While My Guitar Gently Weeps
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Un titre des Beatles particulier à plus d’un... titre.
D’abord, je trouve que c’est l’un de ceux qui résiste le mieux. Peut-être suis-je influencé par l’actualité de la reprise magnifique qu’en a fait Jeff Healey en 2010 ? Plus qu’une reprise, ce type en a fait une réinterprétation magnifique, rajeunie, à la fois dynamique et profonde.
La version originale parait du coup en retrait : Il
faut dire que le morceau est enregistré fin 1968, au moment où le groupe
commence sérieusement à partir en sucette. Il faut de nombreuses prises pour
arriver au résultat, et Eric Clapton vient filer un coup de main pour
« souder » tout ça : C’est lui qui joue le solo. L’intro au
piano est ajoutée après, je ne suis pas persuadé qu’Harrison ait apprécié.
C’est en effet l’un des (relativement) rares morceaux des
Fab Four qui n’est pas composé par Lennon et McCartney : Ces deux-là, qui
trustent la majorité des compositions des Beatles, ont toujours été plus ‘ouverts’
que leur copains Mick Jagger et Keith Richards sur le sujet… C’est donc une
composition de Georges Harrison. Ce
dernier est, pour prolonger le parallèle avec les Rolling Stones, comme BrianJones, attiré très vite par les instruments et les formes musicales « décalées » :
C’est lui qui introduira le sitar (dans Norvegian Wood, puis Lucy In The Sky
With Diamond), mais aussi l’orgue Hammond(sur Something).
D’ailleurs, les instruments présents sur le morceau
« ne rendent pas justice » à Harrison : On aurait, j’aurai, bien
vu une intro à la guitare 12 cordes, sa fameuse Rickenbacker 360/12 par exemple…. L’intro, d’ailleurs de la
version originale semble, quand on l’écoute, avoir pris un coup de vieux, le
couple basse batterie y est sans doute pour quelque chose. Là encore, le solo d’intro
de Jeff Healey a rajeuni l’ensemble, tout en restant dans un « classicisme »
qui ne dénature pas le morceau.
Ceux d’entre nous qui trouvent étonnantes les paroles (Je
regarde le sol et vois qu’il faut le laver…) noteront qu’Harisson prétendra
avoir écrit ça en quasi « écriture automatique », sous l’inspiration
de philosophie chinoise… Il faut dire que notre homme n’était pas le moins
allumé de la bande, et que ses addictions lui firent, également, plus tard,
écrire « My Sweet Lord » sans se rendre compte qu’il reprenait la
mélodie d’un vieux tube des Chiffons « He’s so fine » : ça n’arrive
pas qu’à Keith Richards, mais les mêmes causes ont souvent les mêmes effets….
Pour conclure sur le même ton que le billet sur Tainted Love, voici donc encore un titre dont la reprise (Merci donc Jeff Healey) est
plus réussie que l’original. (ps : d’autres s’étaient avant essayés à la
reprise, dont Toto, par exemple, avec un peu moins de bonheur).
A écouter :
-
While My Guitar Gently Weeps, The Beatles, Toto et Jeff Healey
-
MySweet Lord, ( G Harisson) et He’s so Fine (The Chiffons)