samedi 27 septembre 2014

99 LuftBallons ou le rock'n roll de la guerre froide


99 Luftballons :




 99 ème billet du blog !!

C’est vrai, pourquoi marquer le 100 eme billet par un sujet qui colle au numéro ? Le Rock’n Roll est anticonformisme, fêtons donc le 99ème !



Et puis, aucun titre faisant référence au nombre 100 ne m’a sauté aux oreilles, autant être franc…

Alors, évoquons ici Nena, groupe de la New Wave Allemande (Neue Deutsche Welle dans le texte ).

La scène allemande des 80’s est particulièrement riche et dynamique, nous, on s’en rend pas bien compte, si ce n’est parce qu’étudiants en la perfide Albion dans un melting pot britani-germano-français, on côtoie des germains qui, forcément, sont venus avec leur musique..

La Neue Deutsche Welle est issue du brit punk, et étrangement aussi avec une espèce de disco, dance music, non dénué parfois d’une certaine lourdeur (souvenez vous Da Da Da (Trio) : exemplaire, non ?).

Cela étant, les groupes germains foisonnent durant au cours des 80’s. Après Tangerine Dream et Kraftwerk, avant Tokyo Hotel (mais sommes-nous avec ce dernier dans le Rock ?) CERTAINEMENT PAS), nos oreilles résonneront d’un nombre important de tubes venus d’Allemagne (qu’on appelait alors « de l’Ouest » souvenez-vous !!) :

Klaus Nomi, Alphaville, Propaganda, Trio donc, Falco, Lou Bega (pas très rock mais Allemand quand même), Cetu Javu, Nina Hagen évidemment!!!!!! Je fais bien sûr exprès de ne citer Scorpions qu’en dernier lieu… juste avant Modern Talking juste pour rigoler (ne faites pas semblant, ceux qui ont l’age, de ne jamais avoir entendu ça, hein…)


Revenons au Rock dont on vient de s’éloigner avec deux des derniers cités..


Dans les années 80, on avait déjà peur de quelque chose : il ne s’agissait pas alors de terrorisme comme aujourd’hui, mais vous le savez bien, du « bloc de l’Est », du communisme, et, « accessoirement », de la menace suprême qui planait au-dessus des têtes européennes :

Que les deux « grandes puissances », se mettent sur la tronche par missiles interposés. Pour rire, les dits missiles (Pershing à l’ouest, SS20 à l’est) seraient positionnés en Europe et nous exploseraient en pleine poire. Cela dit, l'endroit où ces joujoux seraient installés, ne devait pas faire de différence puisque ces engins étaient réputés pourvoir détruire notre petite planète 30 ou 50 fois minimum…


Tout ça pour dire que le rock permit à certains groupes d’exprimer la peur engendrée par cette situation et le désir de « give peace a chance » (Lennon).

Fisher Z en Grande Bretagne en fit le thème principal de son album « Red Sky over Paradise » en 1981, par exemple : on en reparlera.

Tout cela ne nous éloigne pas, bien au contraire, de Nena !!

En effet, ce titre, qui parait gentillet et poétique, n’est pas (seulement) une ballade guillerette destinée à faire danser dans les soirées branchées… on ne comprend pas les paroles parce qu’on n’a jamais vraiment bossé sérieusement l’Allemand… Et que la version intégrant des paroles en français date de beaucoup plus tard…

Mais il s’agit bien d’une de ces « protest songs » dont les années 60 avaient le secret. L’idée, c’est que se passerait il si des ballons, symbole de paix et de douceur de vivre lâchés en masse (à la fin d’un concert des Rolling Stones, à Berlin en 1982 ce qui donna l’idée de la chanson au guitariste du groupe), étaient vus par un radar pour des missiles, déclenchant alors « la 3ème » et le feu nucléaire..

Le titre est sorti en 1983. Cette année-là, la Reine Elisabeth II avait, au mois de mars, écrit et enregistré un message annonçant le pire : "À présent, cette folie qu'est la guerre se répand une fois encore à travers le monde et notre courageux pays doit se préparer à survivre coûte que coûte".

On rigolait bien, en ce temps là…


samedi 20 septembre 2014

Le club des 27

Quelle est donc cet étrange club des 27 ?


D’où vient ce mythe, né bien avant le net et la « théorie du complot » ?

Le truc a été récemment remis « à la mode », lors du suicide de Kurt Cobain (Nirvana), dont la maman dira en gros « il a rejoint ce club stupide. Je lui avais dit de ne pas le rejoindre ».

Ainsi va et se nourrit la légende !! Amy Winehouse viendra en 2011 elle aussi « grossir les rangs ».

Le très sérieux journal Le Monde lui-même a consacré une « étude » au sujet :voyez vous-même ici

A l’origine de tout ça, une « série noire » dans le rock US qui inaugure le « club » :

Les 4 « J », le Rolling Stone Brian Jones, d’abord, en 1969 puis Jimy Hendrix en 1970 , suivi de Janis Joplin la même année puis Jim Morrison des Doors à Paris en 1971.

Mythe dans le Mythe, les friands de symbolique trouveront que tous ont un J en initiale (même si c’est pas très rigoureux, parfois au nom et parfois au prénom…).

Dans cette période, il faut ajouter Alan Wilson le co-fondateur (mais non pas des Beach Boys) de Canned Heat… Mais si, « On the Road Again », « Goin’ Up The Country »… Enfin quoi, revoyez Woodstock !!!

Mais le fondateur du club, c’est le Bluesman Robert Johnson (« Sweet Home Chicago », « Love in Vain »….), mort en 1938, sans doute empoisonné.

Il est rarement nommé dans ce club, un peu parce que sa mort est de beaucoup antérieure à celles des membres cités plus haut, un peu parce qu’un autre mythe entoure ce fondateur des principes du Blues : l’histoire raconte qu’il était un piètre musicien, trainant dans les rues, quand il disparut un jour pendant un certain temps avant de réapparaitre, doué cette fois du talent qui le rendra célèbre, et affirmant qu’il avait pactisé avec le diable…

Pour revenir au club des 27, le mythe, s’il connait « grâce » aux deux derniers membres un regain sans doute activé par la profusion de moyens d’information et de communication actuelle, était source de beaucoup de « buzz » au milieu des années 70. Je me souviens qu’alors, ce qu’on n’appelait pas encore je crois la « théorie du complot » attribuait le décès de Janis Joplin et de Jim Morrison à leur maison de disques respective, parce qu’ils avaient osé les braver et quitté leur groupe ou menacé de le faire. On lira ensuite beaucoup de choses diverses et variées sur les circonstances de la mort de Jim Morrison, les hommes en noir dans les toilettes du WAG (Whisky à Gogon derrière l'Alcazar) à Paris, le transport de Morrison inanimé dans son appartement au 17 de la rue Beautreillis, de Brian Jones dans sa piscine, pour une brasse fatale un soir de 1969…


Eric Burdon, ex Animals, illustre le propos avec ce titre de 2013, qui certes n’est pas son meilleur…

lundi 15 septembre 2014

U2, nouvel album, donc un évenement!

Songs of Innocence U2

U2 sort un nouvel album.

Soit.

U2, après War, j’ai pas suivi. Sorry for that.

Je me mets donc en devoir ( ! ) d’écouter ce dernier album. Et de faire un billet sur le sujet.

J’avoue que cela reste un évènement, et je suis de plus en plus porté à l’éclectisme (les ans en sont la cause, disait La Fontaine)

Songs of Innocence, donc. Référence à William Blake, of course, au point que « Bono », porte parole charismatique du groupe, annonce un très prochain ‘Songs of Experience’ « very soon »…

On devrait donc retrouver une inspiration romantique dans cet album : déchaînement des passions, des forces de la nature et opposition à ce qui est établi, au réalisme, mise en exergue de la notion d’héroïsme…

Donc, les grandiloquences et l’aura quasi fanatique autour de ce groupe m’avait écarté de ces Messieurs, par snobisme diront certains…

C’est dire si je n’ai pas d’abord bondi sur cet album. C’est dire aussi que je l’ai abordé du bout des oreilles.

Je m’attendais à un truc pesant, trop marqué par des 'envolées" (certes brillantes, mais barbantes à force de virtuosité), c’est souvent ce que j’ai ressenti à l’écoute de U2..

Rien de cela, ici, même si on reconnait (Song For Someone, Iris (..) ) U2 sans trop d’effort. Je reconnais que je suis plutôt séduit par l’ensemble.

Je m’attendais (Volcano) à un truc… explosif, une basse/batterie lourde et omniprésente, et ça m’aurait rasé.

Rien de tout cela, sauf sur Cedarwood Road (où on est bien dans du U2) et du coup une agréable surprise, de ce côté-là. J’avais l’idée que U2 d’habitude livrait à chaque album un ‘gros truc’, un morceau de bravoure, un seul, dans un album par ailleurs assez « plat ».

Ici, l’ensemble est agréable…. Presque facile. De là à le qualifier d’easy listening, il n’y a qu’un pas, que je franchis après avoir bien sagement tout bien écouté.

Une autre caractéristique saute aux oreilles : On est dans l’évocation, à chaque morceau : Sleep Like a Baby Tonight est d’évidence entre Depeche Mode et Muse, et OMD me semble tout près, également. California ne cache pas l’appel aux Beach Boys, This is Where You can reach me now est typé 80’s (Depeche Mode again ??)


Ces évocations sont visiblement délibérées et assumées, en particulier l’appel aux Beach Boys et, évidemment aux Ramones.. L’album serait donc une sorte d’hommage de U2 aux forces rock’n roll qui ont inspiré le groupe. Soit.

De ce côté, mission accomplie.

Pour ce qui concerne l’appel à Blake et au romantisme, bof, rien de déchainé, rien de passionné, rien d’héroïque…

Bien au contraire, un album « propre et agréable », peut-être « trop », auquel je reprocherai le côté « musique d’ambiance « : rien de rebutant, mais pas de coup de foudre !

dimanche 7 septembre 2014

XTC Making plans for Nigel, 1979

XTC Making plans for Nigel




Un riff de batterie rageur comme un rotor d’hélicoptère, secondé par une basse entêtante, et une guitare qui martèle les 3 mêmes notes « à la folie ». 

Voilà, il n’y a rien d’autre à dire. 

Et pourtant la magie (pas Thatcher..) s’installe, et cette enfant du Punk, auquel il emprunte son rythme, sa simplicité et ses guitares saturées, mais dont il s’affranchit par des thèmes bourrés de dérision et une folie « littérale », fonctionne, un peu dans la trajectoire de DEVO, en moins déjanté. XTC reviendra ensuite à un propos plus radical, plus critique envers la société, mais c’est une autre histoire.

Ce morceau est ce ceux – nombreux, il est vrai – qui nourriront mon désir de Londres. Est-ce que je l’avais écouté, ce matin d’automne 1981, avant que notre prof d’anglais, parfait mélange de flegme britannique et de bon ton versaillais, ne nous demande à tour de rôle ce que nous voulions choisir comme orientation après le Fucking BAC ?

Toujours est-il que je lui répondais, sans y avoir réfléchi avant en ces termes : « je voudrais aller étudier à Londres ».

Etudier… j’ai peut-être dit étudier. Mais le truc c’était d’aller y vivre. J’étais trop sage à l’époque et pas assez piqué de musique pour faire comme un camarade de classe, qui, plus radical, est parti, je le saurai plus tard, la Rickenbacker 360 MG (car il en avait une, magnifique) sous le bras, faire le musicien de studio. Ce prof d'anglais permit d’une phrase au rêve d'exister : « faites comme cet élève que j’avais l’an dernier et qui a passé ce concours…. ». Merci, Madame, où que vous soyez. Car Vous m'avez dicté la voie, en m'indiquant cette formation Européenne, de l'époque ou l'Europe était une idée, formation qu'un élève "ainé" avait trouvé, et suivie, un an avant... Et Merci Mon Franck, camarade de club théâtre d’alors, aujourd'hui lecteur assidu de ces pages, et prédécesseur dans cette école européenne qui nous a tant appris, surtout après les cours! (Car cet élève ainé, dont parlait cette prof, c'est évidement toi!!).

« We’re only making plans for Nigel, we only want what’s best for him. » C’est ça. The best for him.