samedi 15 février 2014

Theodore, Paul & Gabriel

Theodore, Paul et Gabriel


Eh bien, on dira pas que la scène rock française est inexistante !!!

Après Lilly Wood & The Prick, Revolver, Rover, voici un nouveau coup de cœur !!

Mon Histoire du Rock ne peut pas rester le regard figé sur le passé, et c’est tant mieux !!!! Quoi de mieux pour mettre en avant une Voix, un style, qu’une mélodie simple ?

C’est ce qu’on se dit à l’écoute de ‘Silent Veil’, de Theodore, Paul & Gabriel, étrange quatuor au nom de trio (le batteur restant dans l’ombre).

J’avais entendu parler de ce groupe il y a quelques mois lors d’un diner de notre groupe, dissous depuis. Mais je n’y avais pas prêté attention – je crois qu’on n’avait pas écouté, ce jour-là ?



Bref, c’est un tort, j’attendrai donc six mois de plus et le passage de ce groupe sur Oui FM dans « Au secours c’est du Live », pour découvrir dans l’auditorium mobile qu’est la voiture (l’un des meilleurs endroits pour écouter, étudier un morceau, tant on peut se concentrer malgré la peur du gendarme…).

Ce qui retient l’attention, de prime abord, c’est effectivement la voix de la chanteuse. Oui, je passe vite fait sur « c’est des filles, le nom du groupe c’est des noms de mecs, look androgyne, tout ça. D’une on ne peut pas lire un truc sur ce groupe qui ne d’appesantit pas là-dessus. De deux, on s’en fout un peu, même si c’est plus agréable à regarder 3 jeunes filles que les poilus de ZZ Top ou les rides de Mick Jagger, et pourquoi des filles ne feraient pas du Rock ? Comme un clin d’œil et une réponse, ces demoiselles reprennent «Mercedes Benz » de Janis Joplin : c’est sur Youtube, écoutez, vous allez voir : ce titre inachevé par la diva du blues est habilement adapté, sans doute plus folk que blues, mais la sobriété de la partie instrumentale porte la voix, et évite de caricaturer le modèle. Les influences affichées sont très 70s, folksongs, comme par exemple avec « Chasing The Sea», où Dylan, Simon et Garfunkel ne sont pas loin.

Mais on n’est jamais dans la redite, le « à la manière de », et le style est habilement modernisé (My Friend) et le batteur, qui cache donc son nom, ne boude pas son talent. Enfin, réduire le champ (le chant ?), le répertoire d’inspiration de Theodore, Paul & Gabriel à la pop folk 70s serait réducteur, même si on est plus dans le registre « ballades » que dans le rock « dur ».

Encore une fois, les instruments semblent au service de la voix, des voix, qui sont du coup traitées et entendues comme un instrument, et c’est bien comme ça. Le registre et les possibles de cette formation semblent du coup bien plus étendus : « Slow Sunday » , à la couleur résolument rétro-60s, dans lequel la voix va chercher l’évocation rocailleuse d’une Etta James (bah, j’exagère un peu le compliment, mais c’en est un !).

Je maintiens que la part belle est jusque -là faite aux voix, mais « Walk Away Renée » montre une capacité (déjà ébauchée dans « Slow Sunday ») à aborder un style plus homogène d’écriture « groupe » que d’autres titres où la chanteuse est mise en exergue, peut être au détriment du groupe… mais, pour finir comme on a commencé, avec une telle voix… ( écoutez « Bad Mood »).

samedi 8 février 2014

Bo Diddley, vous connaissez? Vous savez, cette rythmique 'tchack-tchack-tchak Tchak-tchack', qu'on entend par exemple chez Daft Punk (Get Lucky)...

Sombre inconnu, direz-vous, que Bo Diddley... 

Mais est-ce si sûr???

Pensez à lui en écoutant Daft Punk (Get Lucky)



C’est dommage, et c’est méconnaitre l’impact que ce bluesman a eu sur notre cher Rock’n Roll. Il suffit pourtant d’écouter Les Animals (Bo Diddley), Buddy Holly et les Stones (Not Fade Away), les Who (Magic Bus) et bien d’autres, jusqu'à Depeche Mode aujourd'hui, pour s’en convaincre.

Mais l’influence de Ellas Mac Daniel – Bo Diddley – sur le rock est beaucoup plus profonde et beaucoup plus ancienne :

Buddy Holly déjà, en 1957, utilise le « Diddley Beat » (boum-boum-boum boum-boum) pour « Not Fade Away » que les Rolling Stones, grands coveristes et habiles buvards de tout ce que le rock a de meilleur, reprendront à leur compte en 1964 au point qu’on pourrait croire qu’ils en sont les créateurs…

C’est sans doute lui d’ailleurs qui initiera Keith Richard à l’open tuning, cette technique où on accorde la guitare de façon à ce que les cordes à vides forment un accord (je vous la fais courte).

Les Stones auront toujours, quand ils le pourront, des paroles très reconnaissantes à l’égard de Bo Diddley, mais pas au point de reprendre « Hey Bo Diddley » en modifiant les paroles en forme d’hommage comme le feront les Animals…

Mais le jeu de Bo Diddley est avant tout rythmique, et il utilise la caisse de sa guitare pour ajouter à la partie mélodique un jeu de percussion caractéristique : parfois même, la guitare devient un instrument de percussion, le morceau étant joué intégralement sur un seul et même accord (« hey, Bo Diddley »).

Guitare qu’il trifouille et modifie, y intégrant des effets (tremolo de son invention), concevant la fameuse guitare ‘carrée’ qu’il fait fabriquer par Gretsch..

Le Diddley Beat est finalement partout, et aujourd’hui 8 février, date anniversaire de la sortie du morceau « Bo Diddley », il est rigolo de chercher dans ce qu’on écoute l’influence, qui est évidente parfois ( Not Fade Away), plus subtile ailleurs (Hey Jude des Beatles, Autobahn de Kraftwerk et « donc » surfi’ USA des Beach Boys).

Cherchez, cherchez, les influences ! (Osez, Osez, Joséphine, hahaha)…. Vous verrez que le Diddley Beat est « partout » !!

dimanche 2 février 2014

The day Music died, 3 février 1959, Buddy Holly....

'The day the music died'. 



Buddy Holly



3 février, 2013 c'est pas "que" la Saint Blaise...

La drogue et l'alcool ne sont pas les engins les plus meurtriers de l'histoire du rock...

'The day the music died".

C'est de cette façon qu'aux Etats Unis on parle du 3 février.

Le jour où la musique est morte.





En référence au 3 février 1959, au petit matin duquel Buddy Holly et Richie Valens (ainsi qu'un autre musicien que nous connaissons moins, en europe, The Big Bopper, (Jiles Perry Richardson)).

Buddy Holly avait 22 ans et déjà une carrière "derrière lui": Premier groupe à 13 ans, premier disque à 19.

En 1957, avec son groupe les Criquets, premiers succès, avec "That'll be the day", puis "Peggy Sue", et les tournées ou il côtoie les plus grands (Chuck Berry....).

L'une des théories sur l'origine du nom des Beatles (mot valise mélangeant Beat, et Beetle), est qu'il s'agit d'un hommage au groupe de Buddy Holly (The Beetle /The Criquets).

C'est assez étonnant aujourd'hui de revoir une video de Buddy Holly: On est loin de l'image d'Epinal du rocker blouson noir, avec ce grand type en costard-noeud papillon somme toute bien sage... Et c’est difficile d’imaginer à quel point ce jeune gars représentait une rébellion, la fougue de la jeunesse et la hargne du rock…

Richie Valens, lui, est un jeune latino-américain qui signe son contrat à 17. Autodidacte (il a fabriqué également lui-même sa première guitare), son succès est presque immédiat avec des titres comme « Donna », et bien sûr « La Bamba », sorti un mois plus tôt.

La légende dit qu'il était terrorisé à l'idée de prendre l'avion, ayant, enfant, fait un cauchemar où il voyait un avion s'écraser sous ses yeux... Ce 3 février, c’est la première fois qu’il prend l’avion, ayant gagné sa place dans le minuscule monomoteur à pile ou face.

The Bip Bopper n'est pas passé à la postérité, du moins chez nous. Ancien "DJ", il était en 1959 en pleine gloire lui aussi pour avoir décroché le record du monde du programme radio le plus long, puis pour avoir composé un succès de l'époque "Chantilly Lace".

Donc ce 3 Février 59, au cours d'une tournée, les 3 décident de gagner la ville étape suivante non pas donc en bus comme à l'habitude (le chauffage du bus est en panne, ils espèrent, en voyageant en avion, gagner du temps et donc pouvoir se reposer davantage en arrivant)...Ils n’arriveront jamais, l’avions s’écrase dans un champ.

« Un avion surgissant de l'ombre

S'est écrasé dans un bruit d'enfer

Un avion surgissant de l'ombre

M'a privé de Buddy à jamais » (« J’avais Deux Amis », C. Moine)

Voici donc "that'll be the day", en "live", mais sans le riff d'intro si célèbre.. Regarde la basse, tenue encore à cette époque-là avec une contrebasse accoustique!