Histoire de Melody Nelson
Serge Gainsbourg
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Premier concept album français,
On cantonne trop Serge Gainsbourg - mais il y est pour quelque chose - aux frasques et débordements du personnage, Gainsbarre, qu'il avait fini par créer dans les années 80.
J'avais lu ce bouquin dans les années 80 période Camden Town (dans quelque pub anglais du nord de Londres). Prêté par une copine (coucou Madame la Vigneronne), ce bouquin m'avait sidéré et marqué, il éclairait le parcours de l'homme à tête de choux.
Mon histoire du rock va donc tenter de remettre un peu d'ordre dans tout ça.
J’ai déjà parlé de Gainsbourg, on n’a pas tant de personnages dans le rock français.
Je vais insister ici sur l’abum-concept où Gainsbourg innove, par le format, le phrasé qu’il conservera ensuite, l’inspiration Jazz qu'il intègre à la forme pop rock (il a côtoyé Boris Vian avec qui il a compris que le format chanson pouvait véhiculer sa poésie.
Non, Serge Gainsbourg n'est pas qu'un monstre de provocation ayant élevé l'auto-destruction médiatisée au rang de sacerdoce. Non, Serge Gainsbourg n'est pas un alcoolique mondain, petomane vulgaire. Enfin, pas seulement.
Et probablement ces deux artefacts ont-ils été créés par Lucien Ginsburg, de son vrai nom, comme des personnages chargés de le représenter au monde, un peu comme le fera David Bowie… en plus trash.
Serge Gainsbourg n'est pas non plus le plagieur plus ou moins génial (suivant qui en parle), capable de malaxer quelques grandes œuvres classiques (Chopin, Dvorak entre autres) pour les besoins de son œuvre (BB Initials, Lemon incest ….). Du moins ne l'est-il pas par facilité mais par respect et en hommage à ceux auxquels il emprunte ces thèmes. A la manière des compositeurs classiques qui se faisaient un devoir, pour montrer à quel point ils vénéraient l'œuvre de leurs maitres, d'en inclure et adapter des phrases dans leur propre création.
Il y a malgré tout un peu de tout cela, commence à être enfin considéré à sa juste valeur, comme étant le premier, et sans doute le seul, album concept français de l'histoire de la musique populaire.
En dehors du "tube" Ballade de Melody Nelson", le reste de l'album, inspiré par sa muse british Jane Bikin, est plutôt inconnu. Il s'écoute pourtant d'un trait, sans interruption entre les morceaux (concept album oblige!!). Le format "chansons" est bien présent: la durée des titres est raisonnable, les plus longs (l'intro et la clôture) dépassent raisonnablement les 7 minutes. On n'est pas dans les titres fleuves de la grande époque prog rock avec des titres de 25 minutes! Gainsbourg montre ici son talent rythmique, sa capacité à syncoper les textes en osmose avec le tempo. Il dévoile ses origines jazzy, son gout des percussions (qu’il a déjà montré en 1964, consacrant un Album éponyme au sujet).
Gainsbourg rôde le style parlé qui fera date, en calquant son phrasé sur la rythmique, syncopant d'une façon qui lui est propre les vers, de façon volontairement déséquilibrée: après le premier groupe de mots, ou avant le dernier. Il poussera plus loin encore l'exercice, permettant à la fois d'accentuer le propos, mais surtout ici d'accompagner la rythmique et de créer une attente chez l'auditeur. Nul doute que Gainsbourg puise ici sa maîtrise du rejet auprès des poètes qu'il vénère, au rang desquels Rimbaud, Baudelaire, Verlaine. Mais on s'écarte de Melody Nelson…
En musique comme en poésie, Gainsbourg aura fait sien le principe omniprésent chez les musiciens classiques, consistant à rendre hommage aux illustres anciens en "citant" leurs œuvres dans ses propres créations
Serge Gainsbourg n'est pas non plus le plagieur plus ou moins génial (suivant qui en parle), capable de malaxer quelques grandes œuvres classiques (Chopin, Dvorak entre autres) pour les besoins de son œuvre (BB Initials, Lemon incest ….). Du moins ne l'est-il pas par facilité mais par respect et en hommage à ceux auxquels il emprunte ces thèmes. A la manière des compositeurs classiques qui se faisaient un devoir, pour montrer à quel point ils vénéraient l'œuvre de leurs maitres, d'en inclure et adapter des phrases dans leur propre création.
Il y a malgré tout un peu de tout cela, commence à être enfin considéré à sa juste valeur, comme étant le premier, et sans doute le seul, album concept français de l'histoire de la musique populaire.
En dehors du "tube" Ballade de Melody Nelson", le reste de l'album, inspiré par sa muse british Jane Bikin, est plutôt inconnu. Il s'écoute pourtant d'un trait, sans interruption entre les morceaux (concept album oblige!!). Le format "chansons" est bien présent: la durée des titres est raisonnable, les plus longs (l'intro et la clôture) dépassent raisonnablement les 7 minutes. On n'est pas dans les titres fleuves de la grande époque prog rock avec des titres de 25 minutes! Gainsbourg montre ici son talent rythmique, sa capacité à syncoper les textes en osmose avec le tempo. Il dévoile ses origines jazzy, son gout des percussions (qu’il a déjà montré en 1964, consacrant un Album éponyme au sujet).
Gainsbourg rôde le style parlé qui fera date, en calquant son phrasé sur la rythmique, syncopant d'une façon qui lui est propre les vers, de façon volontairement déséquilibrée: après le premier groupe de mots, ou avant le dernier. Il poussera plus loin encore l'exercice, permettant à la fois d'accentuer le propos, mais surtout ici d'accompagner la rythmique et de créer une attente chez l'auditeur. Nul doute que Gainsbourg puise ici sa maîtrise du rejet auprès des poètes qu'il vénère, au rang desquels Rimbaud, Baudelaire, Verlaine. Mais on s'écarte de Melody Nelson…
En musique comme en poésie, Gainsbourg aura fait sien le principe omniprésent chez les musiciens classiques, consistant à rendre hommage aux illustres anciens en "citant" leurs œuvres dans ses propres créations