vendredi 29 mai 2015

Le reggae , de la Jamaïque aux années 80 et bien sûr, Bob Marley

Bob Marley... Reggae


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On a un peu oublié Bob Marley de nos jours, non?


C’est plus trop à la mode, le reggae, hein ?

Bob Marley, qui partage avec Lennon et Marvin Gaye la particularité de s’être fait tirer dessus par un illuminé (son père pour ce qui concerne Marvin Gaye, excusez du peu), est celui grâce à qui le Reggae a dépassé les frontières de la Jamaïque.

C’est marrant, en gros pour la plupart d’entre nous le reggae c’est Bob Marley, un point c’est tout. Difficile au non initié de citer beaucoup d’autres groupes en effet, des titres marquants créés par d’autres groupes..

On se faisait du reggae l’image d’une musique un peu « baba cool », comme on disait. C’était « peace and love », un peu un prolongement de la vague hyppie. Absurdité chronologique puisque le reggae est antérieur au summer of love !

Mais bon, on s’en foutait, et on s’en fout encore un peu.
En ces lointaines années de mes vingt ans, une chose est certaine, le reggae n’était pas la musique que j’appréciais le plus. Apprécier est le verbe qui convient, en ce sens que, sans le rejeter, je n’en goutais probablement pas toutes les subtilités et reléguais ce genre musical au second plan de mes prédilections musicales.

La « faute » sans doute au tempo plus lent du reggae des années 75-80, si on le compare à celui des origines… Il se dégageait des titres de Bob Marley une nonchalance, un flegme presque planant qui correspondait peu au besoin de bouger de ces jeunes années.

Mais il y avait dans le reggae qui venait jusqu’à nous, celui de Bob Marley, quelque chose d’étonnant et envoutant, que captera d’ailleurs pas mal le groupe anglais UB 40, jusque dans sa reprise éclatante du plutôt chiant « Red red wine » de Neil Diamond…

Ce quelque chose, qui en fait une musique appréciée des batteurs et bassistes, il faut bien sûr aller le chercher du côté de l’accent des fameux temps dits « faibles »... On verra que ce rythme caractéristique, ainsi que l’ "afterbeat", cet appuis syncopé sur le contretemps, se retrouveront dans un style que j’apprécierai au-delà de tout… mais n’allons pas trop vite !

Il y avait chez Bob Marley, à côté des (trop entendus) Buffalo Soldier, No woman no cry (au sens mal compris par la plupart, affublé à tort, comme le Paint it Black des Stones, d’une virgule mal placée), quelques pépites : Stir it Up, Kaya, Easy Skanking, So much trouble in the world (que Madness reprendra, tiens… il y aurait un lien.. héhé).

Je saurai, bien plus tard, que si danser le ska est plus marrant que de danser le reggae, jouer le reggae à la guitare (Coming in from the cold, n’est ce pas), accompagnant ce fameux skank (avec une Wha de préférence !).

Mais ces deux dernière phrases amènent la conclusion, qui explique le relativement faible intérêt que je portais au reggae : Je lui préférais nettement son « ancêtre », ses « ancêtres », plus nerveux et dynamiques : je parle évidement du Rocksteady et du Ska… A tout seigneur tout honneur, puisque Bob Marley sera avec Prince Buster évidement, l’un des maitres du Ska, eh oui messieurs dames, écoutez Simmer Down, Judge not et même One cup of Cofee, pour vous en convaincre…



vendredi 15 mai 2015

BB KING 15 mai 2015

BB KING


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Je m’appelle Lucille 


et je suis une guitare.



La guitare de BB King, roi du Blues.

Oh la belle Epihone tribute!

Aujourd’hui, j’ai perdu mon génie.


Faut être exact : BB King appelait chacune de ses guitares Lucille. La première Lucille n’était pas, comme aujourd’hui, une Gibson ES355 noire.


Aujourd’hui je suis seule car BB King est mort.


Putain de mois de mai, qui voit disparaître BB King après Ben e King (nombreux feront la confusion à l’annonce du décès de Ben E King), de Percey Sledge et de Jack Ely.


L’influence de celui qui m’a tenu si souvent entre ses bras (King est son nom véritable, et pas un nom de scène) est colossale, sur le blues et le rock. Pourtant, BB King ne laisse pas de « titre phare », de hit. Il n’a d’ailleurs jamais présenté aux maisons de disques un titre pour se faire recruter, comme le faisaient non loin de lui Muddy Waters, Bo Diddley, Willie Dixon et (un petit peu) plus tard Chuck Berry ou Little Richards par exemple.


Non, BB King, c’est le blues live dans toute sa grandeur, et il le prouvera par une infatigable présence sur scène… qui lui vaudra la reconnaissance de tous.


Jeune orphelin, il fuit vite les champs de coton pour tenter sa chance du côté du Gospel: Le Blues estt alors considéré comme la musique du diable (merci Robert Johnson, lui qui selon la légende expliquera son soudain talent par un pacte avec le Malin !!!). Il quitte son Mississipi natal pour Memphis à 20 ans, et alterne les boulots de disc jockey et de musicien de studio.


Moi, Lucille, je suis alors acoustique, sans doute une Gibson L 30. Vous savez tous maintenant pourquoi BB King m’a nommée Lucille, car l’histoire est racontée dans tous les hommages au grand homme, (par exemple ici). Mais il semble que l’homme appelait déjà Lucille mes ainées…


C’est en entendant T-Bone Walker (pionnier du blues électrique) qu’il jure de passer à cet instrument diabolique ! Je deviens donc une Fender Telecaster ‘Esquire’, pas forcément noire, puis une Gretsch, et beaucoup d’autres, avant de devenir l’emblématique Gibson ES 355 à la fin des années 59.


Improvisateur génial, il prétendra toute sa vie avoir dû s’en remettre à l’impro par faute de ne pas savoir jouer les accords à la guitare.


Mon œil.


Il a de ce fait créé ce style bien particulier de jeu repris par tous, ponctuant les phrases chantées par un gimmick improvisé, phrase musicale qui accompagne le chant dans un dialogue génial. Il avait cette façon si particulière de faire glisser sa main gauche sur le manche pour un effet proche du bottleneck. Une autre des caractéristiques de son jeu est ce vibrato aérien alors que sa main papillonne en lâchant le manche, (voyez la video) que seul touche le doigt qui produit la note. Enfin, n’oublions pas les fameux bends de BB King, technique qu’il a probablement inventée.


Un dernier message sur la page de son site web (http://www.bbking.com) date du 1er mai, et indique qu’il rentre chez lui à Las Vegas, « Home hospice care ».


Si il est difficile de détacher un titre, de citer de mémoire un morceau de BB King, son style est lui bien identifiable, même si il a inspiré tous les bluesmen depuis. Mais on peut recommander Lucille, The Thrill is gone, How blue can you get, etc, etc, etc.



samedi 9 mai 2015

The Troggs , 1964, 1967

The Troggs, 



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Wild Things, 


Mais aussi With a girl like you, et Love is all around, dans un autre style!






Encore l'un de ces groupes de la British Invasion, British beat...

« Love is all Around », titre assez assez guimauve, qui illustre ce post n'est pas très représentatif de ce groupe..

Je l'ai choisi parce qu'il a été re popularisé presque 30 ans après sa sortie par le groupe à minettes Wet Wet Wet, puis dans le film Love Actually avec le britanique mais sexy quand même (I'm kidding) Hugh Grant.

R.E.M. fera une reprise acoustique sympa, mais toujours assez opposée au felling des Troggs :

Les Troggs, c’est plutôt bruit et fureur, cri primal genre Little Richards.

Les Troggs sont d’ailleurs alors tellement oubliés que la reprise du film passe pour un emprunt à Wet Wet Wet !!

Les Troggs, c'était plutôt un truc pas très raffiné, pas très élaboré, ce qu'on a appelé du rock garage, qui plaira tant au punk, à Iggy Pop, aux Ramones et sans doute aussi à Nirvana...

On n’est pas loin des Kinks, des Box Top, aussi, des Who des débuts.


Leur furie sensuelle relègue Elvis Presley (Auquel le chanteur pensera au moment de prendre un nom de scène) au rang d'enfant de coeur.


Il prétendra avoir "écrit" Wild Thing, l'un des ...2 ou 3 (seuls) succès du groupe, lors d'un concert, en regardant les minettes hystériques aux premiers rangs. Ne s'embarrassant pas de création pour la musique, il utilisa le "thème" de "Louie Louie "de Richard Berry (non, pas celui-là un autre): plus simple (simpliste) c'est dur, mais en même temps ça marche (c'est pas Polnareff qui dira "non").


On ne lui en veut pas, ce n’est pas le seul à le faire, et d’ailleurs, une reprise de Louie Louie figure sur leur premier disque. Histoire de bien définir le périmètre. Si vous le pouvez (merci M Youtube), écoutez-là, vous entendrez que le Punk n’est pas très loin, c’est puissant, lourd et teigneux : L’esprit Troggs !!


Le groupe ne connaitra le succès qu'une grosse année (66/68), puis retombera dans l'oubli, dont les punks le sortiront (un peu). Quelques reformations seront tentées, mais l’esprit n’est plus là.


Les Troggs, s’appuyant sur R.E.M., sortiront tout de même en 1992 (!!!!) un album assez péchu et assez bien vu, « Athens Andover », la production et l’aide de R.E.M. apporte un soutien non négligeable, et reste fidèle à l’esprit d’origine.




Le chanteur bestial, Reg Presley, qui s'appelait en fait Reginald (comme Sir Elton... ) Ball, deviendra acteur de téléfilms et chasseur d'OVNI, avant de disparaitre en février 2013, dans l’indifférence générale..



samedi 2 mai 2015

Forever young, Alphaville, 1984 : New Wave and cold war

ALPHAVILLE


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Dans les années 80, ceux d’entre nous qui avaient les cheveux ondulés avaient plus de chance, ils pouvaient arborer fièrement une coiffure comme celle de Marian Gold, ras sur les côtés et « choucroute » au dessus.




Mais là n’est pas le sujet.

On est en 1984.

Soviétiques et Américains ont décidé depuis quelques temps que se foutre sur la gueule serait plus marrant, et techniquement plus facile, en utilisant des l’Europe comme terrain de jeu et des missiles dits « de croisière » pour détruire la planète. Leurs jouets avaient pour nom SS20 et Pershing.

La guerre est froide, ainsi sera aussi la « vague » musicale et artistique qui succèdera au psychédélique et au punk.


Il ne s’agit plus de changer la société, ou de la détruire pour en fonder une meilleure : nos ainés semblant d’accord pour tout détruire, on est partagés entre la trouille de « la troisième », de l’extermination totale, et la volonté de finir en dansant, les yeux braqués vers le ciel en espérant ne pas y voir de missiles. (« Heaven can wait we’re only watching the skies »).

Alphaville montre dans ce titre la même crainte, la même obsession que Nena, autre groupe Allemand, dans "99Luftballons", et de façon plus explicite Fisher Z dans « Cruise Missiles » ou « Red Sky over paradise ».

Forever Young est typique de la cold wave des années 80, planant et synthétique, contrairement aux titres de Fisher Z et Nena, plus conformes aux canons du rock traditionnel.

Les allusions à la guerre froide sont plus directes que dans le titre de Nena, comme si l’évocation risquait de formaliser l’objet de la peur. D’autres S’y mettront également, preuve que le sujet marque l’époque (Sting, « I Hope the Russian love their children too ».

Pour finir, clin d’œil peut être involontaire au symbole fort de la guerre froide qu’est James Bond, on trouve dans les paroles de Forever Young quelques titres de films : « Diamonds are forever », « Never say Never », ainsi qu’une allusion à Live and let die…

Ce titre a été un vrai succès, au point de devenir un symbole générationnel. Succès encore plus fort dans l’Europe germanophone, particulièrement sensibilisée au déchirement Est/Ouest d’alors, et pour cause.

Il sera repris de nombreuses fois, et les « covers » ne manquent pas…. Sans égaler, à mon goût, l’orriginal, mais suis-je objectif ?