MAD WORLD
Tears for Fears, 1982
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L'ado des années 80 que j'ai été (et il en reste des séquelles) ne peut valider totalement cette reprise, tant elle parait mollassonne et fade à côté de l'originale.
Je sens que je vais me faire des amis.
Ré-écoutons alors la version de Tears for Fears, pour en convenir: Elle porte tout le poids et le paradoxe des années 80, où l'on croyait encore en un monde meilleur et à une nécessité de rébellion, écartant le fatalisme par une expression virulente de nos craintes et nos peurs: la section rythmique est là, bien présente, même si elle sent très, très fort l'électronique alors omniprésente, et martèle comme il se doit la révolte du propos.
La version de Jules est plus paisible, plus posée, frisant la platitude, et fait regretter le tempo marqué de Tears for Fears:
Ecoute bien le riff de batterie, le premier temps très marqué sur le "pont" "And I …"… rien à voir avec la ballade aimable de Gary Jules, qui frise la tentative de suicide: le gars est sous prozac, c'est sûr!
Les reprises, comme celle de Cats on Trees, sont du même bain, cette dernière étant, peut être, un petit peu plus tendue, plus marquée, moins fade? Mais ça manque de nuance, de montée en tension, de punch.
Du nerfs, que diable, c'est vous les jeunes, c'est pas moi!
Le second couplet résonnait pour moi comme une évidence, en 1982: "Went to school and I was very nervous, no one new me, no one new me…". Du vécu, après ces quelques années passées comme un étranger dans la ville du Roi Soleil que j'avais alors fui pour Londres. L'intensité dramatique croissante est parfaitement marquée par la rythmique soutenue.
Ce titre est en fait une référence au cri primal:
Théorie d'Arthur Janov (bien chère à John Lennon qui fut son patient et à Iggy Pop), et appliquée avec soin sans le savoir par Little Richard). Cette théorie prétend guérir les névroses par l'expression primale des douleurs liées à la naissance. Je schématise, évidement, à outrance!
"The dreams in which I'm Dying are the best I've ever had". Tout un programme.
Le second couplet résonnait pour moi comme une évidence, en 1982: "Went to school and I was very nervous, no one new me, no one new me…". Du vécu, après ces quelques années passées comme un étranger dans la ville du Roi Soleil que j'avais alors fui pour Londres. L'intensité dramatique croissante est parfaitement marquée par la rythmique soutenue.
Ce titre est en fait une référence au cri primal:
Théorie d'Arthur Janov (bien chère à John Lennon qui fut son patient et à Iggy Pop), et appliquée avec soin sans le savoir par Little Richard). Cette théorie prétend guérir les névroses par l'expression primale des douleurs liées à la naissance. Je schématise, évidement, à outrance!
"The dreams in which I'm Dying are the best I've ever had". Tout un programme.
Cela exclut donc toute interprétation mièvre et doucereuse....
Enfin, bref, qu'on se le dise, les version de G Jules, de Cats on Trees, sont à écouter, mais seule la version de Tears for Fears garde nos faveurs.
Il faut que vous la ré-écoutiez. Dites-m'en des nouvelles.
Bonne année 2016.
Enfin, bref, qu'on se le dise, les version de G Jules, de Cats on Trees, sont à écouter, mais seule la version de Tears for Fears garde nos faveurs.
Il faut que vous la ré-écoutiez. Dites-m'en des nouvelles.
Bonne année 2016.