dimanche 29 mars 2015

Route 66 bien avant les reprises de Depeche Mode , Manathan Transfert et The Rolling Stones

ROUTE 66




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de Nat King Cole à Depeche Mode en pasant par Chuck Berry et les Rolling Stones!


Ou par un tour de passe-passe, comment rassembler dans un même article Chuck Berry, les Rolling Stones et Depeche Mode?

A la découverte, non pas de la route mythique, qui n’existe plus qu’ici et là, à titre touristique, mais de la chanson qui célèbre cette route…


Selon l'âge, on pense immédiatement, à l'évocation de ce titre, à Depeche Mode, ou aux Rolling Stones.


A dire vrai, ça a été longtemps le « seul » titre que je connaissais dans la discographie de Dépêche Mode, je n'écoutais guerre ce groupe que dans les soirées, à Londres puis à Reims. C’est-à-dire que je ne l’écoutais pas. Il aura fallu longtemps, longtemps, pour que je me penche sérieusement sur le sujet…


C’est une version dynamique mais froide, bien dans le ton de l’époque.


La version stonnienne est celle que je connaissais mieux, représentative de leur envie d'Amérique, « Road song » à la gloire de la fameuse route qui traverse, on devrait dire traversait, les Etats-Unis du Nord Est au Sud Ouest.


Beaucoup de ceux qui sont « born in the 60's » on longtemps cru que la version cold wave de Dépêche mode était une interprétation de celle des Stones. Mais plus encore d'amateur des Rolling Stones ignorent, s'ajoutant ainsi aux premiers, l'origine de ce morceau qui est donc une reprise aussi pour les Stones...


On va y arriver, vous allez voir…


Les Rolling stones eux même font en réalité une cover en 1964, reprenant en y touchant très peu la version du grand Chuck Berry, l’un de leurs « maitres ». Le résultat est étrangement plus Rock’n Roll que la version de M Rock’n Roll lui-même…

Car Chuck Berry a livré en réalité non pas l’original, mais… une reprise, quatre ans plus tôt. Sa version est somme toute moins inventive, et, à l’inévitable solo de guitare près, assez proche de la version de Nat King Cole !!

Car Chuck Berry n’est pas l’auteur de ce titre, n’en déplaise à certains « spécialistes »… Mon Histoire du rock rétablit ici la Vérité Historique (I’m kiddding, hein…).

Mais « il faut » creuser encore pour trouver la source de ce titre, décidément peu Rock, en fait : Si la version de Cole swingue, l’original, composé par Bobby Troup, est, du coup, franchement différente, très jazzy et il faut se gratter la tête pour trouver une filiation entre cette version et les suivantes.






Depuis 1946, les versions se sont multipliées… à vous de choisir « la vôtre » !!







dimanche 22 mars 2015

Serge Gainsbourg du Jazz au Rock, de la chanson au reggae....

Gainsbourg 

ou Gainsbarre?






Je suis, ce texte en est la preuve, une victime de la télévision. Car qui aurait pu dire la semaine dernière que le billet suivant celui célébrant les Kinks serait consacré à Serge Gainsbourg ?


Mais il faut se rendre à l’évidence, c’est en revoyant le biopic « Gainsbourg, vie héroïque », que ce billet en est devenu une (évidence).


Pour moi l’évocation de Serge Gainsbourg suscite immédiatement deux ou trois images et résonances :

D’abord bien l’évident successeur de Boris Vian (dont il sera pianiste sur scène) dans la talentueuse sphère Zazou, jazzy, et aboutissant, comme lui, à composer à son grand dam des « tubes » bien éloignés de ses prétentions originelles. Pianiste comme son père, il maitrise parfaitement cette technique particulière aux « piano-bars », qui consiste à s’approprier très rapidement un morceau, une chanson, pour la jouer, à la demande des clients, en enchainant les styles qui n’ont rien à voir, jazzifiant les classiques et adaptant les styles.


Il faut bien vivre, et ce personnage multi face, à la fois complexé et sûr de sa supériorité artistique, se lance, après avoir abandonné la peinture, dans la chanson.


Il abordera tous les styles musicaux, du Yéyé au Reggae - pour lequel il se fera accompagner par les maitres !! - et même au hard rock. L’homme à la tête de chou composera pour toutes les icônes féminines du show bizz, qui empresseront chez lui pour avoir « leur » album. Et, dira-t-il, bien plus.


Nombreux sont ceux qui reprochent à Gainsbourg son manque d’inventivité qui selon eux l’oblige à utiliser des mélodies classiques (Brahms, Dvorak, Chopin entre autres…) plutôt que de composer des mélodies originales. C’est évidement le contraire, sa culture piano bar lui permettant de transposer, en forme d’hommage à un art majeur, comme il dit.


Angoissé profond, Gainsbourg était aussi mégalo aimant à se montrer coute que coute, sans doute par crainte que la gloire ne dure pas… Il mettra assez tôt en scène sa vie d’excès et sa déchéance physique, s’autodétruisant tel l’âne de Buridan par crainte de mourir. Les médias des années 80, mauvais génie et junkie fournissant au camé sa drogue, lui offriront sans honte la corde pour qu’il se pende. Les animateurs bien pensants l’inviteront donc pour faire le buzz, tant mieux s’il est bourré et odieux. Peu importe son vrai talent, qu’aucun ne saluera alors. La spirale dans laquelle il était entrainé, il la connaissait pour l’avoir bien décrite (Il faut lire Gainsbourg (et particulièrement Euvgénie Sokoloff, pour comprendre.).

Au moment de créer Gainsbarre, il décrira, dans un style "très class", comme il disait, son mal-être et sa nécessité de créer, dans son roman autobiographique et visionnaire de ce qu'il était en train de devenir, Euvguénie Sokolov.

Je préfère retenir de cet Artiste cette fabuleuse capacité à composer, paroles (écoutez attentivement les textes !) et musiques, dans tous les styles, le sens des mélodies, mais aussi, ce qui est peu souligné chez Gainsbourg, du rythme, des rythmes.




dimanche 15 mars 2015

The Kinks, Sunny Afternoon, 1966

The Kinks, 



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groupe phare oublié de la British Invasion?

A l’été 1982, j’avais été animateur de colonie de vacances. Je ne le savais pas encore, mais je partirai pour deux années à Londres à la rentrée suivante.


Si j’en parle, c’est parce que, chargé entre autre de l’animation musicale, des « jingles », soirées, etc., j’avais accès à l’accumulation que faisait cet organisme des 45 tours « de l’année » depuis des décennies…


J’avais donc exhumé deux ou trois pépites mémorables, parmi lesquelles un 45 tours des Kinks qui résonnaient comme un appel du large, à la veille du départ pour Londres tant espéré.


Pensez-donc : Sunny Afternoon sur un 45 tours d’époque !!!!…


Il était alors temps que je découvre ça : A l’époque, les Kinks étaient surtout pour moi « You Really Got Me » dont j’ai déjà parlé ici.


Car Sunny Afternoon est l’autre face des Kinks, diamétralement opposée à la face « dure » (« You really got me », « I’m not like everybody else ») : La face « littéraire », pourrait-on dire. Sans doute la face la plus intéressante, la plus personnelle, de toute façon la plus british. Mais pas la moins rebelle.


Les titres des Kinks sont, pour la plupart, de véritables peintures « instantanées » de l’Angleterre des 60’s. Une peinture parfois féroce, rarement tendre. Souvent extrêmement cynique.


Les Kinks, ce sont d’abord les deux frères Davis, qui se tapent souvent sur la figure, parfois même sur scène (Oasis saura leur rendre cet hommage).


The Kinks, comme une première provocation dans le nom même du groupe, pour choquer les adultes, comme l’ont fait les Who dans « My Generation »….


Kinks… avec un nom pareil, les Stones devenaient des enfants de cœur !!!


Ce groupe galèrera énormément, et sort, juste avant d’être virés par leur maison de disque, le salvateur « You Really… ». Cette maison de disque ne croira jamais assez en eux pour leur donner les moyens qu’ils méritent : Tous les groupes anglais de l’époque n’auront hélas pas la chance de tomber sur Brian Epstein, Georges Martin et Andrew Oldham..


Avec acharnement, parfois même avec hargne, les Kinks marqueront tout de même l’histoire du rock. La mienne, mais aussi celle de pas mal de groupes (au premier rang desquels les Jam, Oasis, Blur…). Mais ils paieront au prix fort leurs coups de gueule et leurs colères, perdant toute chance d’une carrière américaine dans une fronde contre un show télévisé US.


Ils portent une mise raffinée sur scène et leur musique, capable de puissance et de hargne, sait aussi aller chercher dans une certaine finesse, comme en témoigne ce Sunny Afternoon.


Avec les Kinks, ce ne sont pas les compositions les plus sauvages qui sont les plus dures…


Le propos est donc rude et la peinture acerbe, mais la mélodie est, comme les textes, ciselée et des plus recherchée : ces démons de frères Davis sont donc capable de raffinement ? Ils le montreront, tout au long de leur pourtant courte carrière (Death of a Clown, Apeman, Waterloo Sunset..) devenant probablement d’ailleurs le premier groupe à véhiculer un propos écolo.


Je me souviens avoir appris que j’étais sélectionné pour faire partie des heureux élus qui iraient étudier à Londres au retour de cette colo. Les Kinks m’avaient-ils porté bonheur ??


Je courrais dès l’arrivée chez Virgin à Oxford Street, acheter ‘the very best of The Kinks & Ray Davis »…



dimanche 8 mars 2015

The Beatles 1967 - 1970 double album bleu

The Beatles 1967 - 1970 



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double album bleu




Second Volet de ce diptyque consacré par la maison de disque au groupe après sa disparition, son éclatement, sa fin consommée sur le toit de l’immeuble dans un ultime concert, ce double album fait donc pendant au rouge, dont j’ai déjà parlé.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, le double blanc « The Beatles » n’a rien à voir, puisqu’il ne s’agit pas d’une compilation et qu’il est sorti « du vivant » du groupe… Le double « marron », « BBC Sessions », sera, lui plus proche dans la logique…

Avec « The Beatles 1967 – 1970 » la page British rock, au sens propre du terme, est définitivement tournée, et les Beatles sont entrés dans la Pop. J’ai déjà dit que le rouge avait mes faveurs, mais il est vrai que je suis un nostalgique des 60’s, du Rock, et de la British Invasion. 

En ré-écoutant pour cet article le bleu, je peux maintenant dire que ce que je croyais être une préférence pour le son et le style du rouge est en réalité une attirance pour une période antérieure à mes souvenirs. Les morceaux du bleu, eux, sont dans ma mémoire auditive, on les entendait « quand j’étais petit », quand ils sont sortis, et je m’en souviens.


Il n’en reste pas moins que ce double regorge de pépites. Psychédéliques pour la plupart, les compositions des Beatles sont maintenant plus recherchées, plus fouillées, plus construites.


Et si le rouge est plus nerveux, plus énergique, le bleu est plus savant, plus orchestré, et montre à quel point le groupe est devenu maitre dans l’art de la composition, de la production, du songwriting…


Chaque morceau est une pépite, un trésor d’inventivité, et garde, malgré tout, un côté « fouillis », expérimental.. Melotron, bandes magnétiques passées dans un sens, dans l’autre… tout a déjà été dit.


Les Beatles ont arrêté de se produire sur scène, ils ont donc plus de temps, et sont plus sereins, pour composer.. ça se sent.


Dès le premier morceau de la Compil bleue, le ton est donné : On peut tout se permettre sur Strawberry Field, puisqu’on ne jouera pas ces morceaux en live…


Bien plus tard, Lennon et Mc Cartney se chamailleront pour prétendre que les chansons de « l’autre » étaient l’objet de plus de soin…


Les Beatles vont donc redoubler d’ingéniosité, multiplier les expériences, ajouter des bruitages et des sons enregistrés, multiplier les instruments… Ils ne commettront pas la même erreur que les Who qui, jouant Quadrophenia sur scène, iront au naufrage par la faute d’une post synchro impossible..


C’en est fini des bluettes adolescentes, dialogues avec la nana convoitée, le style devient descriptif, contemplatif, nostalgique et toujours aussi moqueur. (« Are you a Mod ? Are you a Rocker ? Hmmm, I’m a Mocker » (Ringo Star).


Pour être exact, c’est en tout cas ce que reflètent les deux doubles, et la transition, très marquée dans les compils, n’est pas aussi flagrante dans les albums.


Mais pour le plus grand nombre, les Beatles se résumeront à ces deux doubles, 54 titres, qui occulteront un peu les albums originaux et les (environ) 150 autres titres de la discographie des Fab Four…


Quand sortent ces deux doubles, en 1973, le monde comprend que son rêve de voir le groupe se reformer restera un fantasme. Ces deux doubles ressemblent à un cadeau d’adieu, l’album des photos sonores qui retrace la (courte) carrière d’un phénomène de société appelé The Beatles.