Melanie Safka,
ça vous dit quelque chose?
Woodstock, qui se souvient?
Pas moi. Enfin, je me souviens bien du film, sorti en 1970...L'humeur du jour est donc un billet au gout de Woodstock, sur une icône oubliée de ce festival, quelque jours après la disparition de Johnny Winter, autre symbole lui aussi oublié, dont je reparlerai, plus tard, car lui aussi avait ébloui Woodstock..
Je prends le risque d’écrire ce billet sur une artiste sans doute inconnue de tous… De toute façons je n’ai pas de problème d’image, je ne suis pas critique rock à ray ban…
Donc Melanie Safka fait partie de mon histoire du rock, et je ne sais pas comment ni pourquoi. Pas très rock’n roll, la dame, et pas tellement reconnue de nos jours. La faute sans doute à une discographie maigrichonne, à une image très baba cool plus tellement à la mode aujourd’hui, et peut-être au fait que son titre le plus connu ait, sacrilège ultime, été ensuite repris par Dalida….
Cherchez l’erreur, suivez mon regard et en avant la disgrâce. Les versions de Nina Simone et du grand Ray n’y feront rien…
Pourtant, ça avait pas mal commencé, à la fin des 60’s.
Mais fallait-il, à cette époque-là, mourir à 27 ans pour devenir une idole ?
Y avait-il alors trop d’icônes féminines dans la sphère musicale, hippie, psychédélique « encombrée » par Joan Baez, Grace Slick, Marianne Faithfull…. En fait, la plupart d’entre ces dames peineront à rester dans la lumière après les 70’s…
Alors pourquoi évoquer Melanie aujourd’hui ?
Quelle place tient-elle dans mon histoire du rock, dans mes souvenirs ?Dans les vôtres??
Sa prestation à Woodstock ne figure pas dans le film, sorti en 1970, que j’ai vu à l’époque… mes souvenirs s’embrouillent avec la prestation de Joan Baez mais pas avec celle, plus rock’n roll (et plus camée) de Grace Slick.
Il est dommage que cette prestation n’ait pas été filmée, ou retenue (il faudrait revoir les Director’s Cut du film (dont Martin Scorcese, décidément très précieux dès que la culture rock, blues, est en jeu a fait le montage)).
En effet, on y trouverait l’origine de la tradition qui fait que les foules en délire allument un briquet, une bougie (parfois un aérosol, version heavy metal du briquet pacifiste …) lors d’un concert :
C’est en effet pendant le set de Melanie à Woodstock que cette tradition est née : elle en fera d’ailleurs une chanson (« Candle in the Rain »). Ses prestations dans les festivals devaient être assez énormes : à l’ile de Wight en 70, Keith Moon (The Who) l’accueille sur scène après la prestation de son groupe (bruit, fureur et destruction), et elle reçoit une longue et enthousiaste standing ovation ! Imaginez ça, l’accueil triomphal d’une chanteuse folk toute seule avec sa gratte acoustique, après l’un des groupes les plus forts et les plus remuants du moment…
Même si l’interprète vous est inconnue, vous vous souviendrez sans doute de la chanson qui peuple mon histoire du rock.
Sortie en 1971, ma mémoire la relie fortement à l’arrivée du petit provincial du nord (oui oui, « c’est le NOOOOOOOOOOORD », M Galabru) en banlieue dortoir parisienne, dans petit le pavillon dans l’alignement britannique (ah !!! et si ça venait de là !!) d’une ville nouvelle comme en rêvait l’ile de France de l’après 1968. Ça nous paraissait grand, c’était neuf et magique, pour nous qui quittions Lille et un moche HLM..
Ecoutez...
Pour les fans, un lien vers un extrait d'émission revival pour les 40 ans du festival de l'ile de Wight, avec le grand Philippe Manoeuvre à l'inteview... https://www.youtube.com/watch?v=HpKs6e_mYiI