jeudi 26 décembre 2019

The Dangermen Sessions, après One Step Beyond..

The Dangermen Sessions, après One Step Beyond..


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Madness, une fois encore, mais comme une renaissance?






Un retour aux sources, pour se retrouver, peut-être. Pourtant, c’est après l’enregistrement que Chris Foreman quittera le groupe…. 
Mais, si, si, il reviendra! L’histoire de Madness… 

Je ne vais pas, maintenant, sur ce 217 ème article, et après presque 7 ans, me mettre à encyclopédiser ce blog… 

...est ponctuée de ces séparations/reformations!

 .... Et, pourquoi, comment, expliquer la séparation de 1986… qui conduit aussitôt à la reformation du groupe avec… les mêmes, puis ce Dangermen Sessions, puis…. 

L’album est un retour aux sources, donc. Calypso à la sauce Madness, produit comme un Madness, nutty sound, echo à la mode 80’s… 

Mais l’album sent les vacances, le soleil, l’insouciance au travers de ces reprises qui sont l’engrais sur lequel Madness a grandi. Ces titres, Madness, au temps où ils étaient “The Invaders”, les jouaient, se “faisaient le son” dessus. 

Ce sont les racines du groupe. En 2005 (ça y est, la wikipedite me reprend), les “ex-Madness” tournent dans des “petites salles”, sous le nom de Dangermen donc, et se font plaisir en donnant des covers des titres qui les ont inspirés. La blague, car c’en est une, consiste à présenter le groupe comme la reformation pour un come back d’un groupe jamaïcain des 60’s… 
Tu découvres des trucs dont tu ne savais pas que la version que tu connaissais était une reprise (”You keep me hanging on”) et un son festif qu’on connaissait à Madness, mais duquel les brumes de Londres ont disparu. 
Il y a, dans les albums de Madness, une nostalgie, une grisaille derrière le rythme Ska,une tonalité empreinte de sérieux qui fait la marque du groupe… Et que les Dangermen ont su gommer avec talent. Certains diront légèreté… Madness “va à la Jamaïque” et devient The Dangermen, gardant le punch, le son et l’esprit de Madness, mais revient à une insouciance bienvenue qui rappelle One Step Beyond! Sage folie! 

L’album est une pure pépite. 

Et pourtant, je ne suis pas du tout objectif! 
Allez-y, les yeux fermés: 
- Girl why don’t you 
- Shame and Scandal, single de l’album, mais si, la reprise est super, et tellement dans l’esprit Madness (on pense à Bed And Breakfast man, à Georges, le marchand de journaux (In the Middle of the Night).. 
- I Chase The Devil Aka Ironshirt 
- Taller Than You Are 
- You Keep Me Hanging on 
- Dangerman Aka High Wire 
- Israelites 
- John Jones 
- Lola
- You'll Lose A Good Thing 
- Rain 
- So Much Trouble In The World 

 Malheureusement, va savoir pourquoi, Spotify ne permet pas l’écoute. Fallait acheter le CD à l’époque. Fallait pas virer ta platine CD. En attendant, Youtube reste ton ami, et l’album peut y être savouré. 

Bonne fin d’année 2019!

samedi 16 novembre 2019

Pass the Dutchie, Musical Youth, 1982

Musicat Youth, Pass the Dutchie. 


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Ce titre fait partie de ceux qui submergent les ondes quelques semaines après mon arrivée à Londres où je resterai deux ans. Les ondes britanniques donc… 


Les radios françaises “recevaient” les ‘hits” plusieurs semaines, quelques mois parfois, plus tard. Ça prête à sourire, de nos jours, où l’instantanéïté est la règle. 

C’était le temps du Walkman, mais aussi le temps des Beatboxes, ces gros et puissants radio K7 stéréo avec des gros hauts parleurs, parfois détachables et souvent assez puissants. 

A Leicester (prononcer Lei’ster) Square, à l’angle d’Oxford Street et de Totteham Court Road, mais, plus encore, autour de Coven Garden, de jeunes gars (je les trouvais jeunes du haut de mes 20 ans…, Beatbox à l’épaule, dansaient le Smurf, et le reggae, parfois sur Pass the Dutchie… (j’ai pas réussi à couper cette phrase…).

En tout cas, c’est ce titre qui vient à mes oreilles quand je repense à ça, et quand je retourne à Londres vers Coven Garden. Mémoire audiobidule, j’ai Pass the Dutchie sur l’image de Coven Garden… 

C’était déjà devenu endroit touristique et festif, pas le Coven Garden montré par Hitchcock… Mais pas aussi snob et propret qu’aujourd’hui! 

Il y avait, aux coins de la “halle”, des groupes de gars autour de leur Beatbox, des smurfeurs donc, mais aussi les derniers punks, cannette de Lager à la main. Pas loin de là, il y avait Soho, le Blitz, dont l’entrée était farouchement filtrée par Steve Strange…. Comme mes articles sont rarement encyclopédiques, vous irez lire sur Wikipedia l’histoire courte de ce groupe, et de ce titre “One Hit Wonder”, qui me revient en tête ces jours-ci. 


 Mondialiste, le propos jouait sur les mots et cherchait à sensibiliser sur la faim dans le monde (avant les méga concerts pour l’Ethiopie), en parodiant l’original qui lui, proposait de faire tourner non pas une assiette de bouffe, mais un joint...






jeudi 31 octobre 2019

Tout est dans Zappa je te dis ! (Auteur Joel Tilly)

Franck ZAPPA

Joel me fait le plaisir de me confier cet article, sur Zappa, qui, je l'avoue, ne fait pas partie de "mon histoire du rock". Enfin, pas encore: l'histoire continue à s'écrire!!!

Merci Joel :)

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Cela fait un moment que Blaise m'a invité à lui envoyer une contribution pour son blog. Après avoir lu quelques-uns de ses articles, je lui avais en effet demandé : 

« Mais où est passé Franck Zappa » ? Réponse simple : Blaise ne connaît pas bien et n'est pas spécialement fan donc. 

Immense challenge en vue : donner à Blaise l'envie d'aller écouter du côté de Franck Zappa and the Mothers of Invention ! 

Et moi, j'en suis où avec Zappa ? 

Je crois que ça a commencé, enfin ça aurait pu commencer quand j'avais 12 ou 14 ans. J'écoutais ce que mes grands frères mettaient sur leur platine, Deep Purple, Led Zeppelin, Status Quo d'un côté, Eddy Mitchell de l'autre, en passant par Dr Feelgood et Au bonheur des Dames (lire absolument les articles de Blaise au sujet de ces deux groupes !). 

Et puis, il y avait les grands frères des copains. L'un d'eux nous avait fait écouter un truc, nous le présentant comme le must du must : 


Franck Zappa. 

Cela me paraissait compliqué, plein de coupures à l'intérieur des morceaux, de rythmes et de voix bizarres. J'en suis resté là. J'ai retrouvé bien plus tard dans mes vinyles un disque dont la pochette ne pouvait que m'attirer : on y voit un Zappa survolté dessiné par Liberatore (auteur de RanXerox, publié dans L'écho des Savanes), un genre de Zappastein écrasant de sa main gauche le manche de sa Fender déglinguée et fouettant l'air de sa main droite avec une tapette à mouche improbable. 

De l'autre côté de la pochette, le même Zappa vu de dos, dans un stade déchaîné où apparaissent le pape, des conquistadores, des fans de foot... The man from Utopia. 

Je ne sais plus comment ce disque m'est arrivé mais depuis ma première écoute de Zappa, j'avais grandi, écouté dans toutes les directions et m'étais ouvert les oreilles (Satie, Bartok pour ne citer qu'eux). Certains titres sont déroutants (« The radio is broken »!) mais j'ai découvert peu à peu la palette de Zappa (comme cet étonnant chant à l'unisson de la guitare dans The dangerous kitchen ou The jazz discharge party hats), la composition, le jeu des voix, les lignes instrumentales élaborées …. 

Et puis la guitare ! 

J'ai poussé un peu plus loin en piochant dans les disques de la bibliothèque municipale Tinseltown Rebellion. Ah ! ce choriste sur Fine Girl ou Love of my life, j'en ai des frissons et le souffle suspendu à chaque écoute ; Panty rap, longue partie parlée sur fond d'instrumentaux où Zappa officie un lancer de sous-vêtements féminins sur la scène et présente les musiciens ; Now you see it, now you don't, solo de guitare de bout en bout ... Voilà ce que je trouve chez Zappa : composition complexe, exigeante, improvisation de groupe, esprit potache, qualité des musiciens et solos de guitare d'une liberté et d'une richesse inouïes. Zappa improvise, sort des sentiers battus et des plans mâchés re-mâchés du rock, et les autres instruments ne s'arrêtent pas de « jouer ». 

Je m'en suis gavé plus tard en me faisant prêter par un copain guitariste son coffret de trois vinyles Shut up and play yer guitar, constitués uniquement de solos de guitare de Zappa, toujours ces fabuleux musiciens derrière lui. On peut comprendre ici comment Zappa produisait ses disques. 
Au début des Mothers of Invention, il a pris rapidement les rênes de la composition mais aussi de la production. Les Mothers tournaient beaucoup. Il enregistrait tous les concerts et une fois rentré au bercail, il se mettait au boulot, coupait, assemblait, ré-enregistrait des parties, rajoutait des instrumentaux, des effets, des parties parlées entre les morceaux … Pas de disque habituel donc, où on écoute un seul et même concert (enfin, peut-être qu'il en a fait ?) mais des morceaux enregistrés à différents moments et différents lieux, retravaillés et assemblés, et ça donne un truc cohérent d'un rythme incroyable. 

Enfin, je me suis mis à écouter en boucle Joe's garage, opéra rock où se mêlent rock, reggae, disco, gospel, funk, rythm'n blues, arrangés à la sauce Zappa ! La voix du « Crentral Scrutinizer » qui ponctue l'histoire, les voix sur Catholic girls, l'harmonica sur Crew Slut, la guitare sur On the bus, les transitions qui ne laissent aucun répit, le calme de Lucille has messed my mind up... Tout est là. Et maintenant ? Je n'ai pas eu la chance de voir Zappa en concert hélas, trop jeune sans doute ou n'en étant pas encore là. Finalement, je l'ai découvert petit à petit, sur le tard, sans avoir rencontré personne qui l'écoutait autour de moi. 

Mais il reste tant à écouter, une soixantaine d'albums au bas mot ! 

Tout est dans Zappa, compositeur génial dont il y a tant à dire, ses maîtres (Varèse, Stravinsky), ses compositions pour orchestre classique jouées entre autres par Pierre Boulez et des orchestres européens, son amour pour le rythm'n blues et le doo-wop, son exigence vis-à-vis de ses musiciens (qui devaient être très bons, savoir lire sa musique et pouvoir la jouer, répéter des mois entiers pour préparer les tournées, connaître sur le bout des doigts des centaines de morceaux, suivre les indications de jeu et d'improvisation sur scène, participer pleinement au show), ses expérimentations sonores et instrumentales, sa critique sociale et son engagement … 

 Blaise, tout est dans Zappa je te dis !


vendredi 11 octobre 2019

Eric Burdon Olympia 2019 It's my life

Eric Burdon @ Paris Olypia


Eric Burdon Paris Olympia 2019


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Paris, le 9 octobre 2019.

En intro, si quelqu'un sait où se procure une affiche, sois sympa de me faire un message!!

Eric Burdon nous faisait l'honneur d'un détour par Paris Olympia hier soir, dans le cadre de sa tournée d'adieux 'It's my life'.

Quelle soirée! Emotion, Blues, fucking good sound, et bien sûr, "the House of the Rising Sun". Mais comment et pourquoi hélàs limiter Eric Burdon à ce titre mythique?

On sait combien ce titre lui est douloureux, symbole d’un grand gachis: La perte d’un groupe prometteur en pleine gloire. la fin des illusions, des amitiés de jeunesse….
Il (ils, car le groupe est au top) nous en offre une version (7 minutes 30 environ) magnifique, avec un clavier qui ferait oublier l’original… 7 minutes 30, mais je ne sais pas pourquoi, j’ai le sentiment qu’Eric Burdon n’est pas dans un jour où il veut en parler, comme il le fait parfois, prenant la parole pour parler au public, lors de l’intro ou pendant l’un des solos…

Merci, merci d’avoir chanté ce titre qui compte tant pour nous, malgré ce qu’il vous en coûte! Respect.

Il intervient peu, d’ailleurs, et ce sera le seul regret de ce concert. Arte avait livré il y a quelques jours un documentaire qui nous le montrait plein d’humour, mais aussi très “bavard” et plein d’anecdotes et formidable comteur du blues…. Pas de paroles donc, est-il désabusé, fatigué, déçu de sa récente mésaventure en Hollande (concerts annulés)? Mais il nous donne un concert au son parfait, au groove incroyable,où il donne tout dès qu’il chante. Eric Burdon est un Soul man. On se croirait dans une gospel church, c’est fantastique.

Oh, il n’a plus tout à fait la même voix qu’à 17 ans! Et? Un charisme, une présence, une aura même, incroyables. Sa voix? Elle est plus grave, plus forte, et tellement émouvante quand il chante:
“In this dirty old part of the city
Where the sun refused to shine
People tell me there ain't no use in tryin'”
(We gonna get out of this place, qu’il chante, malicieusement, au 2eme rappel, avant dernier titre d’un set de rêve).

Sa voix? la voix du blues. fantastique, charismatique... Il rend hommage aux Maitres, Memphis Slim en tête.
Un regret? (No, no regrets..): Je rêvais d’un “Bo Diddley Special”… Mais le set est magnifique.

Le concert avait tellement bien commencé avec Mamma told me not to come! Une fusée. Amusant, Eric... Il commencera le second rappel avec la cover anglaise de "je ne regrette rien", encore l'humour anglais, pour finir sur "we gotta get out of this place" et Hold on I'm coming, magnifique. Comme si les titres choisis exprimaient ce qu’il n’a plus envie de dire, ce qu’il n’a jamais pu oublier vraiment du gachis expliqué plus haut?

A la fin de l’ent’acte, après la première partie, le trac m’a pris: j’attends ce moment depuis tellement longtemps que…. Et si j’étais déçu de trop avoir imaginé ce moment, imaginé le son, ce son qui raisonne dans ma tête depuis tant et tant, “When I was young”…
Les premières mesures sonnent et balaient mon trac: 

Le concert est inoubliable.

 

Z’auriez dû venir…  (un clic sur l'image ci-dessus vous amènera délicatement sur la page AMAZON du LIVE d'Eric Burdon à Ventura Beach en 1990!)

mercredi 28 août 2019

Country Joe and the Fish à Woodstock.. Gimme an F..

Country Joe and the Fish




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Vous connaissez tous… 
“Gimme an F…” et le public de Woodstock scande “ … F…”…. 

C’est devenu mythique. 

Le groupe de Country Joe Mc Donald, moins, mais bon. 

C’était l’un des groupes phares de la scène ouest américaine, pourtant… Les lettres suivantes (allez, je sors “ma” science…)épellent, en théorie, les lettres de Fish. Fish est le nom de scène du guitariste du groupe, sur une référence Maoïste! 

Mais à Woodstock, Country Joe Mc Donald, dont on dirait aujourd’hui qu’il veut faire “le buz”, va oser un truc qui marquera les esprits… 

J’ai vu le film à sa sortie, aux environs de 1974. 
Cette projection est l’un des faits marquants qui ont contribué à construire Mon Histoire Du Rock… 

Tu parles, j’avais 10 ou 12 ans!! 

Mes parents, pourtant pas très portés sur le Rock’n Roll, avaient, c’est certain, saisi l’importance des mouvements de la “contre culture”, les prémices de l’écologie, le pacifisme… 

Bref. J’étais, donc, au collège à ce moment là, et une prof de français, elle aussi portée par ce vent de “libertisme” (je veux dire que ça ne ressemblait ni à un esprit “libertaire” au sens anarchiste, ni de liberté en soit, ni “liberal” quoique c’en étaient peut être les prémices…), voulait croire qu’elle enseignait autrement en n’enseignant pas… 

Je suis un peu cruel, mais elle avait préféré nous faire disserter sur “choisissez un morceau de musique, faites le écouter en classe et expliquez..”. Un brin démagogue, la démarche était en effet plus séduisante pour des préados que d’apprendre à aimer les classiques….. 

En tout cas, je n’ai pas totalement oublié… Quelques choix de quelques camarades, Lionel, comme moi de “culture” classique, avait choisi un prélude de Bach, Nathalie avait apporté Radioactivity de Kraftwerk (oh! Merci!!), Philippe avait partagé Marylène de Martin Circus.. 

Il était mon voisin, et grâce à la chaine hifi surpuissante qu’il avait la chance de posséder, il m’en avait déjà fait les honneurs par cloison interposée! 

J’étais venu avec un 33 tour de Country Joe Mc Donald, ou plus exactement une compil “folk song from America” dénichée chez le disquaire de la place des échopes (ça s’appelait comme ça dis donc!). 

J’avais cherché sans succès la BOF Woodstock… Il avait fallu expliquer pourquoi ce choix, et je ne sais plus ce que j’avais expliqué. 

Je sais que ce qui m’avait alors marqué était ce parti-pris pacifiste affiché, cette invective partagée avec le public. Je l’ai dit déjà, la performance des Who, ce qui en était présenté dans le film, m’avait, musicalement et scéniquement, ébloui plus encore, et je m’en souviendrai…. 


 A y repenser aujourd’hui c’est marrant d’avoir choisi ce titre…. On se l’écoute?
(lien, ci-dessous, vers le coffret magnifique Woodstock")


jeudi 1 août 2019

Talk Talk, Mark Hollis

Such a shame

TALK TALK




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J’avais prévu de faire un mot sur Talk Talk au début de l’année, mais la disparition de Mark Hollis m’a pris de court: je ne voulais pas, ça ne me plaisait pas, de poster cet article à ce moment là.

Talk Talk, c’est l’un des coups de cœur de nos années 80, de notre “auberge londonienne”.. 

Du temps où on avait décidé d’aller “voir là-bas si j’y suis”, j’ai déjà raconté. 

A cette époque, mon univers était plutôt nourri des Kinks, des Stones, des Beatles et, bien sûr, des Animals et de la voix, de l’aura, d’Eric Burdon.

Mais il y avait cette effervescence post punk, là-bas, cette New Wave, parfois cold, parfois synthétique, et, parfois, très étonnante sans aucun recours aux artifices de ces nouveaux instruments.

XTC, j’en ai déjà parlé. Les Jams, aussi. Eux, les Jams, étaient très marqués par leurs ainés, à la limite du tribute!

Talk Talk, donc, pas encore évoqué ici. Such a shame! Mon Histoire du Rock est tellement peu cloisonnée! De Kraftwerk à James Brown, d'Elton John à Mike Oldfield, etc.
Talk Talk, c’est bien sur Such a Shame, tellement emblématique de cette année 84. 
Le titre entre tellement en résonance avec la fin de ces années passées à Londres! Quel dommage! 
Such a shame, to believe in escape…

Il y avait, au milieu de la chanson, une espère de rupture, une apostrophe, “The dice decide my faith”, le second couplet n’est pas symetrique au premier, et “ça le fait” vachement, ajoute au vertigineux du titre…
Croire qu’on peut fuir, elle est bien bonne. Fuir.. Londres? Il ne s’agissait pas d’une fuite, sinon celle du temps... Mais ce titre disait tout autre chose, et le débat sur la signification des paroles emplit les pages des forums “faits pour ça”. 

La voix de Mark Hollis, à elle toute seule, résonne tellement de ce parfum londonien, entre gouaille et spleen (écouter Have you heard the news!)

Talk Talk inspirera les groupes des années 90, mais ne poursuivra pas une carrière pourtant prometteuse… 4 albums et puis s’en vont, Mark Hollis fera quelques pas en “solo”, puis disparaîtra de la scène et des “radars” du rock… It’s my life, qu’il disait.

Talk Talk avait, selon moi, trouvé une voie novatrice et intéressante entre synth pop et “pop-rock” traditionnel, une “alchimie” envoûtante qui malheureusement n’aura pas une grande “descendance”! A dire vrai, qui a écouté autre chose que It’s My life, Such a shame et… Peut être Talk Talk? Ou Dum Dum Girl, pas mal, aussi, hein? 
Le jazzy résonne (Happyness is easy) dans certains titres, les influences sont multiples, et on aurait tant aimé continuer à suivre ce groupe!

En quatre albums; Talk Talk impose sa marque, et marque son temps. Il est grand temps de redécouvrir ce groupe!!


(cliquez sur l'icône vers l'un des coffrets collectors !)

lundi 22 juillet 2019

Mike Oldfield, Sailor's Hornpipe

Tubular Bells



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En marge des grands morceaux brillamment composés, sur Tubular bells, bien sûr, mais aussi en d’autres occasion, le grand musicien qu’est Mike Oldfield semblait s’amuser - mais était-ce un jeu? - à composer de petites “pièces” rigolottes, celtisantes...
... Et finalement assez étonnantes comparées à la construction quasi classique des bien connus Tubular Bells part 1 et 2.

Mais aussi à Herdgest Ridge, à Omadawn…. Oldfield, on l’a déjà dit par ici, a composé seul Tubular Bells, et joué pratiquement tous les instruments sur l’enregistrement de l’album… à 17 ans. 

Pour “clotûrer” Tubular Bells, il inclue un “divertissement”, “sailor’s Hornpipe”, qui, dans la version “Boxed”, (un quadruple 33 tours en coffret avec les premiers albums de Mike Oldfield, édité en 1976 et enregistré en … quadriphonie….), est enregistré “live” dans une ambiance “pub”, lors d’une fin de soirée “arrosée” au studio d’enregistrement de Virgin Records ‘the manor’. 

Sur Omadawn, il y avait “on a horseback”, “In Dulci Jubilo” et “Portsmouth”. Mais c’est Sailor’s Horpipe qui m’est revenu à l’esprit ces jours-ci. On avait improvisé une “chorégraphie” débile d’avant sortie du samedi soir,entre étudiants français à Londres, dans notre “auberge espagnole” avant l’heure, en 1982. 

On partageait une colloc, à Boyne Avenue Hendo, NW5. Isabelle, Etienne, Frédéric, et moi. Le souvenir m’en est revenu la semaine dernière, de ce Sailor’s Hornpipe objet de franches rigolades insouciantes, en apprenant les terribles nouvelles de la santé de l’un d’entre nous. 

Que ce petit air traditionnel irlandais, qui rappelle irrésistiblement Popeye, arrive à tes oreilles et te guide vers une meilleure santé!



(ci-dessous d'un click, le lien pour acheter l'album!)



samedi 29 juin 2019

Elton John, Farewell Yellow brick road , concert à Paris le 20 juin 2019

Elton John, en concert!


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Elton John Farewell YBR tour, la scène




Eh bien, après avoir vu Rocketman, je m’étais fixé de faire un article sur Elton John, sur ce que Mon Histoire du Rock lui doit, sur les titres qui m’ont émus, marqué… 

Sur Goodbye Yellow Brick Road qui à lui seul mérite un article..

.. Sur la tournée en URSS en ?? 1978?? J’avais vu à cette époque un reportage sur ce qui devait alors s’appeler FR3? Là aussi, un article devra expliquer, un jour, Bennie and the Jets en live à Moscou! (je vous conseille l'article de la page web Elton John, consacré à ce moment, (https://www.eltonjohn.com/stories/eltons-1979-tour-of-the-ussr-a-look-back ) dont j'ai parlé en mars 2013)

Un autre, peut-être un jour, sur 21 at 33, sur I’m Still Standing et I Guess that’s why they call it the blues, et ma période Londonienne..

Mais arrive le concert du 20 juin, de cette année 2019 où je ne jouerai pas à la fête de la musique. 



Pourquoi? Si tu en sais la raison profonde, fais moi signe! Un peu parce que cette magnifique idée se perd un peu dans les raisons nébuleusement évoquées par les villes, la faute au budget, tu sais, les charges qui incombent maintenant aux communes…. 

Un peu à cause de la sécurité, tu sais la sécurité… 

Pourtant, il y a deux ans, on avait joué en pleine rue, en plein soleil, en plein délire, en pleine vague d’attentats, et ça avait été vachement bien… C’est super naze parce que le groupe, bien secoué cette année suite au départ du batteur, et d’avoir trop aimé jouer ensemble trop la même chose peut être, et peut être aussi trop pas assez conscient qu’on donnait du plaisir aux gens pour qui on jouait, et que ça nous faisait du bien… 
Le groupe disais-je aurait bien eu besoin de ce vaccin anti “bouaf, je le sens moins cette année”… On devrait reprendre “fuir le bonheur de peur qu’il me quitte”… 

Donc Merci Sir Elton, grâce à toi (on se tutoie, les musiciens, hein? Puis toi, tu t’en fous, Sir Elton… en anglais, tu, vous, hien…) 

Grâce à toi, j’ai vécu 2 heures 40 “in wonderland”. Après tout, c’est le pays d’Alice, isn’t it? Ce concert fut magnifique. La scène, en forme de flipper, nous ramène à Pinball Wizard, avant d’écouter le sorcier du Piano, héritier de Jerry Lee Lewis qu’Elton John apprécie sans doute. Pinball Wizard, dont les notes s’égrennent dans la sono pendant qu’on prend place, avant l’entrée en scène du Maitre. 
Il arrive, à l’heure, la ponctualité est la politesse des rois dit-on… 

Et Elton John, bien secondé - est-ce secondé tant ils font groupe ensemble d’une souriante complicité - Par Nigel Olsson ( batteur), Ray Cooper (Percussioniste): c'est avec ce dernier qu'il fit cette mémorable tournée de 1979... John Mahon, Matt Bisonette et Kim Bullard sont avec Elton John depuis moins longtemps mais sont eux aussi bien dans le sujet! Ils n’écartent pas pour autant le guitariste venu “prendre le relai” de Davey Johnstone, forfait pour blessure… Je craignais un peu je l’avoue, d’avoir à “presque subir” une partie du concert fondée sur les titres récents, “à la roi lion” ou des remix “hip hopés” d’ancien titres. 

Sir Elton, en fin connaisseur de ce qu’il a lui même composé de meilleur sur les meilleures paroles de Bernie Taupin, nous offre une set list de rêve, sans une tâche, et dira-t-on sans un oubli! 
Je vous la livre, si ça vous amuse à la fin de l'article. J’ai concocté une playlist Spotify et Youtube sur cette liste. 
Malheureusement, elles ne restituent pas la magie des envolées sur Rocketman, la magie de Funeral for a friend, l’émotion d’un timbre de voix toujours debout, même si définitivement perdu dans les aigus, mais que Sir Elton transforme en descendant magistralement là où il montait jadis! 
Les tenues de scène sont moins exubérantes, mais le jeu est là. Il a moins de facilité à jouer debout, mais il se lève parfois quand même, par respect pour ce qu’il a représenté pour nous depuis tant d’années. 
C’est peut être un détail, pour vous? Il nous salue enfin, non sans avoir aimablement rappelé ses premiers concerts en France, et courtoisement passé sous silence l’odieux accueil que lui avait fait ce public à son premier passage en France, à l'Olympia à la fin des 60's… 

N’avait-il pas alors juré de ne plus revenir? Merci d'avoir oublié cela, et d'être revenu!!

Je conclurai d’un mot ce billet sur ce concert: Inoubliable.

Je recommande d'aller visiter la page eltonjohn.com 

Set list:
Benny and the Jets
All the girls love Alice
They call it the blue
Border song
Tiny dancer
Philadelphia freedom
Indian Song
Rocketman
Take me to the pilot
Sorry seems to be the hardest thing
Someone saved my life tonight
Levon
Goodbye Norman Jean
Funeral for a friend
Rose lies bleeding
Burn down
Daniel
Believe
Turn them on Sad song
Don't let the sun go down on me
The bitch is back
Crocodile rock
I m still stdg
Saturday night
 Encore (rappel)
Your song

Goodbye Yellow brick road

vendredi 21 juin 2019

Electro, de Kraftwerk à Daft Punk à la Philarmonie



Une promesse de grand moment….

Une exposition qui porte sur la musique, c’est forcément une bonne nouvelle…

Dans un lieu qui lui est dédié, whaou..

Sur un thème à priori pas hyper porteur, enfin, c’est ce que j’avais bien voulu croire…
Car tout indique que je me suis emballé un peu vite, que j’ai “mal lu”…

Je croyais venir et apprendre, comprendre, enrichir mon histoire du rock, sur la genèse, l’histoire, les techniques et “outils” de la musique synthétique, électronique.

Repartir en “sachant tout” des ancêtres des sampleurs et des boites à rythmes modernes, sur le passage du courant dans des tubes, puis des transistors, puis des circuits intégrés….
Entendre et lire les acteurs actuels de l’electro se référer à leurs mentors (ce que laisse croire l’affiche..)

Voir, entendre surtout et pourquoi pas “toucher” un Fairlight CMi, un Vocoder en action (et pas tout en haut d’un présentoir)..

Comprendre pourquoi la synthèse FM chère à nos DX7 est différente de la synthèse soustractive....

Avoir des trucs à entendre et à lire sur les groupes, Kraftwerk, Tangerine Dream, Gershon Kingsley...
.... Vangelis? Georgio Moroder....

On le comprend, l’expédition à la Philharmonie a été un tantinet décevante.
Oh, il y a bien une dizaine (suis-je mesquin? Est-ce que je compte mal?) d’instruments, dont quelques ancêtres remarquables: Ondes Martenot, Thelarmonium, et quelques synthés mythiques sont bien là, mais l’expo est plus un parcours contextuel qu’une expo destinée aux musiciens.

Le commissaire de l’exposition, Jean-Yves Leloup le précise d’ailleurs “On aurait pu sous-titrer l’exposition 'Codes et cultures' ou 'Cultures et imaginaires'. “. C’est assez vrai, et cela aurait été peut être plus juste.



lien vers le livre de l'exposition, parfait complément, et superbe témoignage.

Je n’ai donc pas tout à fait trouvé ce que j’étais venu chercher, mais n’en fais pas le reproche à ceux qui ont œuvré pour cette exposition: sociologique et culturelle plus que musicale ou technique,
"Electro : de Kraftwerk à Daft Punk" ne démérite pas. Le parti pris est clair, et la démarche expliquée et justifiée.

La critique (au sens littéral) que je fais ici ne remet pas en cause la qualité de ce qui est présenté, de la façon dont c'est présenté, mais plutôt un regret de ce que je n'ai pas trouvé, parce que j'ai cru que c'est ce que j'allais y trouver.

Gardons le regret que les instruments, ceux qui sont présentés (hommage ici à Jean-Michel Jarre qui prête une belle partie de sa collection) soient un peu “relégués au second plan”. Et espérons que les non initiés arrivent à comprendre que ce truc sous vitrine exposé dans une reconstitution de studio est la harpe laser qu’il utilise en concert!.

vendredi 31 mai 2019

Rocketman , Elton John


Rocketman, Elton John

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Rocketman, le film




D’abord, je dois dire que j’ai beaucoup aimé le film.

Pourtant, quand on attend avec impatience un film, on est parfois déçu de la distance entre ce qu’on s’attendait à voir, et ce qu’on ressent en voyant le film.
Il faut dire qu’à la manière d’Elton John, le film est un peu un ovni: Ce n’est pas tout à fait sérieusement un “biopic”, avec sans aucun doute quelques écarts par rapport à la réalité des faits, et de toute façon une narration ni linéaire ni complète de la carrière d’Elton John. 

Ce n’est un film vraiment musical. Ce n’est pas non plus un “musical”, mais tout de même, de très belles séquences et chorégraphies (la scène d’intro, géniale, et celle sur Saturday night’s allright, vraiment top également). 

Un peu dommage, on aurait volontiers apprécié plus de passages de ce type! Le parti pris semble être onirique, et l’ambiance définitivement “Glam Rock” semble nous plonger littéralement dans la tête d’Elton John. 
Car Elton John, avant Queen, bien avant Bowie, avant T Rex aussi, EST le Glam Rock.

On “vit” le truc, et il n’est pas particulièrement complaisant envers lui-même. L’emphase est même en fait mise sur le côté noir, torturé certes mais pas toujours sympathique du gars…. Ce qui par l’ellipse de ce “mea culpa”, le rend touchant!! 

On comprend que cet immense artiste vit littéralement pour la musique, le côté ‘enfant surdoué’ est traité, sans trop insister, et avec humour. Le film pointe le côté frustrant de la quête commune a beaucoup d’artistes, qui viennent chercher dans une surexposition et une “mise à nu” de leurs feelings, une affection dont ils ont manqué, et qu’ils se refusent à accepter lorsqu’elle leur est offerte: à cet égard, la relation avec Bernie Taupin est assez significative. 


Si vous voulez voir le film en dvd!

Elton John est selon moi un artiste de premier plan, un rocker immense, un compositeur de génie. J’avais écrit il y a plusieurs années ce qui pouvait être un reproche, dans ce que je considérais comme son virage vers la variété. Il y a eu ensuite un virage vers les courants “modernes”, que ce soit rap, hip hop ou autre beat music. 
Quoiqu’il en soit, sur ces points, deux choses: L’une est cette habitude française, dont je souffre donc également parfois, qui consiste non seulement à classer dans des cases, mais aussi à cloisonner ces cases et à ne pas admettre les passages d’un genre à l’autre. 

C’est nul, je suis nul lorsque je réagis ainsi. Même si les duos avec Kiki Dee, RuPaul, 2Pac, son peu de mon goût, ces titres ne ternissent pas la réputation d’Elton John, devrait-il en rougir? Rocketman est un film fabuleux, dans tous les sens du terme, il raconte une histoire d’Elton, John sous la forme d’une fable, laissa nt grande place à sa musique. 

On n’est probablement plus dans l’auto-analyse publique par Elton John de ses travers (drogue, alcool, boulimie), de l’impact de ces excès (passés) sur sa relation avec son entourage, que de la biographie complaisante, précise et didactique. 
 Elton veut “publiquement” renouer avec Reggie, ce qu’il fait à la fin du film. Entre temps, il nous fait partager son talent, la force tranquille de sa musique et en dévoile un peu ses origines. Pour partie, je regrette de ne pas l’entendre chanter dans le film, mais il faut reconnaître que ce qui est peut être modestie dans ce choix laisse place à un gars qui, en plus de figurer vachement bien le personnage, touche bien sa cacahuète lorsqu’il chante. N’y allez pas pour en apprendre sur l’histoire “derrière” la tournée en URSS, sur son amitié avec Lennon, sur tant de “faits” qui ont construit sa carrière. Je vous l’ai dit, ce n’est pas un biopic. C’est un conte, presque sous la forme d’une comédie musicale. Comme si la vie d’Elton John avait été un rêve, entrecoupé de cauchemards, qu’il s’attache ici à les comprendre  pour les exorciser..

Je ne l’ai pas dit encore? J’ai adoré ce film. 
Et J’aime beaucoup ce que fait Elton John. 
Depuis très, très longtemps. Et pour encore longtemps. 

 Alors bon, c’est pas du pure rock’n roll… mais damned, c’est vachement bon, hein?