vendredi 28 octobre 2016

Bob Dylan : Nobel ? Rebel ?

BOB DYLAN...


 Lire en Français      Read in English





Bob Dylan Rebel, Nobel ?

“Le monde”, disait Tuco dans Le bon, La brute et le Truand, se divise en deux catégories d’individus.” Je tordrai ici la citation ici pour dire: ceux qui s’émerveillent de la nobelisation de Bob Dylan, et ceux qui s’insurgent. 

C’est pas vrai, il y a ceux qui s’en foutent. 

 Façon devoir de philo, tâchons de thèse/antithèser le truc. Bob Dylan, icone Kerouaquienne des 60’s, est depuis longtemps considéré plus comme un poète que comme un compositeur de chansons. 

Le débat, enter art mineur et art majeur, est périodiquement relancé…Contribuons. Bien, tout d’abord, je ne dois pas dire que Bob Dylan ait une place énorme dans ce que j’appelle “Mon Histoire du Rock”, c’est à dire le petit panthéon personnel illustré de mes souvenirs sonores. Il y a le Dylan “scolaire” et un peu chiant des profs d’anglais qui, pour faire jeune et s’attirer la sympathie des “chères têtes blondes”, croyaient bien faire en nous faisant étudier “Blowin’ in the Wind”. Putain, un futur Nobel! On essaierai de montrer à ces têtes chenues, sauf le respect que je vous dois (Merci Georges Brassens, qui, lui, aimait le Rock’n Roll), de leur montrer donc, que ce qui serait jeune et Rock’n Roll ce serait d’étudier Madness (en 82), Pink FLoyd (The Wall, en 80: écrire “we don’t need no education sur le tableau n’eût pas l’heur de plaire à ce prof…). 

Ce Dylan là, peut-il prétendre à un prix Nobel? Que dit Nobel (un être Rock’n Roll puisqu’il a inventé la dynamite (chère à Keith Moon)? Le Nobel de literrature doit revenir à un auteur qui je cite (un peu aidé par Wikipedia, je ne sais pas àa par coeur :) ) « a fait la preuve d'un puissant idéal ». Le débat va prendre une hauteur stratosphérique sans l’aide des produites promus par Thimoty Leary (the pape of LSD pour les plus jeunes). Il faudrait pour le coup définir le concept d’idéal. On va s’amuser. Ensuite, la rigueur intellectuelle incitera l’auteur à se poser la question de la sincérité du propos. Dylan a-t-il “fait preuve” de cet idéal? Qu’est-ce que “faire preuve”? l’homme est-il ce qu’il pense, pense-t-il ce qu’il dit. Je vosu avais promis des hauteurs….Ça risque d’être chiant comme une chanson de Dylan. Oh, pardon. Puis, si l’on s’accorde sur le fait que Dylan a eu un idéal et a su en faire preuve, et non pas juste surfé sur un courant pour, comme c’est devenu la norme aujourd’hui, prendre l’oseille au passage, peut-être faudra-t-il disserter sur la valeur et la durée de l’engagement? Par cette entourloupe stylistique et ce pied de nez à la dissertation, le lecteur aura compris que, quoique n’étant pas fan de Dylan, je lui reconnais une fidélité aux idéaux porteurs de rêve des années 60. C’est en tout cas une validation du fait que le rock est une culture, l’expression d’un idéal. Une reconnaissance. Du coup, les tristes sires s’insurgent contre l’ingrat qui ne réagit pas à l’annonce de cette reconnaissance. L’arroseur est surpris de n’être pas arrosé!!! Les “sages” du Nobel fulminent de n’être pas “reconnus” par celui qu’ils “reconnaissent”. Un peu de sagesse, de foi en votre Idéal, que diable!!! Ne couronnez-vous que pour votre seule gloire? Vous seriez suspects d’avoir choisi Dylan pour faire controverse, et ainsi attirer sur vous les lumières du scandale! Bob Dylan, à vrai dire, ne persiste-til pas, par ce silence, dans la fidélité à cet idéal? Son absence de réaction n’est-elle pas intrinsèquement constitutive de cette fidélité que le Nobel récompense? Dylan prône un détachement par rapport au système que la société moderne propose: accepter le Nobel ne participerait-il pas au un renoncement à cet idéal que le Nobel salue? Donc, accepter le Nobel serait une raisons suffisante pour ne pas l’attribuer à Dylan.Prenez un cercle, caressez-le, il devient vicieux, disait Ionesco, qui n’est pas Nobel. En son temps Bob Dylan eût-il cette tentation, passant, (en 1966) à la guitare electrique, au grand dam de ses fans, de rompre avec son idéal? Est-ce faire entorse à son idéal que de le faire évoluer? Céder, quelque peu, à la mode electrique, fut-ce, pour Dylan, un renoncement à un idéal? L’idéal de Dylan se situe-t-il dans sa guitare? Le Nobel, en gratifiant Dylan, répond par la négative. 


Dylan est salué pour l’idée, le verbe, son ivresse, non par le flacon. Il ne se renie pas en electrifiant sa guitare. 

Dylan est, Nobel ou pas, guitare electrique ou pas, un monument de la culture populaire. Sa Nobelisation est Rock’n Roll. 

Son silence consécutif l’est tout autant. 

Il me semble que Dylan fait au moins autant de lumière sur le prix Nobel, devenu un peu poussif et désuet, que Nobel n’en fait pour Dylan.