The DOORS:
The end,
Groupe énorme, qui selon moi souffre cependant de deux handicaps, le premier étant d’être considéré à tort comme un groupe qu'on écoute en sortant de l'adolescence pour l'oublier ensuite (un peu comme les écrits de Boris Vian, vous voyez le truc ?). Le second est de disparaitre derrière l'aura écrasante de Jim Morrison, au point que la performance, le talent, des autres membres du groupe sont rarement reconnus. J'ai déjà salué et souligné le talent de Ray Manzarek il y a quelques temps, il faut également rendre à John Densmore, le batteur, au phrasé extatique, et Robby Krieger, le guitariste, dont les performances au Bottleneck sont souvent cachées au milieu des envolées de Manzarek au point de presque disparaitre.Pourtant, Jim Morrison, pour charismatique qu'il ait été et pour médiatique qu'aient été sa vie, sa fin, son destin, a selon moi - je risque de me faire mal voir - autant le destructeur du groupe que celui de sa propre existence.. Faisant de chaque concert un épisode incontrôlable ou la musique, parfois à peine audible, disparaissait derrière une prestation déjantée et narcissique de Jim Morrison, qui ne laissait plus beaucoup de place à l'expression musicale des Doors.
Les accusations d'attentat à la pudeur suite au concert du 1 er mars 1969 sont probablement exagérées, autant par les fans des Doors que par leurs détracteurs (pas tous agricoles), et tout cela éloiigne les Doors de la musique, tout comme Jim Morrison s'en est lui-meme ensuite éloigné pour venir mourir à Paris.
J'ai rencontré l'univers des Doors assez tard, en 1982, à Londres (toujours et encore ! ) : Pas très original, c'est la devenue classique scène d'ouverture d'Apocalypse Now qui me fit découvrir ce monument du Rock et du Blues...
Premier film que j'allais voir en VO à Londres, dans un ciné de Leicester Square, en late night (deux films pour le prix d'un !!! ) immersion totale garantie ! J'en garde un très, très fort souvenir, très liés à ces débuts londoniens.
J'ai très vite déniché les quelques "LP" du groupe et garde, encore aujourd'hui, une grande affection pour lui, qui figure parmi mes "best of" mais il y en a tant.....Bien d'autres titres sont donc gravés dans mon petit panthéon du rock, quelque part entre le blues et le rock psychédélique, une parfaite synthèse entre les origines du rock, ce blues lent et rude, et les envolées planantes de l'acid rock, ce dont Light My Fire est une parfaite illustration. Ecoutez Light My Fire, et les Doors vous apparaitront, enfin, comme autre chose que le groupe du seul Jim Morrison ! Ceci dit non pas pour amoindrir le talent de celui-ci, mais pour ajouter à l'aura de ce groupe le talent musical de ses autres membres.
L'actualité nous reparle ces jours ci des Doors, par la porte du scandale et du scabreux, et par les frasques des son chanteur...Marianne Faithfull, proche de Morison et surtout de son dealer parisien, annonce comme si c'était un scoop que 'selon elle' c'est la dope fournie par ce dernier qui a tué ''the king lizzard' dans les chiottes du Whisky à Gogo rue de Bucy... Merci Madame, mais à quoi bon, et surtout what's new ? Sam Bernnett qui fut le patron de la boite de nuit mythique des années 70 n'a t il pas déjà; raconté tout ça en détail ?