Hop, piano bar… Même Melanie, venue des années 60, et dont on a parlé ici, s'en ira de sa version: "folk song", forcément.

Allez, j'ai boudé ce titre à l'époque; en prenant de l'âge, je reconnais son efficacité, et le plaisir qu'on prend à l'écouter... et à le jouer, aussi.