dimanche 4 novembre 2018

The House of the Rising Sun, The Animals 1964

The House of the rising sun

Pour la 200ème de Mon Histoire du Rock!



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 Il est donc temps aujourd’hui de revenir précisément sur ce morceau d’anthologie, cette pierre angulaire du blues qu’est The House of the Rising Sun

Bien sûr, ce titre, souffre d’un trop entendu, trop joué, trop (mal) repris, vulgarisé. 

There is a House in New orleans…. 

D’autres, et non des moindres, en sont passés par là: Stairway to Heaven, Angie, Higway to hell....

... They call the Rising Sun
Et encore, ces derniers n’ont pas eu la même malchance d’être adaptés par Hughes Auffray pour Johnny Halliday…. 

And it’s been the ruin of many a poor boy


Eric Burdon lui même, qui doit tant à ce titre, reconnaît que, souvent, il en a marre de se le voir réclamer en concert… jusqu’au moment ou il commence à le chanter: “You probably would ask me “ain’t you bored with singing it?” “well I’ve been singing it since I’m 16 years old… You’d think I’d be sick of it… well you’d be right.. But, every time I sing it, once I get into it, it’s like a new born child…. New born baby child in my arms… I say I love you” 


En gros, il dit ça, avant de se lancer une fois de plus, une fois encore, dans une version toujours aussi énorme.. Riff de guitare puis… “There is…” ..

Et c’est reparti. Et ce n’est jamais tout à fait différent. 
Mais ce n’est jamais exactement pareil. 
A l’émotion près, qui elle, est toujours intacte, comme au premier jour…. 
"My mother was a taylor"...
On doit aux Animals d’avoir popularisé ce titre, dont les premiers enregistrement connus datent des années 20 (1928).
"She sewed my new blue jeans".. 
On leur doit surtout de l’avoir doté ( d’un arrangement blues, alors qu’il sonnait plutôt country (Clarence Ashley, voire folk (Woody Guthrie 1937, puis Joan Baez au début des 60’s..). 

C’est sans doute sous cette forme que Eric Burdon l’a découverte (à Newcastle dira-t-il, interprétée par Johnny Handle), pour que les Animals se l’approprient et le transcendent. pour jouer en première partie de Chuck Berry à Newcastle, et ne pas jouer.. du Chuck Berry...

"Oh Mother, tell your children"… 
Magistralement. Les Animals, qui passeront maîtres dans l’art du rythm’n blues à la sauce anglaise, signent un premier coup de génie: l’alliance de la voix “habitée” d’Eric Burdon, du magnifique riff (si on peut dire) de synthé d’Alan Price. 
Il faut ne pas négliger l’apport de la basse de Chas Chandler dans cette alchimie magnifique. Last but not least, et terrain de jeu de tout guitariste en herbe, le légendaire riff de Hilton Valentine!! 
"Well one foot on the plateform"… Picotements dans le dos et chair de poule assurés: au delà des faits, au delà de “l’histoire”, au delà de la théorie et du dogme…. .

"... The other foot on the train"… Tu sais que le titre a failli ne jamais passer en radio, ne pas être publié, même? A l’époque, 4 minutes 30, ça ne se fait pas, un titre dure environ 2 minutes et des, allez, trois minutes grand max pour passer sur un 45 tours et en radio…. Les américains raccourciront d’ailleurs ce joyaux pour assouvir les exigences des diffuseurs… 
"I’m going back to new Orleans"… Certains s’aventurent à penser qu’une des reprises (est il seulement possible de compter les versions enregistrées?) surpasse celle des Animals (créditée au seul Alan Price par erreur de jeunesse des membres du groupe..)..
A chacun de juger!

Pour moi, rien de meilleur que cette alchimie magnifique, celle des Animals. 
"To wear that ball and chain"… Malgré cela, les Animals ne feront pas la carrière qu’ils auraient mérité de faire. 
Faute d’avoir rencontré un Brian Epstein, un Andrew Loog Olddham, un Georges Martin?  … "Not to do what I have done"
Non, les Animals ne rencontreront pas le manager idéal… mais plutôt un de ceux qui part avec la caisse… Est-ce une consolation de penser que cet argent servira sans doute à financer les débuts de Jimi Hendrix, “découvert” par Alan Price (au Café Wha? )? 
 "Spend your life in sin and misery"

Bruce Springsteen dit souvent qu'il considère The Animals comme l'un des groupes majeurs des années 60...

Ecoutez leurs autres titres pour vous en convaincre, et ré-écoutez inlassablement “The House” pour le regretter. 
L’histoire sera ainsi écrite, et durera 4 ans, avant d’épisodiques reformations… 
" And it’s been the ruin of many a poor boy.." 

Enregistré en 1964, en une seule prise, et moyennant 34 livres sterling, c’est le titre “mascotte” de Mon Histoire du Rock

 "And now, I know, I’m one"