mercredi 27 août 2014

Haight Ashbury, San Francisco, Summer of love 1967

Haight Ashbury


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Visite de San Francisco 



sous le signe du Flower Power 


et du Rock Psychédélique!

Le Grateful Dead en illustration...

Oh bien sûr, des effluves de plantes exotiques flottent dans certaines boutiques de fringues "second hand". Effectivement, un peu plus qu ailleurs à SFO (le diminutif "Frisco" n est pas utilisé ici, sauf par les français...), les sans abris qui peuplent les trottoirs semblent sortir droit de la plume de Ken Kesley, côtoyé ses Merry Pranksters et assisté aux performances épiques du Grateful Dead de Jerry Garcia en cet été 1967...

Jerry Garcia auquel, hasard parmi les hasard, Rolling Stones Mag consacre un numéro spécial extra (j'ai découvert le N° spécial 5 j plus tard à l’aéroport)

Mais il faut reconnaître qu il est aujourd'hui difficile de figurer ce qu était alors ce quartier devenu un haut lieu de la mémoire de la culture rock, tant les maisons qui ont abrité ces communautés, ces groupes, ces fêtes, ces excès et certaines de leurs conséquences sont aujourd'hui redevenues de bonnes grosses maisons-appartements cosi et, il faut le dire, magnifiques.

Une froide quiétude a recouvert le quartier et on se prend à hésiter à interroger ces deux femmes sortant par l arrière du cultissime 2400 Fulton, d'où aucun son sorti des Rickenbacker de Paul Kantner: "savez-vous quelque chose de ce qui s est passé en ces murs ?". Mais les dames s'éloignent, comme le sulfureux passé de ces lieux. Elles ne savent probablement rien et plus probablement encore s'en foutent. Étrangement, alors qu'ici les gens lient facilement conversation, nos regards enamourés pour le lieu ne les atteindront pas.

Aucun signe, aucune plaque, graffiti (si ce n est devant le 2400 Fulton un "Jefferson Airplane we still love you" presque effacé). En fait personne ne semble prêter attention au passé de ces lieux, qu'ils aient abrité Hendrix, Janis Joplin, Grace Slick, le sinistre Charles Manson, Patty Hearst et près de 100 000 jeunes venus ici, dans ce quartier alors quasi abandonné, tenter de fonder les bases d'une société différents, inspirée par Kerouac, Aldous Huxley.. Et Timoty Leary.

Seules les boutiques de Haight portent donc la mémoire du temps: frippes, mais aussi le grandiose Amoeba, antre du vinyl d'occase, et aussi le splendide Music Center.

Qu'importe ! Notre imagination, et peut-être les Good Vibrations laissées par nos aînés recréent en cette journée hors du temps le décors de ces années mythiques !








dimanche 10 août 2014

The Doors, The End...

The DOORS:

 

The end, 

Groupe énorme, qui selon moi souffre cependant de deux handicaps, le premier étant d’être considéré à tort comme un groupe qu'on écoute en sortant de l'adolescence pour l'oublier ensuite (un peu comme les écrits de Boris Vian, vous voyez le truc ?). Le second est de disparaitre derrière l'aura écrasante de Jim Morrison, au point que la performance, le talent, des autres membres du groupe sont rarement reconnus. J'ai déjà salué et souligné le talent de Ray Manzarek il y a quelques temps, il faut également rendre à John Densmore, le batteur, au phrasé extatique, et Robby Krieger, le guitariste, dont les performances au Bottleneck sont souvent cachées au milieu des envolées de Manzarek au point de presque disparaitre.

Pourtant, Jim Morrison, pour charismatique qu'il ait été et pour médiatique qu'aient été sa vie, sa fin, son destin, a selon moi - je risque de me faire mal voir - autant le destructeur du groupe que celui de sa propre existence.. Faisant de chaque concert un épisode incontrôlable ou la musique, parfois à peine audible, disparaissait derrière une prestation déjantée et narcissique de Jim Morrison, qui ne laissait plus beaucoup de place à l'expression musicale des Doors.

Les accusations d'attentat à la pudeur suite au concert du 1 er mars 1969 sont probablement exagérées, autant par les fans des Doors que par leurs détracteurs (pas tous agricoles), et tout cela éloiigne les Doors de la musique, tout comme Jim Morrison s'en est lui-meme ensuite éloigné pour venir mourir à Paris.

J'ai rencontré l'univers des Doors assez tard, en 1982, à Londres (toujours et encore ! ) : Pas très original, c'est la devenue classique scène d'ouverture d'Apocalypse Now qui me fit découvrir ce monument du Rock et du Blues...

Premier film que j'allais voir en VO à Londres, dans un ciné de Leicester Square, en late night (deux films pour le prix d'un !!! ) immersion totale garantie ! J'en garde un très, très fort souvenir, très liés à ces débuts londoniens.

J'ai très vite déniché les quelques "LP" du groupe et garde, encore aujourd'hui, une grande affection pour lui, qui figure parmi mes "best of" mais il y en a tant.....Bien d'autres titres sont donc gravés dans mon petit panthéon du rock, quelque part entre le blues et le rock psychédélique, une parfaite synthèse entre les origines du rock, ce blues lent et rude, et les envolées planantes de l'acid rock, ce dont Light My Fire est une parfaite illustration. Ecoutez Light My Fire, et les Doors vous apparaitront, enfin, comme autre chose que le groupe du seul Jim Morrison ! Ceci dit non pas pour amoindrir le talent de celui-ci, mais pour ajouter à l'aura de ce groupe le talent musical de ses autres membres.

L'actualité nous reparle ces jours ci des Doors, par la porte du scandale et du scabreux, et par les frasques des son chanteur...Marianne Faithfull, proche de Morison et surtout de son dealer parisien, annonce comme si c'était un scoop que 'selon elle' c'est la dope fournie par ce dernier qui a tué ''the king lizzard' dans les chiottes du Whisky à Gogo rue de Bucy... Merci Madame, mais à quoi bon, et surtout what's new ? Sam Bernnett qui fut le patron de la boite de nuit mythique des années 70 n'a t il pas déjà; raconté tout ça en détail ?

vendredi 1 août 2014

Dire Straits, Brothers in arms

DIRE STRAIT:

Dire Strait


Un OVNI dans le paysage musical des années 80...

Le son Vintage de Dire Straits sur les premières platines Compact Disc

1985… c’est loin, hein ? Cet album est le marqueur d’une époque, pour de nombreuses raisons.

Je ne l’avais pas écouté depuis…. Oserai-je le dire ? Depuis « cette époque-là » ? 



Et je ne me rendais pas compte à quel point il est dans MonHistoire du Rock, comme le sont les bon vieux Madness, AC/DC, OMD, et tant d’autres dont j’ai parlé, dont je parlerai… 
Oh, bien sûr, au détour d’une radio, un titre ou l’autre, souvent l’autre, d’ailleurs, passe et on se dit, « ah, oui, tiens ».
Il faut dire d’abord ce que cet album fut  pour l’époque. Ce qui est sans doute d’ailleurs la raison pour laquelle, paradoxe ultime, il est aujourd’hui relégué au second plan.
Dire Straits est, dans les années 80, un groupe « à l’ancienne », loin des « tendances » New Wave ou Punk qui sévissent alors. 
En marge donc de la grosse artillerie, et volontairement proches du dogme rock’n roll : 
2 guitares/Basse/Batterie, compositions inspirées de quelques maitres du Blues  et du Rock (JJ Cale, Chet Atkins..) guitare peu « triturée » et jouée en son « clean », cabine « leslie » pour l’écho… on est loin des synthés de l’époque… puisque Dire Straits préfère l’Orgue Hamond… 
Les débuts sont difficiles (jeu dans les bars…) mais le succès est là dès le premier album, avec un « Sultans of Swing » qui deviendra le titre « étendard » du groupe.

On revient à Brothers in Arms, l’album. Enfin, album…. 

...Car c’est là le premier point qui en fait un « milestone » : Brothers in Arms sort en CD !!! 

C’est l’un des premiers albums à être conçu en fonction de ce nouveau support, et il sera utilisé à l’excès pour la promotion de celui-ci. On l’entendait partout, dans toutes les boutiques qui vendaient des lecteurs CD, il était dans toutes les « platines » de démo. 
Qui se souvient de la mention AAD ou ADD ou DDD qui figurait sur ces pochettes des cd ? DDD voulait dire enregistré, masterisé et gravé en digital. Brother In Arms a été l’un des premiers DDD, et le pressage de ce CD a monopolisé presque toutes les capacités de production de l’époque !! Le son cristallin de la guitare et l’écho (sur « Why Worry », par exemple, ou l’intro de Brother in Arms), semblait en effet avoir été « fait pour ça », et on était émerveillés…
Brother in Arms est donc l’album qui a vu naitre le CD… et ses pochettes ridiculement petites.

Mais plus encore, Brother In Arms nait en même temps que MTV, que l’avènement du clip à la télévision. Fini l’émission hebdomadaire à heure fixe, enregistrée en VHS quand on n’est pas là…. MTV, ce sont des clips toute la journée, une télé exclusivement musicale. Oh, je sais, aujourd’hui ça fait marrer, mais pour nous…
Brothers in Arms est donc l’album qui a vu naitre MTV et le CD: trois phénomènes liés par leur naissance!
Tout ça pour dire qu’on l’a « un peu » « sur-entendu » à l’époque. Pourtant, on a plaisir à l’écouter aujourd’hui, sans sentiment d’indigestion. 

C'est la voix de Sting, qui fait les ‘I Want My MTV’ sur Money for Nothing…. 
Tiens à propos, vous aviez remarqué vous, que ce qu’il chante en arrière plan c’est le thème de « Don’t Stand so close to me » , volontaire clin d’œil un brin moqueur à cet autre tube des radios FM… 
La batterie, un peu ‘boum paf’, le son de la guitare ! Ce son de guitare !!! 





Cet album – pour ce qui me concerne une K7 !! Je l’avais offerte à ma copine de l’époque,  pour inaugurer la « sound machine » qu’elle venait de s'offrir. A l’époque il n’était pas question de D portable !!!! Le CD était réservé aux lecteurs de salon high tech, à un happy few, et cette techno n’ira jusqu’à nous que 4 ou 5 ans plus tard !!! 
Je me souviens aussi qu’on l’écoutait, au 14 ème étage d’une tour HLM de Reims ou elle rejoignait au week end la colloc étudiante ou nous inventions « l’auberge espagnole » avant que le film n’existe !

Brother in Arms est donc l’album qui a vu naitre ma vie d’adulte.